Des vidéos pour mémoire : Shock Corridor

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Des vidéos pour mémoire : Shock Corridor, un spectacle adapté du film de Samuel Fuller, écrit et mis en scène par Mathieu Bauer

Le spectacle vivant, un face à face entre artistes et public, est momentanément en panne. Mais les théâtres et les compagnies nous offrent à qui mieux mieux, des captations de leurs réalisations-phares. Traces, mémoire, qu’on regarde avec d’autant plus de plaisir qu’on a aimé l’original. Comme Shock Corridor. Nous avions été emballés par cette création au Nouveau Théâtre de Montreuil en  2017 qui  avait valu à Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny d’être récompensés par le Prix de la critique: «Meilleurs compositeurs de musique de scène»  A vous d’apprécier ce spectacle mis en boîte !

 « I’am Sam Fuller, I’m a film director », ainsi se présente une comédienne, en costume trois pièces, allumant, dans le noir, l’éternel cigare du réalisateur américain. Son interview se poursuit en français, interrompant, par bribes, l’intrigue de Shock Corridor. Livrant des épisodes de sa vie aventurière, des anecdotes sur le tournage et six commandements en matière de cinéma, pendant que le film se déroule.

Le héros, un journaliste arriviste, mène une enquête sur un meurtre dans un asile psychiatrique et découvre dans ce microcosme, les violences de la société américaine.  «Quand il veut s’attaquer aux sentiments qu’il déteste: racisme, hypocrisie, amour de la violence,  écrit Bertrand Tavernier, Samuel Fuller transforme ses critiques en réquisitoire, en pamphlet apocalyptique. »

Le spectacle mêle, sur une musique omniprésente, récit du réalisateur et scènes dialoguées, interrompus par des apartés où la parole est donnée aux seconds rôles du film.  Avec des extraits du livre de Philippe Garnier sur Les Characters Actors, biographie de ceux qui incarnent les personnages savoureux mais de second plan, à l’ombre des stars du cinéma américain. De quoi donner  du grain à moudre et matière à réflexion aux élèves de l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg qui reprennent ici leur spectacle de sortie.  

Le montage de tous ces éléments, soutenu par l’énergie des jeunes interprètes et une choralité bienvenue, font la force de cette adaptation qui ne paraphrase aucunement le film mais en retient l’intrigue et des séquences-clés, renvoyant à des images-choc. Gros plans dans le dortoir, et surtout scènes dans ce long couloir carcéral qu’on nomme «la rue», où s’alignent les malades, maltraités par les surveillants.

 Pour Mathieu Bauer, qui a déjà porté plusieurs films à la scène, il ne s’agit «pas tant de singer le cinéma mais de le décortiquer, d’en voir la grammaire. Il y a  aussi la question du montage, le théâtre n’a pas ces ellipses, le montage parallèle. J’ai essayé de mettre ça sur un plateau en me demandant comment coexistent la musique, le texte, une image, un comédien. »

Cinéphile et musicien averti, il a aussi puisé dans le répertoire américain des années soixante, par exemple cette scène chantée de Titicut Follies, documentaire de Frederick Wiseman sur la vie quotidienne des patients détenus dans l’unité carcérale psychiatrique de l’hôpital de Bridgewater. Il revisite les chansons folk et countries, Gershwin… Et Billie Holiday, avec Strange Fruits, une des premières « protest songs » (1936) à avoir lutté  contre le racisme et les exactions du Ku Klux Klan. Elle  répond au discours d’un des «fous» : un Noir qui se prend pour un membre du K.K.K… L’occasion de mesurer les talents vocaux et instrumentistes des douze jeunes comédiens.

Ce bel hommage au cinéma, aux acteurs et à la musique, est une rampe de lancement idéale pour ces  artistes qui font ici leur entrée en fanfare dans la vie professionnelle…

Mireille Davidovici

A voir sur: https://vimeo.com/213885529/03558f3c6f?utm_source=email&utm_campaign=Culturecheznous une_captation_un_podcast_des_rendez-vous_sur_les_rseaux_sociaux&utm_medium=email

 www. nouveau-theatre-montreuil.com


Archive pour avril, 2020

Théâtre à distance

 

Théâtre à distance

C’est Noël à Pâques! Les grandes institutions théâtrales nous couvrent de cadeaux : poèmes au creux de l’oreille, pluie de spectacles enregistrés à voir et à revoir, à saisir au vol comme ces opéras du Théâtre des Champs-Elysées signalés quelques heures avant leur unique diffusion! Cherchez l’erreur. Car même à distance, il faut organiser la rareté, en tout cas rappeler que le théâtre est éphémère.

