Un vrai cowboy de Marilia Samper Torres, mise en scène d’Hélène Gkassouka
Un vrai cowboy de Marilia Samper Torres, traduction en grec de Maria Chatziemmanouil, mise en scène d’Hélène Gkassouka
Après l’enterrement de la mère, le père et la fille rentrent à la maison mais rien n’est comme avant… Le vieux père malade est perdu dans les souvenirs de sa vie conjugale et la fille, d’ âge mûr mais encore célibataire, ne peut pas organiser son avenir et mécontente de la situation, se sent condamnée à s’occuper de lui. Bref une relation en crise! Et la communication entre eux s’avère difficile. Lui se sent seul, sa femme lui manque et la compagnie de la télévision est une maigre consolation. Il refuse de manger, dort sur sa chaise et se montre incapable de faire ses besoins.
En attendant la visite de sa fille, il se plonge dans ses pensées et évoque des moments agréables. Il a des visions: un cowboy, John Wayne, lui rend visite et ils discutent comme de bons et vieux amis. Le cowboy incarne l’homme idéal de la jeunesse, vaillant devant le danger, à la volonté de fer: un idéaliste sans concessions. C’est aussi et et surtout un grand admirateur et séducteur de femmes. Cette rencontre adoucit les derniers jours du père qui souffre de la disparition de sa épouse.
La dramaturge brésilienne, quarante-cinq ans est pleine de tendresse et de mélancolie pour ses personnages et met ici en valeur le manque de communication entre les gens. L’individu souffre aujourd’hui de tous ses efforts pour avoir une situation qui en vaille la peine. Mais il y a le mépris de l’autre, de celui qui aurait pu être son associé, son collaborateur, son partenaire. Dans cette pièce écrite en 2006, Marilia Samper Torres traite de l’utile et l’agréable de la vie quotidienne et ses personnages sont plus des symboles et des êtres enfermés dans un huis-clos étouffant et mortel.
Hélène Gkassouka a su créer un spectacle émouvant entre comique et drame sans alourdir la pièce dont elle souligne le caractère métaphysique en insistant sur son optimisme. Yannis Fertis (le Père) montre toute la fatigue et la déception de ce personnage qui cherche l’espoir dans ses rêves. Ioanna Mavrea joue une fille dure qui dissimule sa faiblesse. Dans le rôle de John Wayne, Vassilis Mavrogeorgiou est un personnage plein de gaieté qui met en valeur la signification du cowboy dans la vie du Père.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Mikro Chorn, 10 rue Amérikis, Athènes. T. : 0030 2118005141