Fosse conception de Christian Boltanski, Jean Kalman et Franck Krawczyk

Fosse, conception de Christian Boltanski, Jean Kalman et Franck Krawczyk

©Jean Couturier

©Jean Couturier

En 2016, Christian Boltanski, artiste, Jean Kalman, créateur lumière  et Franck Krawczyk, compositeur et pianiste, accompagnés de musiciens, chanteurs et figurants, présentaient Pleine nuit à l’Opéra-Comique  alors  en chantier: une errance autour du thème de la  mort qui a marqué les mémoires…

A l’occasion de l’exposition de Christian Boltanski (voir Le Théâtre du Blog), le Centre Georges Pompidou et  l’Opéra-Comique  leur ont  proposé de réitérer cette expérience, sous forme d’un opéra immersif en cinquante minutes répondant à trois règles : l’espace scénique est à la base du livret, le spectacle n’a ni début ni fin et le public peut entrer ou sortir à n’importe quel moment  et déambuler au cœur même de cet espace.

Tel  Orphée, nous errons dans la pénombre du parking. Deux sources d’éclairage : les phares de quatre voitures recouvertes d’une bâche laissant apparaître derrière le pare-brise, les silhouettes de figurants masqués; la projection d’un film en noir et blanc, sur les murs, les piliers et sur des voiles blancs qui ferment l’espace de jeu. Pour interpréter cet opéra atypique, six pianistes, douze violoncellistes dont Sonia Wieder-Atherton en solo, des percussions, le chœur Accentus et la soprano Karen Vourc’h.

Les spectateurs marchent comme des spectres parmi les musiciens, contribuant à l’étrangeté de cette performance et pourraient presque toucher du doigt chaque artiste. Grâce à l’acoustique particulière de ce sous-sol, ils perçoivent la partition d’une autre manière que dans un rapport classique scène-salle. Il faut aller découvrir cet opéra qui entre en résonance avec l’exposition Faire son temps de Christian Boltanski.

Jean Couturier

Du 10 au 11 janvier de 19 h à 22 h et le 12 janvier de 17 h à 20 h. Parking niveau – 1 du Centre Georges  Pompidou (entrée rue Saint-Merri),  place Georges Pompidou,  Paris ( IV ème).

L’exposition Faire son temps se poursuit au Centre Georges Pompidou jusqu’au 6 mars.


Archive pour 10 janvier, 2020

La très bouleversante confession de l’homme d’après Emmanuel Adely, mise mise en scène Clément Bertani et Edouard Bonnet

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La très bouleversante confession de l’homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté, d’après le roman d’Emmanuel Adely, mise en scène Clément Bertani et Edouard Bonnet

 Il y a cinq ans le magazine Esquire publiait l’interview d’un ancien soldat qui, sous couvert d’anonymat, reconnaissait avoir abattu «le plus grand ennemi de l’histoire des États-Unis d’Amérique et du monde libre ». Une opération menée par vingt-trois guerriers des temps modernes surentraînés, gavés dès leur naissance à la pop culture et aux jeux vidéo, que met en scène aujourd’hui le collectif NightShot. Avec la traque de la star n° 1 du Mal. L’histoire commence par l’effondrement des tours à New York. Elle se poursuit par la traque pendant dix ans du commanditaire de cet acte terroriste, puis par son assassinat au Pakistan. Un vrai succès et une revanche pour les Américains. Quelques temps après, ce militaire, de retour au pays, mais contraint au silence, a quand même raconté sous anonymat comment il s’est retrouvé devant l’homme le plus recherché.

Etrange actualité de ce spectacle qui résonne du récent assassinat télécommandé d’un général iranien respecté, ce qui a déclenché aussitôt une haine irrépressible envers les Etats-Unis. Nous sommes sur une base militaire devant un rideau en lamé qui s’ouvre par instants et où sont projetés des extraits d’images et films de guerre. «La famille, c’est la base, pour un vrai Américain! » Ils s’asseyent tous les six à table avec des drapeaux de leur pays, évoquent le désert afghan, jouent au ballon, attendent «la nation rouge Satan»,  évoquent «vingt-trois mecs qui aiment l’action. 60 000 dollars par an avec des prunes! » (…)  «Il s’est fait arracher les couilles, c’est de la bombe, cette mission!  Frères de combat, se branler ou pas. Ils ont choisi le bien pour sauver le monde libre! » Ils s’exercent à tuer. « Obama doit dormir, il doit se réveiller.  » La torture pour extorquer des aveux, nom de code de l’opération:Trident de Neptune. Ils sortent leurs armes: «On te dit que c’est juste, faut former l’équipe qui va accomplir la mission pour libérer la planète. »

Les hélices décollent et le public est ébloui par les lumières : «En quinze minutes, ils sont à la frontière entre Afghanistan et Pakistan, tous les gens s’achètent avec des dollars ! Tu es le maître de la vie et de la mort !» Sur l’écran, on voit une planisphère.  «On veut niquer le monde ensemble, cette histoire va nous rapporter du fric.» Issu du Théâtre Universitaire et du Centre Dramatique National de Tours, le dynamique collectif  Nightshot avec Clément et Pauline Bertani, Brice Carrois, Juliette Chaigneau, Laure Coignard, Julien Testard, Mikaël Tessié, a une démarche originale et fait preuve d’une grande maîtrise technique. Bref, un spectacle qui, sur ce thème de la guerre  menée à distance par une nation toute puissante, fascine à juste titre, le public.

Edith Rappoport

Le Monfort Théâtre, 106 rue Brancion, Paris (XV ème) jusqu’au 18 janvier. T. :  01 56 08 33 88.

Works chorégraphie d’Emanuel Gat

Works chorégraphie d’Emanuel Gat

©Jean Couturier

©Jean Couturier

Après un décevant  Story Water au festival d’Avignon 2018, (voir Le Théâtre du Blog),  cette création réserve de belles surprises. La musique, jouée alternativement sur scène ou enregistrée,  avec des morceaux de Richard Strauss, Jean-Sébastien Bach, Nina Simone, Emanuel Gat… permet de réaliser une explosion de figures dansées sophistiquées, jamais répétitives.

La chorégraphie, écrite avec les dix interprètes, collaborateurs de longue date d’Emmanuel Gat, est souvent éclatée : duos  et  trios émergent de mouvements d’ensemble. Et, alors que l’on suit un trio, un quatuor se développe à distance. On remarque aussi un beau solo féminin. «La chorégraphie, comme phénomène vivant, dit Emamuel Gat, surgit dans  un mouvement constant pour atteindre la stabilité et la perdre, pour la trouver à nouveau au sein d’une nouvelle constellation et d’une réorganisation d’éléments différents.»  Avec, au centre d’un espace vide, un couloir de lumière où sont exposés les danseurs qui sont le plus souvent à l’avant-scène, avec aussi, leurs ombres portées.

Works met en évidence la virtuosité des interprètes, tous justes et engagés dans cette exploration du mouvement. Non narratif, ce spectacle rythmé donne vie à de belles figures et parfois à des tableaux figés. Nous sommes restés un peu extérieurs aux signes gestuels que les danseurs se transmettent.  Mais ce kaléidoscope asynchrone a enthousiasmé le public de cette première….

Jean Couturier

Théâtre national de la Danse de Chaillot, 1 place du Trocadéro, Paris  (XVI ème), T. : 01 53 65 30 00, du 8 au 11 janvier.
 L’Artiste et son monde, une journée avec Emanuel Gat, le 11 janvier de 10 h 30 à 17 h.

 

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