La Comédie-Française a déjà offert trois pièces au public de France TV 5, le dimanche soir, L’Hôtel du libre échange, mise en scène d’Isabelle Nanty mais aussi Un Fil à la patte de Georges Feydeau, mise en scène de Jérôme Deschamps (voir Le Théâtre du blog) et L’Avare de Molière. Le service public au service du public, c’est la moindre des choses… Et il faut nous distraire, pauvres confinés que nous sommes. L’enregistrement soigné de L’Hôtel du Libre échange rendrait tout spectateur, critique,  et tout critique, sévère quant au sur-jeu de certains acteurs et  à une mise en scène en permanence pléonastique: comme s’il suffisait d’appuyer sur le bouton du rire… si bien qu’on ne rit  plus : l’écran fait alors office de loupe sans indulgence.

L’enregistrement sonore est parfois techniquement approximatif et cela  n’arrange rien à cet Avare monté de guingois par Catherine Hiegel, plus actrice (de tout premier plan) que metteuse en scène. Dans un superbe décor, elle fait tourbillonner un Denis Podalydès dansant et élastique, mais tout le monde n’est pas de Louis de Funès, (par ailleurs omniprésent en ce moment sur toutes les chaînes de la télévision). L’idée était bonne : un Picsou qui jouit de son argent et en jubile. Mais les autres personnages ne sont pas sur la même longueur d’onde. Et le superbe fou rire final de Marianne (Marie-Sophie Ferdane) est plutôt du côté du tragique.

Mais la hotte de la Comédie-Française déborde de cadeaux: des spectacle enregistrés dont La Grande Magie, d’Eduardo de Filippo: une réussite… Mais aussi Bérénice de Racine, mise en scène de Klaus-Michael Grüber (1984) filmée par Bernard Sobel)  avec une superbe distribution: Ludmilla Mikaël et Richard Fontana portent au sublime « les pleurs d’un empereur et les pleurs d’une reine ».

Et Les Damnés, d’après le film de Luchino Visconti,  mise en scène d’Ivo van Hove, filmé à sa création dans la Cour d’Honneur, au festival d’Avignon 2016. LES DAMNES - FESTIVAL D AVIGNON - 70e EDITION -Un spectacle monumental, glaçant, avec une impressionnante maîtrise et un bel engagement des acteurs. «Une claque », dit la critique de l’époque. Prodige d’un théâtre assez fort pour passer la barrière de l’écran… La Comédie-Française fait bien son travail : elle partage  ses archives et de  jolies «gourmandises de l’esprit », comme auraient dit nos amies les Précieuses, que nous offrent  ses comédiens en « télétravail ». (consulter le site).

Les autres Théâtres et Centres dramatiques Nationaux assurent également: (voir Le Théâtre du blog). Et en explorant le site de la MC93, à Bobigny (Seine Saint-Denis), on tombe sur un extrait flamboyant du divertissement vec Mounir Margoum. (Pensées de Pascal) associé à Racine et à Artaud ( En considérant le théâtre et la peste), dans ce Bajazet créé par Frank Castorf,  en décembre  dernier, a

Au Nouveau Théâtre de Montreuil : un bel enregistrement de Kill me please, bien filmé, fait pour le cinéma. Du côté de l’Odéon, un film de Luc Bondy d’après sa mise en scène des  Fausses Confidences de Marivaux qui met remarquablement en valeur, plus qu’Isabelle Huppert et Louis Garre…. le bâtiment de l’Odéon. Mais on peut tomber sur des artistes plus obscurs et pas moins intéressants, par exemple ceux de la compagnie Vive voix,  avec sa musique de souffle enregistrée à la Parole Errante-Armand Gatti, à Montreuil, (Seine-Saint-Denis),. On peut aussi (re)découvrir du jamais lu avec Théâtre Ouvert qui explore ses « tapuscrits ».

Rassurant !  On est débordé par les propositions. Mais inquiétant aussi : les équipes de communication des grands théâtre sont à la tâche, pour ne pas perdre le lien  avec leur “communauté“. Oserait-on dire: leur clientèle? Peut-être les institutions ont-elles répondu avec trop de hâte au vide qui s’est abattu. Vite, boucher le trou, remplir. Mais le temps de confinement risque d’être court : l’attente ne serait-elle pas assez vive chez les professionnels pour générer de nouvelles utopies, ou plus modestement, pour penser ?

C’est la guerre ? Pas à proprement parler. Mais si l’on ne profite pas de la crise pour saisir le changement nécessaire, on risque de s’apercevoir que le théâtre peut en effet être un prototype pour produits visuels multipliables à l’infini et consommés par un communauté purement virtuelle, chacun chez soi, seul, la main sur la zapette. Et surtout pour des produits disponibles, sans vrais choix, ni hiérarchies.

