Danse élargie / Programme 1

 danse_elargie

 

 

Danse élargie / Programme 1

Emmanuel Demarcy-Motta, directeur du Théâtre de la Ville et Boris Charmatz, directeur du Musée de la Danse (Centre Chorégraphique National de Rennes), lançaient en 2009, avec le soutien de la fondation d’entreprise Hermès, le premier concours Danse élargie, à rebours de la désaffection pour ce genre de compétition. Mais longtemps après le mythique concours de Bagnolet qui fit les beaux jours de la danse contemporaine dans les années 80-90, il n’y avait plus guère de tremplin pour les jeunes chorégraphes….

L’initiative Danse élargie a en tout cas vite porté ses fruits, dès la première édition en 2010, et a réussi à changer l’idée qu’on se fait d’un concours chorégraphique, en offrant une possibilité d’expression à des formes très diverses et en devenant un programme récurrent exposé aux regards du public l’année suivante. La toute dernière génération, révélée par le concours de juin 2018, ouvre ainsi en beauté la saison Danse, au Théâtre des Abbesses à Paris avec un programme en trois temps.

 Programme 1 : sept propositions finalistes des dernières éditions avec des pièces, courtes forcément, d’artistes français, belges et britanniques. Un panorama très éclectique où le hip-hop a la part belle avec Saïdo Lehlouh (Apaches) et Ousmane Sy (Queen blood). Mais on aurait tort de mettre la même étiquette à ces deux approches, radicalement différentes. Là où le premier met en avant un b-boying fluide et poétique, le second s’appuie sur les rythmes de la house-music d’Afrique du Sud pour architecturer son groupe de filles.

Les cinq autres pièces, fruit d’expériences et de recherches très diverses, explorent le corps dans tous ses états. Dans la très impressionnante Sirènes d’Emmanuel Tussore, on voit en vidéo disparaître, dans les rouleaux de l’Atlantique, les corps d’aspirants à l’exil.  De l’autre côté de l’Océan, Elsa Chêne avec Mur/Mer installe sur une plage une douzaine de corps alanguis, dans toutes les postures de la détente : y-a-t-il une menace latente de voir arriver à leurs pieds, les corps de ces naufragés ?

Tout aussi politique, l’approche de Family honour, inspirée d’une scène familiale chez des migrants en Europe. Plus plastique et mystérieuse, la géométrie dans l’espace des bustes dénudés de quatre femmes vues de dos, sculptées par la lumière dans Plubel de Clémentine Vanlerberghe et Fabritia d’Intino…

Enfin Pietro Marullo, avec Wreck-list of extinct species,  fait voler au ras du plateau un vaste coussin de plastique noir, mi-méduse, mi-nuage menaçant, qui avale les corps humains jusqu’au combat final. Une pièce qui semble un peu fabriquée mais toutes les autres propositions émanent d’artistes (dont certains sont déjà associés à des structures ou festivals prestigieux) dans la fraîcheur de leurs recherches.

 On retrouvera la semaine prochaine dans Programme 2, Maud Blandel et Simon Tanguy, révélés par ce concours et qui se partageront le plateau des Abbesses. Elle, finaliste de l’édition 2016, relie son univers chorégraphique aux traditions de danse rituelle en Italie du Sud, en particulier la tarentelle, qu’elle explore avec quatre interprètes dans Lignes de conduite. Et lui -lauréat en 2010- présentera une nouvelle création Fin et suite, une expérience unique de danse, un instant magique : «dernière mise à nu pour explorer ce qui reste d’humain ».

 Enfin Programme 3 sera centré sur le seul Mithkal Alzghair, d’origine syrienne et formé à Damas ;  lauréat du concours 2016, le chorégraphe connaît, depuis ce succès, un vif intérêt sur les scènes européennes. Sa toute dernière création We are not going back est un coup de projecteur sur le sort des migrants auxquels il entend donner un langage corporel lié à la fuite, à la résistance, au déplacement. Toujours dans l’ambiguïté, la violence et la poésie…

 Avec ce vaste brassage de formes, intentions, univers et talents, se dessine un possible futur paysage de la danse, au croisement de tous les langages. Danse élargie va étendre son réseau au Sadlers’Wells de Londres les 11 et 12 octobre prochains et, lors de la prochaine édition du concours en 2020, seront sans doute révélées d’autres  passionnantes personnalités.

 Marie-Agnès Sevestre

 

Danse élargie (programme I, suite) :

 Apaches, avec cent jeunes amateurs, dimanche 22 septembre à 15 h.

La Canopée-Forum des Halles. 

Programme 2 :

Lignes de conduite/Fin et suite de Maud Blandel et Sylvain Tanguy, les 18 et 19 septembre à 20 h.

 Programme 3 :

We are not going back de Mithkal Alzghairles 24 et 25 septembre à 20 h.

Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses, Paris (XVIII ème).

Prochain appel à projet pour le concours Danse Elargie 2.020 ouvert aux artistes de toutes disciplines: danse, théâtre arts visuels, musique, philosophie, poésie… : voir le  site du Théâtre de La Ville; inscription en ligne jusqu’au 15 décembre.

