Electre des bas-fonds, mise en scène de Simon Abkarian
Electre des bas-fonds, texte et mise en scène de Simon Abkarian
Un spectacle du Théâtre du Soleil mais pour la première fois signé par un autre metteur en scène qu’Ariane Mnouchkine, la directrice. Simon Abkarian en a été longtemps le collaborateur. « Il revient,dit-elle bienvenu dans nos murs qui ont vu en lui, l’acteur s’épanouir. Avec une histoire épouvantable de vengeance têtue qui aurait pu finir autrement, s’il n’y avait pas ce terrible mauvais choix qui préside à toute tragédie. grecque ou pas. Antique ou moderne. Leurs mauvais choix, ou pire, le nôtre. Venez, venez le voir, lui et ses amis. Et puis, ne dit-on pas qu’assister à une tragédie au théâtre, enseigne à éviter de la subir dans la vie ? »
Une pièce avec une importante distribution comme au Soleil: quatorze comédiennes et six acteurs-danseurs. Cela se passe dans le quartier le plus pauvre d’Argos en Grèce, le premier jour du printemps, celui où on célèbre la fête des morts. « Prostituées, serveuses, esclaves, tous se préparent pour le grand soir, dit Simon Abkarian. Les meilleurs musiciens sont là. Mais la fête va se refermer comme un piège sur Clytemnestre et son amant Egisthe. Électre des bas-fonds est conté ici comme une fable mais à l’envers et le Chœur donne sa puissance aux histoires individuelles. Rock’n’roll et blues sont les poumons du récit. La danse, elle, continue là où s’arrêtent les mots. »
Oreste,un jeune homme déguisé en fille avec de longues tresses, revient en Argos pour venger son père Agamemnon, assassiné par Egisthe, l’amant de sa mère Clytemnestre. Elle voulait se venger,elle que le Roi ait sacrifié aux dieux sa fille Iphigénie pour déchaîner des vents favorables afin que les Grecs puissent aller en bateau raser la ville de Troie. Mais Electre sa sœur ne reconnait pas Oreste, suivi de son fidèle Pylade;, elle fait partie d’un chœur de prostituées et d’esclaves qui dansent somptueusement sur une musique écrite et jouée par les Howlin’cJaws…
Oreste se lamente :« J’en ai assez de me fuir moi-même. Apollon me présente une dette que je n’ai pas contractée. » (…) « Nous nous embrasserons sur les cadavres de nos enfants. Les puissants ne tiennent jamais parole.» Malgré tout, Oreste, après un long parcours réalisera sa vengeance.
Un beau spectacle.
Edith Rappoport
Jusqu’au 3 novembre, Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de Manœuvre, Vincennes (Val-de-Marne). T. : Individuels : 33 (0)1 43 74 24 08 (tous les jours de 11 h à 18h)
Collectivités : 33 (0)1 43 74 88 50 (du mardi au vendredi de 11 h à 18h)
Le texte de la pièce est publié par Actes-Sud Papiers.