On retrouvera sans doute le théâtre au présent, avec une communauté réelle, les seuls soirs de représentation. Mais on espère ardemment qu’en secret, dans le silence, certains réfléchissent à l’après, et pas seulement à ce que tout redevienne « comme avant ».Quelques-uns tirent la sonnette d’alarme: dont Julien Fisera le directeur de la compagnie Espace Commun avec un  Arrêtez tout  où il crie attention, ne scions pas la branche sur laquelle nous sommes perchés : « Alors là, je vous en conjure : ARRÊTEZ TOUT ! Amies, amis, du théâtre, il se passe quoi là ? Vous êtes peut-être animés des meilleures intentions du monde mais là vous salopez tout. D’un seul coup, le serment secret, ce qui fait le sel de notre art, notre promesse, tout ça c’est du vent ? Il suffit d’un confinement et vous ouvrez les vannes  vous déversez vos productions pour lesquelles vous avez comme nous toutes et tous, tant sacrifié, dans le grand siphon d’Internet ? »

« Nous croyons que le théâtre résidait dans la convocation d’un être vivant face à un autre être vivant et que c’était sa magie, sa raison d’être. Et cela depuis des temps immémoriaux. Merde qu’on ne nous dépouille pas de ça!  Ne nous faites pas croire que ce soir,  s’il nous reste un peu d’énergie,  nous allons hésiter entre continuer une série,  se plonger dans un chef d’œuvre oublié du septième art, regarder Top Chef ou nous installer avec  un seau de pop corn (maison) devant un succès du théâtre subventionné, quant bien même il aurait tout raflé aux Molière. La partie est jouée d’avance : vous le savez, on est perdant ! »

Tonino Benacquista, scénariste et écrivain, parlait dans Saga (1997) de dangers imaginaires: « Avez-vous repéré tout ce truc bizarre sur l’atomisation du public ? L’atomisation : le phénomène qui consiste à isoler les individus. On commande de la bouffe à domicile, on discute avec sa chérie sur Internet, on fait l’apologie des séries, le « cocooning » devient une vertu cardinale et toutes les occasions de sortir de chez soi sont autant de dangers potentiels. Bien vu…

Ne nous remettons pas aux mains du virtuel. On a dit que le théâtre ne pouvait être rentable : chaque représentation étant un « prototype ».  Cela devient vrai, maintenant qu’on peut enregistrer avec finesse, multiplier, diffuser loin de sa source vivante. Le confinement a du bon : on redécouvre la poésie et chacun a besoin de poésie.

Reste à trouver une politique du théâtre: On peut  commencer par lire ou relire Contre le théâtre politique d’Olivier Neveux (éditions La fabrique, 2019), L’Effort d’être spectateur de Pierre Notte (éditions Les Solitaires intempestifs, 2016), ou Qu’ils crèvent les critiques de Jean-Pierre Léonardini (éditions Les Solitaires intempestifs, 2018). Et nous pouvons au moins profiter du sevrage de théâtre qui nous est imposé, pour réfléchir à notre pratique…

Christine Friedel

Trois questions à Olivier Mantei, directeur de l’Opéra-Comique

IMG_0024 Trois questions à Olivier Mantei, directeur de l’Opéra-Comique

Le 13 mars, arrêt brutal des spectacles en France et dans toute l’Europe. En 2019, Joël Pommerat dans L’Inondation, mettait en scène plusieurs familles menacées par la montée des eaux d’un fleuve et cloîtrées chez elles, dans un immeuble dont on voyait trois niveaux. Prémonitoire…

 

-Comment vivez-vous personnellement et comme directeur de théâtre cette situation dramatique ?

- O. M. : Les dernières créations que nous avions programmées annonçaient toutes la fin du monde, à leur manière. Fosse, L’Inondation, Macbeth… L’opéra a toujours été un écho de l’Histoire et de la société qu’il traverse. Espérons que les prochaines raconteront un nouveau monde : ce sera le signe d’un changement. L’Opéra du XXI ème siècle doit nous rassembler : manifestement, il sera sociétal.

 -L’Operaoké est de retour sur votre site. Comment accompagnez-vous vos fidèles spectateurs, isolés chez eux dans cette période difficile ?

-O.M : Cette œuvre virtuelle est une manière de chanter ensemble mais à distance. Nous l’avions inventée en 2016, pendant la fermeture pour travaux et nous nous étions réunis sur un grand espace vert. C’était l’époque des grands rassemblements mais il y en aura certainement d’autres! En attendant, l’heure n’est pas à la déconnexion. Alors retrouvons-nous sur le site de l’Opéra-Comique pour nous exercer aux tubes du répertoire. Chacun pourra poster sa vidéo…

 -Cette crise mondiale a révélé les fractures de notre système à tous les niveaux de la société, quelle solution le monde artistique peut-il apporter aujourd’hui ?

-O.M. : ll va être intéressant de mesurer une nouvelle fois la place de la culture dans notre société, au-delà des mots et des postures. Si nous la considérons comme une activité essentielle et prioritaire, au même titre que l’éducation, la santé, l’agro-alimentaire, elle jouera pleinement son rôle  quand nous prendrons conscience de nos erreurs. Et de nouveaux enjeux  s’ouvriront alors à nous. Nous avons l’intelligence de comprendre la situation. Aurons-nous la maturité de nous y adapter ? La culture peut être utile à cet endroit.

