L’impact de la Covid 19 sur l’économie du spectacle

 

L’impact de la Covid 19 sur l’économie du spectacle

 YE,  cabinet d’audit  et d’expertise comptable, publie une étude quant aux effets de la pandémie sur le spectacle privé.  A partir de chiffres  en provenance  du Syndicat national du spectacle musical et de variétés (PRODISS) et d’autres professionnels du secteur privé.

« La perte totale de chiffre d’affaires cumulé pour le secteur privé a atteint 590 M€ entre le 1er mars et le 31 mai», ce qui laisse augurer de plus gros dégâts étant donné la durée du confinement. monalisa-4893660__340-2Et un report paraît souvent  impossible, notamment pour les spectacles internationaux et ceux qui sont exploités sur le long terme.  Il faut en effet tenir compte du nombre d’événements annulés au printemps et à l’été qui ne pourront donc s’ajouter à la programmation déjà chargée en automne des lieux d’accueil.

 Ces pertes colossales de chiffre d’affaires mettent en question la pérennité, voire l’existence, de nombreuse entreprises du spectacle privé, le secteur devant assurer des dépenses  de budgets déjà engagés pour certaines réalisations qui ne verront pas le jour… Autre source d’inquiétude pour ces entreprises qui sont majoritairement des P.M.E. à la marge nette moyenne très faible : selon elles, seulement 8% des spectacles seront couverts par les assurances… L’étude estime qu’au total, 37. 900 personnes vont être directement touchées par ces annulations de spectacle, à différents degrés selon leur statut (permanents  ou intermittents) et selon la perte effective de cachets et d’heures travaillées, ce qu’il n’est pas possible d’estimer en l’état actuel de la situation.

 Toujours selon YE , précise La Lettre du spectacle dans un communiqué  : « On craint la destruction de 26. 000 emplois en 2020 : soit 22.000 emplois d’artistes et techniciens intermittents et  4.200 de salariés permanents. » A suivre …

 Mireille Davidovici

 http://www.prodiss.org/sites/default/files/atoms/files/ey_prodiss_impact_du_covid19_mars_2020_vf.pdf


Archive pour 28 mai, 2020

Entretien avec Simon Delétang

 

Entretien avec Simon Delétang

 Lors de la pandémie qui a secoué la France et tant d’autres pays, blessant fort le Grand-Est, le conseil d’administration du Théâtre du Peuple-Maurice Pottecher a décidé avec son directeur Simon Delétang et avec François Rancillac, responsable de l’Association du Théâtre, et bien sûr, les partenaires publics qui soutiennent le Théâtre, d’annuler la saison d’été 2020. La saison est considérée comme blanche par Simon Delétang, et son mandat qui devait prendre fin en 2021 est prolongé d’un an pour que se réalisent les quatre spectacles prévues cet été. Hamlet  de Shakespeare et  Hamlet-Machine de Heiner Müller est reporté à 2022, l’été 2021 étant déjà programmé. Comme (Hamlet, à part) conçu par Loïc Corbery de la Comédie-Française.

uhSQL37mkJRB_eAyYOqvjWtnb9HDkJzge9lPKHIcR7AWwemCWrkDrQFk3aee78aM71dnBQ=s130Simon Delétang, lui, mettra en scène les deux premières œuvres en résonance étroite : une démarché inspirée par le geste qu’Heiner Müller lui-même avait proposé à Berlin, au moment de la chute du Mur. D’abord avec le texte de William Shakespeare, traduction de François-Victor Hugo, avec Stéphanie Schwartzbrod, Loïc Corbery, Fabrice Lebert, Anthony Poupard, Georgia Scalliet de la Comédie-Française. Mais aussi les comédiens amateurs du Théâtre du Peuple. Et il montera aussi Hamlet-Machine d’Heiner Müller, traduction de Jean Jourdheuil et Heinz Schwarzinger, avec les mêmes comédiens déjà cités. Enfin, (Hamlet, à part) sera conçu et interprété par Loïc Corbery à partir du texte de William Shakespeare et d’autres. On se souvient du comédien beckettien au Studio de la Comédie-Française, au plus près de sa collection de vinyles, écoutant des enregistrements fondateurs choisis.

