Les déconfinés parlent aux déconfinés (suite)
Les déconfinés parlent aux déconfinés
Catherine Guizard, attachée de presse:
-Comment avez-vous vécu ce « problème douloureux », comme disait autrefois Monseigneur Marty, archevèque de Paris?
-Difficilement! Je pense à toutes les équipes de théâtre avec lesquelles je travaille et à aux perspectives que nous avions pour mars, avril et mai. Avec, entre autres exemples, ce Tramway nommé désir que vous aviez aimé ( voir Le Théâtre du Blog). Le spectacle a connu un beau succès et les représentations devaient se poursuivre jusqu’au 12 avril. Et on a vu une baisse régulière de la fréquentation puis l’arrêt obligatoire des spectacles comme Un Espion au Théâtre de l’Athénée qui avait commencé le 4 mars.
-Les conséquences pour les petites salles parisiennes doivent être redoutables?
-Oui, c’est gravissime. Trouver des créneaux pour reporter des spectacles continue à friser l’impossible puisque cela implique la disponibilité des acteurs et les répétitions qui ont été plus que difficiles en ces temps de confinement. Comme le Théâtre Essaïon ou la Manufacture des Abbesses, se pose la question du loyer! Un impératif catégorique pour les directeurs de tous les petits lieux…
-Et votre travail?
-Sans perspectives, du moins à l’heure actuelle…Je suis salariée comme Nadège, l’administratrice de notre association et nous bénéficions du chômage partiel à hauteur de 35%.
- Et le festival off d’Avignon comme les autres manifestations d’été?
-La situation n’est pas plus brillante. Un exemple entre autres: la création d’Alain Timar au Théâtre des Halles sera remise à plus tard, puisque le in est annulé, le off ne peut être programmé. Dans une petite entreprise comme la nôtre, le chiffre d’affaires est fondé sur les festivals d’été comme par exemple: Grignan, le off d’Avignon, Parades à Nanterre et la trente cinq cinquième édition d’Humour & Eau salée à Saint-Georges de Didonne près de Royan qui lui est bien maintenu début août, avec quarante représentation et quelque 8.000 spectateurs attendus.
-Une petite parole d’espoir?
-Essayer d’être au maximum bienveillants les un envers les autres. Mais une chose est sûre: il y aura un avant et un après et les cartes dans tout le milieu du spectacle seront rebattues…
Notes de lecture de Georges Perros
En cette période exceptionnelle où le Ministère de la Culture invite à participer à l’initiative: Culture chez nous, l’Association Jean Vilar a souhaité continuer à mettre en valeur et à partager les trésors que conservent les archives de la Maison. Et elle a proposé de découvrir ou de relire les notes de lecture que Georges Perros écrivait pour Jean Vilar. De 1951 à 1963, l’écrivain Georges Poulot, devenu ensuite Georges Perros était lecteur au Théâtre National Populaire installé à l’époque à Chaillot.
Ami inséparable de Gérard Philipe, il fut d’abord comédien et pensionnaire à la Comédie-Française, avant d’abandonner le plateau pour l’écriture. Il lira ainsi pendant douze ans les nombreux manuscrits adressés à Jean Vilar et lui transmettait des notes de lecture… Un aspect moins connu de ce poète dont Isabelle Chevallier avait monté récemment à Bordeaux une adaptation de Gardavu (voir Le Théâtre du Blog).
On peut lire Lectures pour Jean Vilar de Georges Perros, préface de Jean-Pierre Nedelec, éditions Le temps qu’il fait (1999) et la totalité de ses Oeuvres (hors sa correspondance) dans la collection Quarto Gallimard (2017).
Philippe du Vignal
Maison Jean Vilar, 8 rue de Mons, Avignon (Vaucluse). accueil@maisonjeanvilar.org