 Propos recueillis par Jean Couturier

 Opéra-comique.com

Les Consultations poétiques par téléphone au Théâtre de la Ville

 

Théâtre de la Ville: Les Consultations poétiques par téléphone

« Nous croyons que la poésie n’est pas coupée de la vie, dit Emmanuel Demarcy-Mota son directeur, qu’elle est l’essence qui frémit en chacun de nous, qui nous réunit, au cœur de notre solitude et de notre isolement. Nous croyons au lien entre les êtres. »

Nous avons participé à l’expérience poétique d’environ trente minutes qu’il propose  -et on peut  inviter pour une autre consultation un(e) ami(e)-  ce qui permet d’ouvrir un réseau culturel plus large et moins concentré sur le public de théâtre habituel. Sarah, notre interlocutrice,une des vingt interprètes dit avoir été souvent en contact avec des personnes de toute la France, peu habituées à fréquenter  les salles parisiennes.

Ma remarque sur l’impossibilité de vivre l’arrivée du printemps rayonnant à Paris et de redécouvrir l’irruption de la nature qui reprend ses droits l’interpelle. Elle trouve alors, dans son lexique poétique, un poème en lien d’Anna de Noailles, une poétesse et romancière parisienne d’origine roumaine (1876-1933)  : Il fera longtemps clair ce soir.  «Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent (…) » « Et pourtant quelque chose est changé dans la vie. Nous n’aurons plus jamais notre âme de ce soir (…) ».

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Un moment sensible qui ne ressemble pas au rapport classique artiste-public et qui ouvre la voie à une réflexion:  il  faudra à tout prix repenser notre relation au spectacle, après les bouleversements provoqués par cette crise sanitaire qui va durer longtemps ! Comme le dit Jacques Livchine, directeur avec Hervée de Lafond, du Théâtre de l’Unité : « Le nouveau chantier va être très excitant, il va falloir  inventer l’Art sous corona virus».

Jean Couturier

www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-2019-2020/temps-forts/consultations-poetiques-par-telephone-les-rencontres-inattendues-1      

Les confinés suisses et pas suisses parlent à tous les confinés

 

Les confinés suisses et pas suisses parlent à tous les confinés

Cette petite vidéo, une création du marionnettiste Hanspeter Bleisch -soixante-quatorze ans- est le partenaire du spécialiste du film numérique Max Peter, mais aussi souffleur de cor-baryton des Yesterboys, un trio de papis…

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ils d’un pédagogue social et d’une marionnettiste, il  suivit d’abord un apprentissage de dessinateur. En 1970, il fonda le théâtre de marionnettes Bleisch. Devenu président de l’Association suisse de marionnettes de 1981 à 84,  il a aussi publié et illustré des œuvres sur le théâtre de marionnettes comme Théâtre de marionnettes, marionnettes de théâtre. Un livre de travail et de jeu avec son épouse Ursula Bleisch-Imhof (Maison d’édition AT).  Il a co-conçu l’exposition itinérante CH-Puppenspiel (1982), et 25 années de  Puppet Theatre Bleisch en 1996, au Winterhur Muséum de commerce. 

Ce bol d’air des Alpes musical et visuel, avec à gauche, un bugle, au milieu, un cor alto et, à droite, un cor baryton, tout à fait réjouissant, a été enregistré, tourné et monté en mars dernier. Ne le ratez surtout pas, la petite marionnette-chef d’orchestre de ce trio infernal est une petite merveille d’intelligence…

https://youtu.be/1NZaFwhCrkE

 En raison du confinement, la Cinémathèque française  vous offre de voir ses leçons de cinéma comme celles, entre autres, de David Lynch, Jane Fonda ou Isabelle Rossinelli..

Avec Henri, on peut désormais aussi découvrir chaque soir à 20 h30, gratuitement et en accès direct, une des œuvres dont la Cinémathèque a les droits et qu’elle a restaurées  au cours des vingt dernières années.
cinematheque.fr,

Les confinés parlent aux confinés : Cyrano de Bergerac et Jacques Weber

 

Les confinés parlent aux confinés :

 

Cyrano de Bergerac et Jacques Weber

Cyrano-ma-vie-dans-la-sienneCrise de Nerfs, trois farces d’Anton Tchekhov mises en scène par le grand metteur en scène allemand Peter Stein avec Jacques Weber, est reporté de mars à septembre. Pour patienter, il a proposé à Marc Lesage, directeur général du Théâtre de l’Atelier, une création en confinement de Cyrano de Bergerac. *
Mais un Cyrano intime avec  lui-même  et son personnage-fétiche depuis tant d’années : un vieux compagnonnage… En 1983, il avait joué plus cinq cent fois Cyrano dans la somptueuse mise en scène de Jérôme Savary. « À Mogador, j’accomplissais un rêve d’enfant. J’avais trente ans et connaître le triomphe à cet âge-là, marque de différentes façons. Cela donne confiance en soi et en même temps, la peur ouvre des brèches. Chaque soir mettait en évidence le rapprochement entre mes incertitudes et celles du rôle.  »

Puis, en 1990, il est le comte de Guiche, dans le film de Jean-Paul Rappeneau et c’est Gérard Depardieu qui jouait Cyrano. En 2001, il met en scène  la pièce au Théâtre National de Nice avec une équipe de jeunes comédiens. Enfin, en 2005, il en créera une adaptation avec où il joue à nouveau le rôle-titre.

