Festival Focus à Théâtre Ouvert

Festival Focus à Théâtre Ouvert

 N° 27 Que pensez-vous de la démultiplication des baskets de et par Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel, lecture-performance dirigée par Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel

97FC1A9B-4A0B-4DD2-99BF-B4F241AA2EA0Ce premier épisode est soutenu par la Comédie de Caen, le Théâtre National de Strasbourg et Montevidéo à Marseille. Pour ses concepteurs, «Depuis sa première utilisation à Venise en 1516, le mot ghetto n’en finit plus de désigner par extension. La recherche que nous menons sur le plateau se veut avant tout une traversée collective dans l’histoire d’une dérive terminologique, une plongée dans ce qui est devenu une béance de la langue. Nous prenons pour point de départ de cette nouvelle performance le Questionnaire élémentaire, questionnaire poétique et frontalement politique, coécrit en lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g.). »

Sur le plateau, Sonia Chiambretto, Julien Masson, Jean-François Perrier, Séphora Pondi et Yoann Thommerel, assis autour d’une grande table, sont visiblement en train de travailler à la création d’un futur spectacle; il y a des bouteilles de boissons gazeuses et une douzaine de cartons de pizzas qui ne seront pas ouverts; plus loin, un canapé moelleux, de ceux qui invitent à une sieste réparatrice. Un des interprètes vient d’abord sur le devant de la scène une brochure à la main nous expliquer la genèse de cette performance. Puis chacun vient dire l’une des questions d’une longue liste précédée de son numéro d’ordre, questions d’ordre existentiel ou sociétal, souvent pleines d’humour et parfois teintées de surréalisme. Il y a aussi un beau texte sur la guerre de 40. Mais bon, cette énumération devient vite fatigante, n’a rien d’une véritable performance aux confins des arts plastiques et ne fait pas non plus théâtre, comme aurait dit Antoine Vitez.

Lecture pas lecture, jeu pas jeu, performance pas performance, mise en scène pas mise en scène. Cette « lecture-performance » navigue à vue… Tout ici est très statique et cet exercice de type conceptuel au pire sens du terme, ne fait jamais vraiment bon ménage avec un plateau de théâtre. Enfin, il y a la belle présence de Séphora Pondi qui réussit à créer un peu de vie mais bon, on s’ennuie vite et ces soixante minutes sont plus que longuettes. Que cela ne vous empêche pas d’aller voir les autres spectacles de ce Focus…

Philippe du Vignal

Spectacle vu le 19 novembre à Théâtre Ouvert, cité Véron Paris (XVIII ème).

Le festival Focus continue:
Le 20 novembre, Partir de Nicolas Doutey par Jean-Daniel Piguet.

Le 21 novembre, 19h : Sommeil du fils (Portrait de la mère) de et par Julien Gaillard; 20h30 : Grand Menteur ou Le joyeux testament de Laurent Gaudé par Jacques Bonnaffé.
Le 22 novembre, 20h30: Sur/exposition d’Aurore Jacob par Anissa Daaou et Marceau Deschamps Ségura.
Le 23 novembre, 19h : Juste ça de Marie de Beaumont par Sarah Tick 20h30 : Grandes surfaces de et par Baptiste Amann.
Le 24 novembre de 12h à 16h, Brunch théâtral Des Coupettes sous la Coupole. Aux fourneaux, Yohann Pisiou, Lyn Thibault, Olivier Veillon. Au plateau, Suzanne Aubert, Marie Dompnier, Jan Peters.
Le 25 novembre, 19h : La plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg par Olga Grumberg; 20h30 : Mondes de et par Alexandra Badea.
Le 26 novembre, 19h : Je suis perdu de et par Guillermo Pisani; 20h30 : Une Pierre de Frédéric Vossier par Stanislas Nordey.
Le 27 novembre, 20h30 : Rêves de Lancelot Hamelin par Duncan Evennou.
Le 28 novembre, 20h30 : Portrait de Raoul de Philippe Minyana par Marcial di Fonzo Bo.
Le 29 novembre, 20h30 : 11 septembre 2001 de Michel Vinaver par ildi ! Eldi (Sophie Cattani et Antoine Oppenheim).
Le 30 novembre, 20h Soirée Réminiscence/Effervescences tous ensemble sous la Coupole avec Laurent Poitrenaux et les élèves-comédiens de la promo X du TNB + DJ Set.

 

 

 

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Le Questionnaire élémentaire est disponible dans une coédition Laboratoires d’Aubervilliers / Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g)

 


Archive pour 20 novembre, 2019

L’Avenir, texte, conception et interprétation de Clément Bondu…

 

Ecrivain, metteur en scène et cinéaste, Clément Bondu a écrit, entre autres, Nous qui avions perdu le monde, une fresque musicale dont le second volet a été créé au Théâtre de la Cité internationale. Et  Dévotion, dernière offrande aux dieux morts, réalisée avec la promotion 2019 de l’E.S.A.D. , a été créée au dernier festival d’Avignon..

