A nos lecteurs
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Comme nous l’avions pressenti, à mesure que le coronavirus progressait en France, la menace de fermeture était bien là, et les réservations pour les salles de spectacles, tout genre et tous endroits confondus, diminuaient sérieusement. La solution: éviter d’atteindre le seuil des mille places pour les musées et les théâtres récemment prise par le gouvernement avait vite semblé bancale! Hier, à Paris, le grand Théâtre de l’Odéon avec La Ménagerie de verre de Tennessee Williams comme la Comédie-Française affichaient, heureusement, presque complet. Comme le Grand théâtre de l’Opéra de Bordeaux mais il est obligé d’annuler la dernière représentation de Roméo et Juliette, les concerts, etc.
Mais depuis ce vendredi, radical changement de cap: toutes les écoles et les salles de plus de cent personnes, les grandes comme les moins grandes comme la Maison de la Poésie, sont fermées sur ordre du gouvernement à partir de ce soir, à Paris comme en banlieue et en province. Les petit théâtres parisiens semblent épargnés et celui de Belleville restera ouvert…Le Théâtre de Calanques à Marseille ne renonce pas à sa programmation mais prévient: « Nous réduisons la jauge à cent personnes, mettons à disposition du savon hydroalcoolique et désinfectons l’ensemble du théâtre avec un soin attentif. »
Mais où est ce fameux seuil? Est-on vraiment moins exposé aux risques de contamination dans une salle de cent personnes? Choisir de mettre un quota de jauge à ce chiffre dans les grandes salles? Bien compliqué et sans aucun doute pas très joyeux pour les artistes! Qu’il faudrait aussi inclure dans ce quota comme les techniciens, le personnel de salle et d’accueil. Bref, il n’y a guère, dans la pratique quotidienne, de solution vraiment efficace. Et il faudra encore que spectateurs et artistes puissent facilement se rendre dans les théâtres, puisque la semaine prochaine, la fréquence des transports en commun à Paris et dans la région sera limitée.
Et les annulations continuent à s’empiler partout en France… avec leurs effroyables conséquences économiques, surtout pour les acteurs et les techniciens, pour la plupart intermittents du spectacle. Le ZEF à Marseille a fait le choix « d’essayer de reporter à la saison prochaine -et non d’annuler dans la mesure du possible- l’ensemble de ces propositions. Quoi qu’il en coûte, nous mettrons tout en œuvre pour accueillir ces spectacles et honorer ainsi les contrats qui nous lient avec les compagnies et les intermittents. » Mais les reports de date sont souvent difficiles à mettre au point dans les programmations de la saison suivante. Chaque établissement culturel gère au moins mal cette situation exceptionnelle qu’on ne prévoyait pas il y a seulement quelque mois.
La solution choisie pour les prochaine semaines par José-Manuel Gonçalvès, le directeur de cet immense espace très innovant qu’est le Cent Quatre à Paris: sauver ce qui peut l’être et les espaces habituellement librement ouverts ne seront pas accessibles, la Maison des petits et Emmaüs seront fermés comme le marché bio et les pratiques zen. Le Festival de la jeune photographie européenne CIRCULATION(S) et certaines propositions de Séquence Danse Paris seront maintenus mais dans la limite de cent personnes. Même limite pour les restaurants Le Grand central et Le Café caché, la boutique B’zz, et le Cinq. »
Quant à nous, nous ferons de notre mieux pour continuer à vous rendre compte de l’actualité théâtrale restante et pour vous tenir informé pendant la période où restera en place cette interdiction. Merci de votre compréhension et de votre fidélité : la fréquentation de notre site, elle, ne fléchit pas: au moins, une toute petite mais bonne nouvelle…
Philippe du Vignal et l’équipe du Théâtre du Blog