«Nous n’aurons donc pas la prétention de croire, dit Marc Lesage, comme malheureusement trop d’acteurs culturels en ces circonstances, que le Théâtre a le pouvoir de changer le monde ou même d’en atténuer ses souffrances.
Nous avons tous un devoir d’humilité tant auprès des personnels soignants qu’envers les malades, de même que nous devons témoigner notre reconnaissance à tous ceux qui, au quotidien, continuent leur activité, parfois au péril de leur santé, pour assurer des services et des missions susceptibles d’adoucir notre confinement.

Dès lors, notre unique objectif est de vous offrir un peu d’évasion, une petite curiosité, une virgule dans cette longue phrase de l’enfermement. (…) Nous vous espérons donc nombreux à nous suivre dans cette aventure érigée, non pas comme un acte de résistance à l’environnement ambiant mais simplement comme une note d’espoir dans notre capacité à toujours créer, inventer et s’échapper… »

 Philippe du Vignal

le mardi et le vendredi sur : http://www.theatre-atelier.com

 

 

Le festival d’Avignon annulé

 

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photo X

 

Comme c’était prévisible, hier soir, juste après la déclaration du discours du Président de la République, est paru le communiqué de presse : Olivier Py, Paul Rondin et les équipes du Festival d’Avignon en ont pris acte : « Les conditions ne sont plus aujourd’hui réunies pour que se déroule la soixante-quatorzième édition qui devait se tenir du 3 au 23 juillet.

Sera donc soumis un plan d’annulation au Conseil d’administration lundi prochain. « Nous avons partagé l’espoir aussi longtemps que cela était permis, mais la situation impose un autre scénario. Notre devoir est désormais de préserver et d’inventer l’avenir du Festival d’Avignon ».

C’était la seule solution et tous les professionnels voyaient bien qu’il n’y en avait pas d’autre.  Sur les plans technique et artistique, la situation aurait de toute façon être vite ingérable… Et cette histoire de jauge réduite et de report dont nous berçait Olivier Py  ne tenait pas la route. Et cela conforte les propos recueillis il a quelques jours auprès de nos amies les attachées de presse. Quant aux autres festivals d’été comme entre Chalons, Aurillac, etc.) on voit mal un scénario quelconque de report et les annulations vont sans doute tomber en cascade dans les jours qui viennent.

A quelque chose, malheur est bon… Reste en effet  à imaginer d’urgence pour l’année prochaine, une nouveau festival d’Avignon. A l’évidence, il aurait grand besoin d’une révision drastique mais Franck Riester, le ministre de la Culture, en est-il bien conscient? Ce serait en tout cas, une bonne occasion et il y a du boulot! On voit mal en tout cas, quelles que soient ses qualités, un report pur et simple en 2021 de cette édition qui était, du moins dans l’esprit, la copie conforme ou presque, des précédentes. Nous nous efforcerons de vous tenir au courant jour après jour de cette situation absolument inédite pour le théâtre, la danse, le cirque,la musique, les musées et expositions en France et à Paris…

Philippe du Vignal

Les confinés parlent aux confinés: les attachées de presse face au coronavirus

Les confinés parlent aux confinés: les attaché(e)s de presse face au coronavirus:  

Ces propos on été recueillis avant la déclaration d’Olivier Py concernant l’annulation du festival d’Avignon qui ne change rien à l’activité actuelle des ces professionnels qui suivent et parfois depuis longtemps à Avignon in et off toutes les équipes  de théâtre, danse, cirque… qui y présentent un spectacle ou dans un des très nombreux festivals français. Nous nous efforcerons de vous tenir au courant des nouveautés mais une chose est sûre la saison théâtrale ne recommencera, si tout va bien, pas avant septembre.

Catherine Guizard

-De quelle façon vivez-vous ce problème douloureux, comme disait Monseigneur Marty?

 -Difficilement! Je pense à toutes les équipes de théâtre avec lesquelles je travaille et à aux perspectives que nous avions pour mars, avril et mai. Toutes dans l’eau!  Entre autres exemples, ce Tramway nommé désir que vous aviez bien aimé (voir Le Théâtre du Blog) et qui a connu un beau succès: les représentations devaient se poursuivre jusqu’au 12 avril ! Et cela fait presque un mois que tout s’est arrêté: on a vu une baisse régulière de la fréquentation de tous les spectacles  comme entre autres Espoir à l’Athénée qui avait commencé le 4 mars. puis leur interdiction! Même pour les salles de moins de cent places

-Les conséquences pour les petits lieux parisiens doivent être redoutables?

-Oui, c’est gravissime. Trouver des créneaux pour reporter des spectacles frise souvent l’impossible, puisque cela implique la disponibilité des acteurs et la faculté de répéter en ces temps de confinement. Comme le Théâtre Essaïon ou  la Manufacture des Abbesses, il y a aussi la question du loyer! Il n’y a actuellement aucune rentrée d’argent pour ces petits lieux!