 Entretien avec Simon Delétang

Crédit photo : Jean-Louis Fernandez

Crédit photo : Jean-Louis Fernandez

-L’annulation et le report de l’ensemble du programme d’été se sont  imposés…

 -Oui, nous avons davantage pris conscience, les jours passant, de l’impossibilité à tenir cette manifestation estivale dans des conditions sanitaires acceptables. Les répétitions auraient dû commencer le 1er juin mais le nombre de salles de bains, par exemple, n’est pas suffisant et la la restauration qui se fait sur place, pose problème. Comment alors assurer des répétitions avec une équipe aussi nombreuse : sur le plateau, en coulisses, dans les bureaux, aux cuisines, à la billetterie, à l’accueil. Elle œuvre des semaines à la naissance d’un spectacle…  Et il faut assurer dignement l’accueil d’un très large public avec toute la convivialité si appréciée au Théâtre du Peuple. Le public qui donne vie à la manifestation, aurait-il été motivé pour venir dans ces conditions?

-Comment allez-vous aujourd’hui ?

 -Je n’ai pas été malade et le confinement dans les Vosges est loin d’être désagréable : on voit les arbres majestueux par la fenêtre. Quand la pandémie a sévi, nous étions dans la construction des décors, pratiquement achevés, aux ateliers de la Comédie de Saint-Etienne.  L’arrêt de l’entreprise technique et artistique a été un vrai drame. Mais, comme le programme de cet été a été reporté en 2022, les spectacles et leurs décors ne sont pas perdus. La phase la plus dure est passée, entre la décision d’annulation du programme puis son report, et la nécessité d’indemniser les intermittents et les saisonniers. On entame une phase nouvelle où on retrouve un peu plus ses nerfs.

-Comment se traduit cette engouement retrouvé ?

- Nous aimerions présenter, avant la fin de l’été, une petite forme d’une demi-heure sur le site du Théâtre de Bussang pour les spectateurs de la région… Une façon de rouvrir le théâtre dans un rapport inversé, puisqu’ils seraient assis à l’extérieur, dans la toute proche forêt vosgienne : ce fameux fond de scène du théâtre de Bussang que  tout le monde admire… Assis dans la verdure et la fraîcheur des arbres feuillus, ils verraient, alors depuis ces hauteurs boisées, le plateau, les sièges… Mais c’est une hypothèse de travail et on verra ce que l’on peut faire, en fonction des contraintes sanitaires strictes pour un public d’une trentaine de personnes…

Photo X

Photo X 

-Et le programme 2021 ?

 -Je devais faire un spectacle avec les élèves qui sortiront l’an prochain de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de Lyon (E.N.S.A.T.T.) Mais l’ensemble du programme 2020 a été reporté  à 2022.
J’adapte pour la scène Leurs Enfants après eux, un roman de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, L’auteur vit à Nancy et est un spectateur fidèle des étés à Bussang.
L’action se situe en Lorraine du côté des hauts-fourneaux mais ce récit politique entre en résonance  avec toute la région et il est, je crois, universel. J’ai le même âge que l’auteur, les mêmes enfance et adolescence… Le spectacle se fera avec quatorze acteurs et aura trait à la jeunesse. En 1992, les hauts fourneaux ne fonctionnent plus depuis longtemps : une vallée de petites villes aux zones pavillonnaires et  aux Z.A.C. bétonnées rend l’âme et doit trouver une nouvelle voie.
En toile de fond : des fêtes foraines, des travailleurs et travailleuses usés avant l’heure, un sentiment partagé de déclin et de rage… Mais aussi la nécessité d’une véritable décence

-Et avant l’été 2021 à Bussang ?

  -J’ai d’autres créations en vue pour la saison qui vient. A Paris, notamment et à la Comédie de Colmar, avec de petites formes, des monologues dynamiques à jouer dans les collèges : entre autres, une adaptation de Construire un feu de Jack London…

Véronique Hotte

Théâtre du Peuple-Maurice Pottecher, Bussang, Vosges.

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