Tout l’Univers, écriture et mise en scène d’Olivier Brunhes

Ce que raconte ici sur un plateau encombré d’ordures sinistres, un homme fracassé par la vie (joué par Vincent Winterhalter). Il a pu se transformer grâce à son entourage et s’adresse à son amour. «Ce qui me ronge le cœur, c’est la tête du dedans, j’ai des vertiges quand je me mets en mouvement, je porte la colère de plusieurs générations. Les enfants, ils ont compris l’horreur d’être là. »
L’homme ramasse des débris sur le sol et les assemble. «J’attendais toujours un appel, parfois je m’embrouille, alors j’avance à petits pas. On a tout démoli sur la planète, à la fin tout a pété. » (…) « Mon petit oiseau, je ne sais si je pourrais te voir, je sais que tu penses à moi. Quand on n’a plus rien, on paye de sa peur. Tu m’as été envoyée pour le bonheur. J’ai besoin d’un témoin qui dirait tout quand je serai mort. Je suis peut-être le dernier à avoir un amour, un vrai ! Je me méfie de tout, même d’une femme. » (…) « Tu as déjà vu un nuage rater sa trajectoire ? Moi, je rate tout ! « (…) « Y-a même plus de musique ! ».
Olivier Brunhes réussit avec une belle vérité à donner la parole à cet homme seul. Son amour, réel ou inventé, dit-il , semble l’entendre. « Un amour présent ou à venir ou bien encore rétroactif, celui auquel il s’adresse pour ne pas être «rien». » Ne ratez pas ce beau solo en cours d’élaboration.
Edith Rappoport
Théâtre de Belleville, 16, passage Piver, Paris (XI ème), les lundi, mardi et dimanche. T. : 01 48 06 72 34.