-Et votre travail?

– Sans perspective immédiate, à court comme à moyen terme. J’ai le statut de salariée comme Nadège, l’administratrice de notre association et nous bénéficions du chômage partiel à hauteur de 35 %.

– Et le festival off d’Avignon?

-La situation n’est pas brillante. Olivier Py a annoncé le 8 avril la programmation du in. Mais on voit très mal comment le festival pourrait avoir lieu. Et le off sera aussi lui atteint par les mesures de santé publique. De toute façon,  l’un ne va pas sans l’autre. Et  avec quels spectacles  et avec quel public, si les vacances de juillet sont, du moins en partie, annulées pour beaucoup de gens fidèles à Avignon qui ne se presseront ps pour venir surtout s’ils sont un peu âgés…. Dans le off, on ne sait plus trop où on va et le temps presse: il faut avoir le temps d’éditer le gros catalogue… Un exemple parmi d’autres: la création d’Alain Timar au Théâtre des Halles  pourra-t-elle se faire, s’il n’a pas le temps de répéter? Quant à une petite entreprise comme la nôtre, pour le chiffre d’affaires surtout fondé sur les festivals d’été comme Grignan, Avignon, Parades à Nanterre déjà annulé, Saint-Georges de Didonne près de Royan, etc. c’est la chute libre.

-Une petit mot d’espoir?

-Essayer d’être au maximum bienveillants les un envers les autres. Bien entendu, je continue à travailler et je fais mon yoga quotidien dans mon petit jardin. Mais une chose est sûre: il y aura un avant et un après cette pandémie. Comme ailleurs dans le monde du spectacle et en particulier, celui du théâtre, les cartes seront rebattues, pour le meilleur mais aussi on le craint fort pour le pire…

Philippe du Vignal

Pascal Zelcer

-Comment va le monde en ces temps difficiles?

- Personnellement, pas très bien… Travailleur indépendant comme Estelle Laurentin, j’ai un revenu… quand je m’occupe de spectacles. Et je vis sur ce que j’ai gagné auparavant. Mais les projets s’écroulent les uns après les autres! Le festival Capsules est annulé, la cérémonie des Molière est reportée dans le meilleur des cas à la fin juin. Le festival de Grignan dans la Drôme, avec Capitaine Fracasse d’après Théophile Gautier, mise en scène de Jean-Christian Hubert, serait maintenu mais plus tard  et la tournée qui suit la création serait reportée de quelques semaines, etc. Donc, pas trop de quoi se réjouir!

- Et le service de presse du off dont vous vous  occupez?

-Comme vous le savez, aucune décision n’a encore été prise. L’association qui s’occupe du off  est en attente des mesures sanitaires qui seront prises par le gouvernement. Mais je n’y crois plus:  rien ne se passera avant la rentrée en septembre. Les compagnies du off ont, pour la plupart, déjà avancé des arrhes sur la location des salles et des logements. Ces arrhes pourront-elle être remboursées s’il l’annulation, malheureusement prévisible, se confirme amis nous sommes déjà à la mi-avril!

- Le S.N.E.S. le  SYNAVI et le SYNDEAC appellent les théâtres et les salles de spectacles à tenir compte de la fragilité financière actuelle des compagnies et producteurs et ont demandé aux lieux d’Avignon de ne pas percevoir les acomptes de location tant que la tenue définitive du festival n’est pas acquise.

- Qu’en pensez-vous?

- Oui, mais les contrats d’assurances privées ni celles des cartes bancaires ni les mutuelles ne prévoient aucun dédommagement en cas de force majeure. Heureusement, je n’avais pas encore signé de location! Mais on ne voit pas du tout le off tenir debout sans le in… De toute façon, les mesures sanitaires seront appliquées à tout le monde.

-Et les tournées prévues?

- Jouer dans le off permet aux compagnies de se faire mieux connaître et d’avoir ensuite quelques dates de représentation. Mais ce n’est pas suffisant et on peut craindre qu’une fois le confinement passé, les contrats signés avec les municipalités précédentes ne soient pas toujours honorés par celles qui leur ont succédé. On verra après le second tour mais  au mieux, les représentations déjà prévues ces mois-ci seront reportées  la saison suivante. 

-Et l’avenir ?

– On peut penser que les théâtres qui sont tous, sans exception, durement touchés par  cette crise sanitaire sans précédent, rouvriront en septembre. Je suis plus pessimiste pour les salles de cinéma qui vont souffrir et donc toute la profession dont les créateurs. Porter un masque quand on va dans une salle?  Pas dans notre culture mais il faudra bien que l’on s’y fasse. En tout cas, cela aura été pour moi une épreuve personnelle: pas moyen d’y échapper et cela nous remet face à nous-mêmes…

Ph. du V.

