Diptyque: A quoi rêvent les enfants en temps de guerre
Diptyque: A quoi rêvent les enfants en temps de guerre
Waynak-T’es où? Six lettres sur les routes de l’exil de Catherine Verlaguet et Annabelle Sergent, mise en scène d’Annabelle Sergent
Comment l’enfance traverse-t-elle la guerre et l’exil ? Quelle traces l’imaginaire et le langage parlent-t-ils de ce situations hors-normes ? « Je me demande, dit Annabelle Sergent, ce que nous adultes, pouvons en dire à la jeunesse, ce que la jeunesse elle-même peut en saisir pour se construire. Les images continuent de circuler, les mots: guerre, exil, vague migratoire, Europe inondent les journaux. Changer de paradigme, urgemment. » (…) « Ce diptyque a deux axes : la figure de l’enfance dans la guerre et le point de vue occidental. Parler de l’exil et de la guerre des autres, sans inclure ce point de vue, me paraissait indécent. Nous ne pouvons pas être le cinquième vendeur d’armes au monde et nous extraire de l’Histoire. Le théâtre est une tentative de réparation symbolique. »
Au bord de la mer, deux adolescents (Laure Catherin et Benoît Seguin) discutent sur un ponton de bois surmontant la scène couverte de granulés noirs. On ne sait pas si on est en France ou dans un pays en guerre… Des fantômes traduits par des dessins sont projetés au-dessus du plateau. Mais l’échange entre les enfants reste incertain: Lili et Naji ne parlent pas la même langue mais le téléphone de Naji qu’il a conservé précieusement, lui sert de fil conducteur. Il est à la recherche de sa sœur disparue dont il retrouvera la trace. « Les exilés quand tu les croises, je crois que tu deviens toi aussi un exilé de ta propre tranquillité ! ».
Ce spectacle dénonce avec efficacité les horreurs de notre monde égoïste soumis au Veau d’or et bouleverse le jeune public qui remplit la salle.
Shell Shock de Magali Mougel, conception d’Annabelle Sergent, mise en scène d’Hélène Gay
Partir sur les traces d’une reporter… On est en 2.003 et Rebecca est partie photographier autre chose que les affrontements entre armée irakienne et armée américaine. Elle rencontre Hayat, une petite fille qui rôde autour de l’hôtel où logent les les journalistes. Ce combat entre mots et images de la destruction d’un monde nous bouleverse. Rwanda, Bosnie, Irak, Afghanistan, Syrie… Tous ces combats ont rendus fous les survivants qui gardent leurs armes à la main et beaucoup se suicident. « Une chose est sûre, si l’on n’affronte pas la douleur de la guerre, elle nous tue. »
Il ne faut pas manquer ce diptyque joué plus de soixante fois depuis sa création…
Edith Rappoport
Théâtre Dunois, 7 rue Louise Weiss, Paris (XIII ème), jusqu’au 21 novembre. T. : 01 45 84 72 00.
Théâtre de l’Hôtel de ville, Saint-Barthélemy-d’Anjou (Maine et Loire) les 26 et 27 novembre; Festival Circuit Court, Théâtre de Chevilly-Larue (Val-de-Marne), le 29 novembre.
Le Sablier, Pôle des Arts de la Marionnette en Normandie, Ifs (Calvados), le 21 janvier. Service Culturel de Bayeux (Calvados), les 23 et 24 janvier.
Le Lieu Unique, SN de Nantes (Loire-Atlantique), les 11 et 12 février.
Les Scènes de Pays dans les Mauges-Scène conventionnée d’intérêt national, Beaupréau-en-Mauges, (Maine-et-Loire), les 2 et 3 mars.
Festival Méli’Môme, La Comédie de Reims, Nova Villa, Reims (Marne), du 2 au 4 avril. Le Festival Dédale(s), Le Tangram, Evreux-Louviers (Eure), les 7 et 8 avril. L’ECAM, Le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), le 30 avril.
Waynak-T’es où ? Six lettres sur les routes de l’exil est publiée aux éditions Lansman et Shell Shock, aux éditions Pôle 34.