L’artiste et son monde/Une journée avec Kader Attou
L’artiste et son monde /Une journée avec Kader Attou
Le matin, ateliers d’initiation à la danse hip hop, puis déjeuner avec les artistes et l’après midi, dialogue avec Kader Attou et son invité Sidney, suivi d’impromptus dansés dans le Grand Foyer et la salle Jean Vilar. Issu de la danse hip hop et nommé directeur du Centre Chorégraphique National de la Rochelle en 2008, Kader Attou a vu son mandat renouvelé en 2018 pour trois ans. Il présente ici un Allegria plein d’énergie (voir Le Théâtre du Blog) : «J’aimerais, dit-il, avoir créé un spectacle qui fait du bien.» Cette journée a apporté du bonheur au public, malgré un Vendredi noir et un samedi Gilets jaunes!
Le chorégraphe a évoqué son travail: «Je ne fais pas d’auditions, ma vie artistique est une histoire de rencontres et j’ai eu envie de travailler avec ces danseurs pour cette création. » A ses côtés donc, Sidney, un musicien et D.J qui a changé sa vie en 1984 quand il était en effet à TF1, le créateur et l’animateur de la première émission sur le hip hop, produite Marie-France Brière alors directrice des programmes. A l’origine de la vocation de nombreux danseurs de hip hop en France, il a fait venir des danseurs du Bronx, un quartier de New York. Dans la foulée, Il a aussi fait connaître le rap. La culture marginale des banlieues est ainsi passée de la rue, à la scène et elle aura bientôt une visibilité aux Jeux Olympiques, sous le nom de « breaking ». Jusque-là, les Français reproduisaient ces mouvements innovants devant leur poste de télévision ou dehors.
«Notre école, c’était la rue, dit Kader Attou. Cette danse nous faisait sortir de l’ordinaire et c’est devenu quelque chose d’extraordinaire.» «Elle a permis, à l’époque et encore aujourd’hui, dit Sidney, de transformer les énergies négatives en énergies positives». Le chorégraphe nous parle aussi des grands créateurs comme Pina Bausch, Maguy Marin, Philippe Genty… qu’il admire et qui l’ont influencé quand il a créé Allegria,…
Dans cette nouvelle pièce, il n’impose pas de mouvements et tout naît d’improvisations à partir de gestes simples insignifiants du quotidien, comme un haussement d’épaules, puis un ensemble plus complexe se construit. Didier Deschamps, directeur du théâtre national de Chaillot, précise que cette création s’est faite sous l’égide de l’U.N.I.C.E.F. Et une rencontre organisée avec cette institution sur le thème : L’enfant, la culture et la création, a clôturé cette journée qui a connu un grand succès… `
Jean Couturier
Le 30 novembre, Théâtre National de la Danse de Chaillot, 1 place du Trocadéro, Paris (XVI ème). T. : 01 53 65 30 00.