Estelle Laurentin

Attachée de presse depuis longtemps, elle a adopté le statut de travailleuse indépendante et n’a donc pas droit au chômage. Quant aux aides de l’État  pendant le confinement,  elle les recevra si elle a 50% de perte sur son chiffre d’affaires. Pas le cas pour le moment : elle  a signé des contrats à saison avec plusieurs théâtres…

« J’ai des clients plus ou moins fragiles », dit-elle, et dans l’ensemble, ils m’ont rassurée sur les derniers versements de la saison et je continue à travailler sur leurs spectacles. La plupart des lieux table sur des reports la saison prochaine.  Le théâtre Jean Arp de Clamart n’a pas tout reprogrammé mais tient particulièrement à assurer le Macbeth de Julien Kosellek. Le théâtre Antoine Vitez d’Ivry, lui, ne peut tout reprogrammer.

Quant aux festivals dont je m’occupe, on les prépare quand même, comme celui d’Alba-la-Romaine à partir du 14 juillet. Même chose pour Le Mans fait son cirque. Les compagnies, malgré les répétitions et les dates en plan, montent les dossiers, cherchent des coproducteurs, vont de l’avant… »

Au festival d’Avignon off, Estelle Laurentin s’occupe de la Chapelle du Verbe incarné,  un lieu consacré au théâtre d’Outremer.  Est déjà prévu, si le Festival était annulé, un mini-festival en ligne, via Radio Toma, une radio mise en place l’année dernière. « Quoiqu’il en soit, les compagnies et les lieux essayent de se reporter sur la saison d’après. Les gens sont au travail, conclut-elle, en essayant de positiver malgré  les effets collatéraux qu’on ne peut encore imaginer… »

  Mireille Davidovici

Isabelle Muraour

-Et chez vous comment cela se passe? - Confinée comme tout le monde mais j’ai du boulot  avec les revues de presse des spectacles qui ont eu lieu et il y a toujours quelque chose à régler avec les compagnies dont je m’occupe Bien entendu pour les festivals d’été encore possiblement à venir, nous ne le leur facturerons rien si comme c’est probable, la plupart n’auront pas lieu. Je suis gérante d »une S.A.R.L.  avec mes deux collaboratrices salariées  que j’ai mises en vacances pour six jours  Emiliy est en C.D.I.  sera en chômage partiel jusqu’au 31 août et le C.D.D. de Ouassila finira en juin. -Et Avignon ?

-Comme l’a dit Olivier Puy, c’est au gouvernement de décider. Mais maintenir le festival serait incohérent. C’est juste une question de bon sens. Je m’occupe depuis longtemps et chaque année  de plusieurs compagnies  qui jouent dans le off. Bernard Faivre d’Arcier son directeur à l’époque, avait pris la décision d’annuler l’édition 2003 pour cause de grève des intermittents mais nous ne sommes plus dans le même cas de figure et  ici il y a une crise sanitaire. Donc c’est au gouvernement de décider.

-Et la suite? - Quand on fait les calculs, il n’y a aucune perspective avant septembre où si tout va bien les salles pourraient réouvrir à Paris et ailleurs, mais plus le temps passe, plus je perds de l’argent. Et cette année, après les grèves qui ont durement touché les petites compagnies, c’est la double peine. Mais je ferai tout  pour payer le salaire net entier de mes collaboratrices. Pour moi, je ne garderai pas grand chose, en attendant les aides de l’Etat. En attendant, tout ce qu’on aime faire : préparer l’émergence de spectacles à Paris comme en province, être en contact avec les artistes et la presse, etc. on le ne le fait pas. On a l’impression d’être coupé du monde. Personnellement, je ne suis pas sortie depuis trois semaines de mon appartement et quand je suis allé faire quelques courses alimentaires, je me suis déshabillée entièrement et j’ai passé tout les vêtements à la machine… Décidément, 2020 aura été une année dure: les grèves, le coronavirus, la perte d’une proche,  celle de mon chat… Ph. du V.

 

Quelques petits cadeaux à saisir (suite)

Quelques petits cadeaux à saisir (suite)

df227cb55d1adb93ee7bb18682a44409046f93209653547b8c64f1d731296445Encore, faute de mieux mais,  ce n’est déjà pas si mal au lieu d’être abreuvé de propos anxiogènes aux Informations, voici des captations offertes. D’abord à nouveau par par la Comédie-Française de spectacles que nous avions beaucoup aimés: d’abord ces Fables de Jean de La Fontaine, mise en scène de Robert Wilson, avec Christine Fersen, Gérard Giroudon, Cécile Brune, Éric Génovèse, Christian Blanc, Florence Viala, Céline Samie,… C’est une sorte de galerie  des personnages mythiques avec pour lointains ancêtres deux de la littérature indienne. conçus par le célèbre poète. Et que l’on peut regarder avec gourmandise en guise de chocolats de Pâques. Rien à voir avec les récentes créations de Bob Wilson très décevantes, que du bonheur.
C’est superbement interprété par des acteurs de la Comédie-Française.

Site de la Comédie-Française,  le mercredi 15 avril à 20 h30..

