Et Là-haut les oiseaux, écriture collective avec les comédiens et les musiciens du Théâtre El Duende

copyright Mathieu Cabiac

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Et Là-haut les oiseaux, écriture collective avec les comédiens et les musiciens du Théâtre El Duende

Le thème de cette pièce de théâtre musical : un coup de fil miraculeux annonce à  une petite troupe qu’elle bénéficie d’une subvention pour créer un spectacle  à la  condition de le réaliser en sept jours, sur un thème imposé, la peur…. Ce qui n’existe jamais dans la profession. Encore que : une D.R.A.C. devait vider ses fonds restants avant la fin de l’exercice budgétaire et une compagnie a pu ainsi en bénéficier. Et le Théâtre de l’Unité qui avait de sérieux ennuis financiers, a reçu une aide inattendue et importante de la Région. Comme quoi la fiction rejoint parfois le réel.

Ici, c’est un véritable défi et une course contre la montre… Et la création collective, on le sait,  souvent dangereuse, ne paye pas souvent. Devant un tableau noir, chacun des huit comédiens a des idées mais bon, une histoire finit par se mettre en place et cela aurait plu à Georges Pérec qui l’a sans doute inspirée: il est vite question de la vie d’un immeuble avec ses couples, son éternel célibataire et une triplette de vieilles dames pittoresques mais aussi un oiseau et un voyage… Cela commence donc sur ce petit plateau avec une belle ironie par les difficultés que rencontre cette troupe de quatre musiciens (guitare, synthé, trombone, flûte) et de huit comédiens-chanteurs: quatre de chaque sexe.  Bref, cette fois, la vie du plateau rejoint la vie réelle…

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Le spectacle est encore brut de décoffrage et il faudrait revoir certains points de mise en scène mais quels que soient ses défauts, il y a ici quelque chose d’exceptionnel et de tout à fait prometteur. Création collective: on pouvait craindre l’à-peu-près mais non, on a eu droit au plus rigoureux et au meilleur. Et le public de ce dimanche après-midi tout à fait local ne s’y est pas trompé et a applaudi chaleureusement ses auteurs-interprètes.  Si, d’ici là, les petits cochons ne mangent pas cette jeune troupe, on a vraiment hâte  de la revoir dans une autre réalisation. Cela se passe à Ivry en banlieue parisienne, c’est assez loin du métro, cela ne se joue pas tous les jours… Mais cela fait du bien d’aller découvrir ce genre de réalisation sans grands moyens mais où l’esprit souffle, loin des grandes machines des institutions parisiennes friquées qui durent des heures… Suivez notre regard. Tiens, justement une idée pour Didier Deschamps qui pourrait offrir aux gens du Théâtre El Duende, un petit tour de piste à Chaillot: ils seraient sans doute ravis d’aller faire une création à la salle Gémier et le mériteraient amplement.

Tiens, encore une autre idée: celle d’une sortie dominicale pour Brigitte et Emmanuel: leur chauffeur se fera un plaisir de les emmener jusque-là, même si c’est en banlieue. Lui n’a pas daigné aller à Monfermeil (Seine-Saint-Denis) voir Les Misérables, le beau film de Ladj Liy qui l’y avait invité (Emmanuel voulait qu’on vienne le lui présenter à l’Elysée: une gaffe de plus !) Ladj Liy a refusé et il a eu raison -et puis quoi encore! la suffisance, cela va un moment-. Mais sait-on jamais le Président voudra peut-être aller jusqu’à Ivry. Vous rêvez complètement, du Vignal. Cela lui ferait pourtant une petite diversion dont il aurait bien besoin avant d’affronter un autre spectacle beaucoup plus réjouissant, celui du 5 décembre et qui sera sans doute encore joué une bonne partie du mois. Et, en plus, à Ivry, les places ne sont pas du tout chères…

Philippe du Vignal

Théâtre El Duende, 23 rue Hoche, Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). T. : 01 46 71 52 29, les 22, 29 et 30 novembre et les 7, 13 et 14 décembre.

 

 

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