Ariane Mnouchkine, Kyoto Prize
Ariane Mnouchkine, Kyoto Prize
Les 9, 10 et 11 novembre à Kyoto, ont lieu les grandes cérémonies de la remise du Kyoto Prize à trois lauréats: le chimiste Ching W. Tang (catégorie technologies avancées), l’astrophysicien James Gunn (sciences) et Ariane Mnouchkine (arts et philosophie) «pour son œuvre innovante sur plus d’un demi-siècle».
Ce Kyoto Prize, qu’on ne connaît pas assez, a été créé en 1984 par Kazuo Inamori sur le modèle du Nobel et plusieurs des récipiendaires se sont vu aussi ensuite attribué le grand prix suédois. « Je suis persuadé, avait alors dit Kazuo Inamori, que l’avenir de l’humanité pourra être seulement assuré grâce à un équilibre entre le progrès scientifique et la profondeur spirituelle. »
Honneur donc à la France en la personne d’Ariane Mnouchkine, après Olivier Messiaen, Pierre Boulez, Maurice Béjart, Paul Ricoeur, Pina Bausch, Peter Brook… Le 11 novembre, elle prononcera un discours au Kyoto International Conference Center devant 1.500 personnes sur sa vie, ses recherches, ses valeurs et sa conception du monde. Le 12, à l’université Waseda de Tokyo, elle dialoguera avec Satoshi Miaghi, metteur en scène dont on a vu en France quelques-uns de ses spectacles, au musée du quai Branly puis au festival d’Avignon et à qui Tadashi Suzuki a confié ses théâtres de Shizuoka situés au pied du magnifique et ombrageux Fujiama. Et le 13, une autre rencontre est prévue avec Ariane Mnouchkine à Kagoshima au sud de l’archipel nipon.
Le Prix Ibsen avait été décerné à la grande metteuse en scène à Oslo en 2009, et depuis, le Théâtre du Soleil et sa cheffe de troupe ont reçu plus d’une douzaine de distinctions internationales. La France et sa communauté théâtrale peuvent se réjouir… C’est un signe de respect et d’amour des autres pays avec ce prix de très haut niveau, remis à Ariane Mnouchkine.
Béatrice Picon-Vallin