Mais aussi Like a rolling stone, d’après le livre de Greil Marcus, mise en scène de Marie Rémond et Sébastien Pouderoux, avec Gilles David, Stéphane Varupenne, Sébastien Pouderoux…

Site de la Comédie-Française le jeudi 16 avril à 20 h30.

Et encore Le Misanthrope  de Molière, mise en scène Clément Hervieu-Léger, avec Loïc Corbery  dans le rôle d’Alceste.

dsc_8033-2France 5 le dimanche 19 avril à 20h50.

Les Ballets de Monte-Carlo avec la chaîne Monaco info et le site France 3 PACA, offrent la possibilité de voir ou de revoir une sélection d’œuvres de son répertoire. Cette semaine : Casse-Noisette, chorégraphie de Jean-Christophe Maillot.


M
Monaco Info TV:  www.monacoinfo.com: mercredi 15 avril à 17h et samedi 18 avril à 17h. Et France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/ : du mercredi 15 avril à 17 h au dimanche 19 avril à 00h.

Portez-vous bien et merci encore pour votre fidélité.

Philippe du Vignal

 

Mistral Noir, exposition-installation d’Anne Pontet, textes d’Yves Chevallier

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Mistral Noir, exposition-installation d’Anne Pontet, textes d’Yves Chevallier

Cette artiste regarde les objets, leurs accidents, les chocs avec la vie des végétaux et des paysages. Le temps de rêver de ces rencontres et d’inventer: ne dit-on pas : inventeur d’un trésor, celui qui le découvre ? De ses Installations in situ, elle ensuite tiré de fortes images puis a demandé à Yves Chevallier d’écrire un texte.

Avant le confinement, l’œuvre a été exposée à Anis Gras-Le Lieu de l’autre, investi par l’association Ecarts. Cette ancienne usine d’anisette à l’architecture industrielle soignée datant en partie de 1856,  invite en résidence des metteurs en scène, des artistes et ensuite, leur travail.
Anne Pontet y a mis en scène des paysages et travaille sur  les lumières et les objets, pour rendre visible le trouble qu’ils ont sans doute d’abord provoqué en elle. Une épave de voiture comme enfermée dans la toile d’araignée d’un buisson (Arachné, 2016) ou l’éclat d’une lumière verte entre les portes disjointes d’une grange, ou encore un cercle de feu de charbon la nuit évoquant avec La Pamphile (2017), la sorcière maléfique des Métamorphoses, un roman d’Apulée (voir Le Théâtre du Blog).
Dans la cour d’Anis Gras, Caravan Night (2018), une petite caravane à l’intérieur rouge velouté, éclairée et comme habitée, pourrait être celle d’une diseuse de bonne aventure et ressemble à celle, abandonnée dans la Drôme qui a inspiré Anne Pontet. Comme un hommage fugace à Marguerite Duras et à son Navire Night.

Arachné

Arachné (2016)

Dans une salle, une vidéo passe en boucle: on est à bord d’une voiture dont les phares trouent la nuit et rejettent sans cesse les arbres sur les côtés d’une petite route dans la campagne.
On entre ensuite dans une autre salle obscure où se font face les images d’Anne Pontet et les textes d’Yves Chevallier: « Mon nom est Mac Guffin pardon mais il faut bien déparler, paroler, graver à la manière noire ce qui est arrivé. La Scoumoune cette nuit-là éviter la jeune femme hagarde prise dans la lumière des phares et qui errait la nuit sur la route serpentine En quatrième vitesse, tout s’est figé la Toyota a fini sa course contre le mur de pierre de la grange Vertigo Sueur froide. « 

Les images ont la beauté et la profondeur qu’elles ont souvent quand, grâce à leurs  couleurs lumineuses ,elles sont projetées sur un écran. Dans une salle obscute où sont juste éclairées les photos et les textes… Mais au visiteur de laisser travailler son imaginaire. Yves Chevallier  s’est imprégné de ce travail pour faire naître associations d’images et souvenirs dont certains n’ont rien à voir entre eux. C’est justement là qu’il y a à voir: dans les fentes d’une porte ou les cheminements obscurs…

Il est question ici de la mort et de la nuit, du rêve et du cinéma: y a-t-il deux choses qui soient aussi proches? Il est aussi question d’Hamlet et de l’incongru qui pourrait être source d’une nouvelle œuvre, d’un nouveau regard. Puis, on entre dans la salle voisine, «normalement» éclairée. Les photos d’Anne Pontet y sont exposées avec les mêmes images que celles de la vidéo. Mais, à la lumière, elles ont une certaine brutalité.

Des lieux différents offriront sans doute aussi à cette exposition-installation, à la fois la neutralité nécessaire à la concentration du regard et de l’écoute qui pourra répondre d’une autre façon à ce Mistral Noir. Dans la Drôme, ce vent du Nord ne nettoie pas le ciel mais traîne avec lui de rapides nuages sombres. Ici, le temps est suspendu et on peut entendre aussi le silence qui précède les orages…

Christine Friedel

Exposition vue à Anis Gras, 55 avenue Laplace, Arcueil  (Val-de-Marne). T. : 01 49 12 03 29.

 

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