L’Odyssée d’Homère, traduction de Philippe Jaccottet, conception de Blandine Savetier

L’Odyssée d’Homère, traduction de Philippe Jaccottet, conception de  Blandine Savetier

Avignon. @Christophe Raynaud de Lage

Avignon. @Christophe Raynaud de Lage

Ulysse, tous les Ulysse : le vainqueur, le rusé, le perdant, le persévérant, celui qui en a pris plein la figure -Philippe Jaccottet traduit poliment par :«à l’âme endurante»-  fut de ceux qui, ont été les guides du dernier festival d’Avignon, ceux qui en tiraient le fil conducteur. Souvent réduit à son long retour, à la nostalgie de son île natale, il a été identifié à tous les errants de la Méditerranée, ce qui est pour le moins rapide…

 L’abus a été corrigé  avec cette lecture au Jardin Ceccano de ces larges extraits de cette épopée qui permettent d’entendre la complexité du personnage qui fait de lui un héros. Humain trop humain, pourrait-on dire. Capable de mensonge et de vérité, de tendresse et d’une extrême violence  mais aussi rusé et débrouillard pour se sortir avec ses compagnons, de situations  inextricables: comme avec le Cyclope Polyphème racontée aux Phéaciens où, après l’avoir aveuglé, Ulysse fait évader quelque-uns de ces compagnons attachés sous le ventre de moutons et prétend qu’il se nomme: Personne »…

Blandine Savetier, avec Waddah Saab, a dirigé un groupe de jeunes acteurs dont quatre ont suivi le programme de formation et d’insertion 1er Acte, visant à «favoriser l’insertion professionnelle de jeunes comédiens issus d’origines sociales, culturelles ou ethniques diverses». Soutenus par Yuko Oshima, une percussionniste japonaise, ils sont les aèdes modernes de cette Odyssée. Ils en ont la jeunesse et l’ardeur pour raconter cette épopée de tous les prodiges et de tous les dangers, la beauté de la mer en furie et du fleuve calmé, les querelles des Dieux qui déchaînent ou régulent les querelles des hommes. Ils ont la majesté nécessaire pour évoquer les Rois et donner la pulsation de ce récit oral. L’espace du Pavillon Villette est occupé généreusement : les Dieux en haut, les lecteurs sur le plateau et nous sagement assis devant eux.

Pourtant il y manque le plein air, la chaleur, le vent… L’Île-de-France en automne ne s’y prête pas et cette belle et vive lecture d’Homère ne suffit pas à les évoquer. Mais cela vaut la peine de venir l’écouter, pour ensuite piocher dans les vingt-quatre chants du poème, l’étrangeté originelle de ces histoires que l’on connaît comme les contes pour enfants.

Christine Friedel

Pavillon Villette (côté Porte de la Villette et Cité des Sciences, 30 avenue Corentin Cariou,  Paris (XIX ème), jusqu’au 20 octobre. T. : 01 40 03 75 75.

 

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