Créé l’an passé aux Plateaux Sauvages, Paris (XX ème) L’Avenir, poème dramatique et élégie à la beauté fragile du monde, parle d’une Europe dévastée. Cela se passe dans la chambre 411 d’un hôtel soviétique à l’abandon. Les images en noir et blanc défilent sur un écran. L’Europe n’est plus hospitalière et il y a, sur les routes, des hordes fuyant une catastrophe inconnue.

Dans une brume dorée, ses deux musiciens et Clément Bondu nous emmènent « dans un état proche de l’hypnose, entre nostalgie d’un paradis perdu et espoir d’un renouveau qui tarde à venir »  Debout à l’avant-scène, le narrateur évoque des événements imaginaires comme s’ils avaient eu lieu. Un lyrisme noir éclairé par une musique aux rythmes troublants inventée pendant les répétitions… Mais on se perd vite dans ce poème sur lequel Clément Bondu a travaillé pendant des années: un voyage étrange sans véritable fil rouge, rêvé par l’auteur à travers de fausses archives. Et il est bien difficile de le suivre dans son étonnante rêverie…

Edith Rappoport

Le spectacle a été joué du 7 au 19 novembre, au Théâtre de la Cité Internationale, 17 boulevard Jourdan,  Paris (XIV ème).

 

Et Là-haut les oiseaux, écriture collective avec les comédiens et les musiciens du Théâtre El Duende

copyright Mathieu Cabiac

copyright Mathieu Cabiac


Et Là-haut les oiseaux, écriture collective avec les comédiens et les musiciens du Théâtre El Duende

Le thème de cette pièce de théâtre musical : un coup de fil miraculeux annonce à  une petite troupe qu’elle bénéficie d’une subvention pour créer un spectacle  à la  condition de le réaliser en sept jours, sur un thème imposé, la peur…. Ce qui n’existe jamais dans la profession. Encore que : une D.R.A.C. devait vider ses fonds restants avant la fin de l’exercice budgétaire et une compagnie a pu ainsi en bénéficier. Et le Théâtre de l’Unité qui avait de sérieux ennuis financiers, a reçu une aide inattendue et importante de la Région. Comme quoi la fiction rejoint parfois le réel.

Ici, c’est un véritable défi et une course contre la montre… Et la création collective, on le sait,  souvent dangereuse, ne paye pas souvent. Devant un tableau noir, chacun des huit comédiens a des idées mais bon, une histoire finit par se mettre en place et cela aurait plu à Georges Pérec qui l’a sans doute inspirée: il est vite question de la vie d’un immeuble avec ses couples, son éternel célibataire et une triplette de vieilles dames pittoresques mais aussi un oiseau et un voyage… Cela commence donc sur ce petit plateau avec une belle ironie par les difficultés que rencontre cette troupe de quatre musiciens (guitare, synthé, trombone, flûte) et de huit comédiens-chanteurs: quatre de chaque sexe.  Bref, cette fois, la vie du plateau rejoint la vie réelle…

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copyright Mathieu Cabiac

Le spectacle est encore brut de décoffrage et il faudrait revoir certains points de mise en scène mais quels que soient ses défauts, il y a ici quelque chose d’exceptionnel et de tout à fait prometteur. Création collective: on pouvait craindre l’à-peu-près mais non, on a eu droit au plus rigoureux et au meilleur. Et le public de ce dimanche après-midi tout à fait local ne s’y est pas trompé et a applaudi chaleureusement ses auteurs-interprètes.  Si, d’ici là, les petits cochons ne mangent pas cette jeune troupe, on a vraiment hâte  de la revoir dans une autre réalisation. Cela se passe à Ivry en banlieue parisienne, c’est assez loin du métro, cela ne se joue pas tous les jours… Mais cela fait du bien d’aller découvrir ce genre de réalisation sans grands moyens mais où l’esprit souffle, loin des grandes machines des institutions parisiennes friquées qui durent des heures… Suivez notre regard. Tiens, justement une idée pour Didier Deschamps qui pourrait offrir aux gens du Théâtre El Duende, un petit tour de piste à Chaillot: ils seraient sans doute ravis d’aller faire une création à la salle Gémier et le mériteraient amplement.

Tiens, encore une autre idée: celle d’une sortie dominicale pour Brigitte et Emmanuel: leur chauffeur se fera un plaisir de les emmener jusque-là, même si c’est en banlieue. Lui n’a pas daigné aller à Monfermeil (Seine-Saint-Denis) voir Les Misérables, le beau film de Ladj Liy qui l’y avait invité (Emmanuel voulait qu’on vienne le lui présenter à l’Elysée: une gaffe de plus !) Ladj Liy a refusé et il a eu raison -et puis quoi encore! la suffisance, cela va un moment-. Mais sait-on jamais le Président voudra peut-être aller jusqu’à Ivry. Vous rêvez complètement, du Vignal. Cela lui ferait pourtant une petite diversion dont il aurait bien besoin avant d’affronter un autre spectacle beaucoup plus réjouissant, celui du 5 décembre et qui sera sans doute encore joué une bonne partie du mois. Et, en plus, à Ivry, les places ne sont pas du tout chères…

Philippe du Vignal

Théâtre El Duende, 23 rue Hoche, Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). T. : 01 46 71 52 29, les 22, 29 et 30 novembre et les 7, 13 et 14 décembre.

 

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