Festival d’Aurillac: suite

Festival d’Aurillac

Les 3 Tess, chorale loufoque (tout public, à partir de cinq ans)

E1FBBFD6-7906-442E-AFEB-93B435D1D7E1Cécile Dallier, Amandine Rubio et Jacques Toinard: un  trio vocal et loufoque, très B.C.B.G. chante le soleil qui a chassé la pluie. « Le Pape est mort, il ne grandira plus ! » « Les oiseaux sont sur les arbres ». Un acteur va danser dans le public, se réfugie dans les bras d’un spectateur en chantant cuicui et Alouette, gentille alouette.

Les deux autres se déchaînent : « Une bonne fête à toutes les Rose et Roseline. Puis on a droit à un concert de grimaces et à Ne pleure pas Jeannette… On nous présente ensuite Miss ADN, Miss Urdupoix et Monsieur Tituel. «Nous faisons partie des grandes clefs vocales de France, nous allons pratiquer un canon vocal tous ensemble ! »
Un rire nous échappe parfois mais ce spectacle nous a laissé sans grand enthousiasme.

Edith Rappoport

 Emotion par la compagnie Monsieur Cheval & Associés

69E2BC6E-433E-467C-B830-10B62EEE55C1Théodore Carriqui et Vincent Portal revêtent des justaucorps couleur chair… On entend un roulement de tambour : « Nous allons commencer par un cycle émotionnel de trente minutes ! » Les acteurs se tordent de rire,  jouent des scènes du quotidien, boivent un verre, chantent de façon ridicule puis s’asseyent pour manger une pomme.
L’un d’eux se frotte les yeux, récite  des poèmes d’Apollinaire et d’autres écrivains et du Corneille, tout en mangeant : »Une émotion peut se placer sur une échelle de un à dix. Niveau 1 : joie, colère, peur, tristesse. On explore les autres niveaux sur l’articulation émotionnelle…Ils enfilent de fausses lèvres pour exprimer la peur : « Celui qui ne sait pas partager, est infirme des émotions ! » Ils parlent ensuite d’émotion et motricité, se présentent: Théodore et Vincent. L’un d’eux se scotche le visage, évoque Albert Einstein et parle d’une armure de joie. L’autre le frappe avec un boudin, il proteste. C’est absurde, parfois drôle mais malheureusement un peu vain…Tant pis

E.R.

Doppelganger, écriture  et mise en scène de Brice Maire

ED32D1A4-4975-40A4-935A-34F53B422D84On entend un bourdonnement dans le noir sur fond de musiques envahissantes venues d’autres spectacles dans des cours proches, puis on perçoit, dans la pénombre, le corps d’un adolescent nu (Sébastien Dénigues); il raconte sa descente aux enfers de la drogue et la jouissance qu’il procure à d’autres comme esclave sexuel. L’héroïne a fait de lui un objet et il tente de s’en débarrasser mais c’est peine perdue et il ne peut y échapper malgré de multiples cures de désintoxication.

Fascinant et paradoxalement pudique dans sa nudité aussi physique que mentale, cette autobiographie est-elle rêvée ou vécue ? En tout cas, le public de cette petite cour accueillante retient son haleine.

Edith Rappoport

 


Archive pour 24 août, 2019

Festival d’Aurillac (suite) Rituel de désenvoûtement de la finance Occupy

Festival d’Aurillac (suite)

Rituel de désenvoûtement de la finance Occupy par la compagnie Loop-s

Une occupation temporaire de l’espace public avec de nouveaux rites collectifs  pour contribuer à la transformation de notre système économique. Avec partage et expérimentations de pratiques artistiques et sorcières. « Un lieu où l’on est invité à couper symboliquement le lien, l’emprise de la finance sur nos vies et celle de la production agricole, afin de retrouver, ici et maintenant, dans notre quotidien, de la puissance pour imaginer et fabriquer de nouveaux mondes. La finance donne un prix aux céréales, au lait, à la viande, aux semences, à la terre ; elle façonne les terres agricoles et leur usage, elle détermine notre façon d’accéder à l’alimentation. La finance est partout, l’argent déborde. »

C’est une création -très collective!- de cette compagnie belge par Julien Celdran, Luce Goutelle, Emmanuelle Nizou, Camille Lamy, Maxime Lacôme, Aline Fares, Fabrice Sabatier, Stéphane Verlet-Bottéro, Ilaria Boscia, Dimitri Tuttle, Yohan Dumas, Aude Schmitter, Alix Denambride, Zelda Soussan, Arthur Lacomme, Amandine Faugère, Vincent Matyn, Suzie Suptille, Grégory Edelein, Alice Conquand, Émilie Siaut, Martin Pigeon, Gabriel Nahoum, Grégory Rivoux, Lora Verheecke et Jean-Baptiste Molina. Ici, trente participants rassemblés autour d’une construction pyramidale figurant le Veau d’Or, édifiée place des Carmes. Des feux brûlent tout autour, des cravates accrochées à un fil, flottent au vent et les propositions d’Euro Next sont affichées. On entend les réactions du marché en plusieurs langues et des agents torse nu s’enlacent.