 

 


Archive pour 18 septembre, 2019

Danse élargie / Programme 1

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Danse élargie / Programme 1

Emmanuel Demarcy-Motta, directeur du Théâtre de la Ville et Boris Charmatz, directeur du Musée de la Danse (Centre Chorégraphique National de Rennes), lançaient en 2009, avec le soutien de la fondation d’entreprise Hermès, le premier concours Danse élargie, à rebours de la désaffection pour ce genre de compétition. Mais longtemps après le mythique concours de Bagnolet qui fit les beaux jours de la danse contemporaine dans les années 80-90, il n’y avait plus guère de tremplin pour les jeunes chorégraphes….

L’initiative Danse élargie a en tout cas vite porté ses fruits, dès la première édition en 2010, et a réussi à changer l’idée qu’on se fait d’un concours chorégraphique, en offrant une possibilité d’expression à des formes très diverses et en devenant un programme récurrent exposé aux regards du public l’année suivante. La toute dernière génération, révélée par le concours de juin 2018, ouvre ainsi en beauté la saison Danse, au Théâtre des Abbesses à Paris avec un programme en trois temps.

 Programme 1 : sept propositions finalistes des dernières éditions avec des pièces, courtes forcément, d’artistes français, belges et britanniques. Un panorama très éclectique où le hip-hop a la part belle avec Saïdo Lehlouh (Apaches) et Ousmane Sy (Queen blood). Mais on aurait tort de mettre la même étiquette à ces deux approches, radicalement différentes. Là où le premier met en avant un b-boying fluide et poétique, le second s’appuie sur les rythmes de la house-music d’Afrique du Sud pour architecturer son groupe de filles.

Les cinq autres pièces, fruit d’expériences et de recherches très diverses, explorent le corps dans tous ses états. Dans la très impressionnante Sirènes d’Emmanuel Tussore, on voit en vidéo disparaître, dans les rouleaux de l’Atlantique, les corps d’aspirants à l’exil.  De l’autre côté de l’Océan, Elsa Chêne avec Mur/Mer installe sur une plage une douzaine de corps alanguis, dans toutes les postures de la détente : y-a-t-il une menace latente de voir arriver à leurs pieds, les corps de ces naufragés ?

Tout aussi politique, l’approche de Family honour, inspirée d’une scène familiale chez des migrants en Europe. Plus plastique et mystérieuse, la géométrie dans l’espace des bustes dénudés de quatre femmes vues de dos, sculptées par la lumière dans Plubel de Clémentine Vanlerberghe et Fabritia d’Intino…

Enfin Pietro Marullo, avec Wreck-list of extinct species,  fait voler au ras du plateau un vaste coussin de plastique noir, mi-méduse, mi-nuage menaçant, qui avale les corps humains jusqu’au combat final. Une pièce qui semble un peu fabriquée mais toutes les autres propositions émanent d’artistes (dont certains sont déjà associés à des structures ou festivals prestigieux) dans la fraîcheur de leurs recherches.

 On retrouvera la semaine prochaine dans Programme 2, Maud Blandel et Simon Tanguy, révélés par ce concours et qui se partageront le plateau des Abbesses. Elle, finaliste de l’édition 2016, relie son univers chorégraphique aux traditions de danse rituelle en Italie du Sud, en particulier la tarentelle, qu’elle explore avec quatre interprètes dans Lignes de conduite. Et lui -lauréat en 2010- présentera une nouvelle création Fin et suite, une expérience unique de danse, un instant magique : «dernière mise à nu pour explorer ce qui reste d’humain ».

 Enfin Programme 3 sera centré sur le seul Mithkal Alzghair, d’origine syrienne et formé à Damas ;  lauréat du concours 2016, le chorégraphe connaît, depuis ce succès, un vif intérêt sur les scènes européennes. Sa toute dernière création We are not going back est un coup de projecteur sur le sort des migrants auxquels il entend donner un langage corporel lié à la fuite, à la résistance, au déplacement. Toujours dans l’ambiguïté, la violence et la poésie…

 Avec ce vaste brassage de formes, intentions, univers et talents, se dessine un possible futur paysage de la danse, au croisement de tous les langages. Danse élargie va étendre son réseau au Sadlers’Wells de Londres les 11 et 12 octobre prochains et, lors de la prochaine édition du concours en 2020, seront sans doute révélées d’autres  passionnantes personnalités.

 Marie-Agnès Sevestre

 

Danse élargie (programme I, suite) :

 Apaches, avec cent jeunes amateurs, dimanche 22 septembre à 15 h.

La Canopée-Forum des Halles. 

Programme 2 :

Lignes de conduite/Fin et suite de Maud Blandel et Sylvain Tanguy, les 18 et 19 septembre à 20 h.

 Programme 3 :

We are not going back de Mithkal Alzghairles 24 et 25 septembre à 20 h.

Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses, Paris (XVIII ème).

Prochain appel à projet pour le concours Danse Elargie 2.020 ouvert aux artistes de toutes disciplines: danse, théâtre arts visuels, musique, philosophie, poésie… : voir le  site du Théâtre de La Ville; inscription en ligne jusqu’au 15 décembre.

 

 

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