Mais, panique dans les salles de marché: il faut désenvoûter les cartes bancaires. «Tenons-nous les uns, les autres, par la carte bancaire, la finance est partout, la finance est nourrie de nos dettes abyssales qui nous soufflent aux oreilles. » (…) « Il faut briser quelque chose, de l’ordre de l’envoûtement. Laisser les questions économiques et financières aux mains des experts n’est plus envisageable! » Tous les spectateurs obéissent, sauf nous, prennent leur carte bancaire et se tiennent les uns les autres

On perçoit un message publicitaire de Monsanto/Bayer quand on présente les profits. Mais tout s’écroule: les participants tournent autour du Veau d’or puis libèrent la place. Ce deuxième « rituel de désenvoûtement, celui du Marché des semences a laissé la place à 23 h 23 à celui du Marché des céréales. Mais, lassés et déçus, nous avons renoncé…

Edith Rappoport

Jusqu’au 24 août, place des Carmes, Aurillac. Des ateliers participatifs ont eu lieu le 24 août à 11 h 11 et à 13 h 13.

Terra Lingua, chantier de paroles, texte d’Olivier Comte, mise en scène d’Olivier Comte et Julia Lopez

Terra Lingua, chantier de paroles, texte d’Olivier Comte, mise en scène d’Olivier Comte et Julia Lopez

904E80E4-EBE2-4CD5-AF1A-6967A9C13686Une création issue d’une résidence de la compagnie des Souffleurs poétiques au Parapluie, la grande et belle salle située en dehors d’Aurillac. « C’est, nous dit la note d’intention, le voyage du silence de l’Homme vers sa parole, qu’il ne lâchera plus. À travers une parole qui cherche son nom, Babel se dresse puis s’évanouit, célébrant ainsi le génie de l’être humain à réinventer sans cesse le monde dans chacun de ses mots. Une langue ne sert pas seulement à parler, elle sert à penser le monde. (…) « Le chemin de l’être humain, du silence à la parole, puis de la parole à l’écriture, la voilà, le véritable monument, la tour du silence. »

Cela se passe sur la très grande place Michel Crespin devant la façade d’une ancienne caserne rénovée aux quelque soixante fenêtres. Un carré fermé par des tôles grises d’où émerge une longue perche dotée d’un micro placé au-dessus de l’espace scénique. Les comédiens se font face, vêtus d’épais manteaux en fourrure synthétique, ce qui, par la chaleur actuelle, représente une performance… Manteaux qu’ils enlèveront rapidement  pour se retrouver en collant noir et T. shirt rouge. Pas de paroles et très vite Nicolas Bilder, Christophe Bonzom, Olivier Comte, Virginie Deville, Thomas Laroppe, Irène Le Goué, Julia Loyez, Axel Petersen, Kevin Rouxel et Vincent Comte vont monter soigneusement et avec un évident savoir-faire, une tour-échafaudage en tubes de métal d’environ huit mètres de hauteur et se placeront aux différents niveaux.

Et tout en haut, plusieurs d’entre eux diront alors un texte sur une musique de basses très rythmée. Mais mauvaise balance: on les entend mal. “ Je n’ai pas de nom, personne n’a pris soin de me nommer. Est-ce que j’existe si je n’ai pas de nom.” Suivent un texte interminable sur le thème du nom qui continue à être noyé sous les basses. A la fin, il y a un clown blanc au petit chapeau conique et un acteur avec une longue coiffe d’Indien… Comprenne qui pourra!
Puis on entend la fameuse chanson Les Feuilles mortes autrefois interprétée  par Yves Montand. Enfin un vrai petit moment de poésie dans ce tunnel d’ennui, même si on en en voit mal la relation avec le spectacle : « Oh, je voudrais tant que tu te souviennes/ Des jours heureux où nous étions amis/ En ce temps-là la vie était plus belle/Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui. /Les feuilles mortes se ramassent à la pelle/ Tu vois, je n’ai pas oublié/ Les feuilles mortes se ramassent à la pelle/Les souvenirs et les regrets aussi. »

 « Les Souffleurs s’inscrivent dans l’évidence du clignotement général du monde, ( sic!!!!) usent de la nécessité vitale du droit d’irruption poétique. Dans ces temps de grandes incertitudes et de repli identitaire, ils nous rappellent que les incroyables vitalité et diversité des pensées du monde à travers nos langues sont une chance inouïe pour tous. »

 On veut bien mais ce sabir et ces lapalissades sur les langues font long feu et le texte n’a rien de très convaincant! Bref, on voit mal où ces Souffleurs poétiques, entre acrobaties et  essai philosophico-littéraire, veulent nous emmener… Ces soixante-cinq minutes nous ont paru une éternité et les quelque trois cent spectateurs de ce spectacle -dit en accès libre: c’est à dire gratuit- n’a guère applaudi et est très vite parti ou avait déjà déserté… Encore un travail assez prétentieux qui n’avait pas sa place dans ce festival ! Et on comprend mal qu’il ait pu être choisi… Et le pauvre Michel Crespin, l’ancien directeur du festival, aujourd’hui dans le ciel des artistes, doit en être tout étonné…

Philippe du Vignal

Spectacle joué du  21 au 23 août,  Place Michel Crespin, Aurillac.

 

 

 

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