Un moment de saturation…

Un moment de saturation…

stage-1248769__340On en arrive à un moment de saturation, où nous, citoyens de base nous n’en pouvons plus de la campagne d’infantilisation à laquelle on voudrait nous soumettre. Après les lois d’urgence, voici  les lois sanitaires… Les crétins sur-diplômés qui  nous gouvernent,  en proposent d’aussi contradictoires qu’absurdes…

Nous lançons ce message aux directeurs de salle et à Franck Riester, ministre de la Culture  : le théâtre n’est pas que le théâtre avec billetterie, réservations et sièges rouges, c’est aussi un art de place publique,  un art  de rue libre,  un art  de place de village, de parvis de cathédrale.

 

Le Grand cirque des sondages par la compagnie Annibal et ses élépants

Le Grand cirque des sondages par la compagnie Annibal et ses éléphants

Il aime s’épanouir librement dans les espaces publics sous le ciel  et nous avons fabriqué à vue  le 26 mai  dernier (voir Le Théâtre du Blog) sur la place de la Révolution à Besançon une grandiose image autour d’un cercueil, symbole pour nous des errements du gouvernement et de ses médecins qui nous empêchent d’enterrer nos morts, mais qui, en même temps, autorisent l’ouverture du parc du Puy du Fou…

Jacques Livchine


Archive pour 30 mai, 2020

Quoi, on passe une soirée…

Quoi, on passe une soirée…

 

Sidonie-Gabrielle Colette dit Colette

Sidonie-Gabrielle Colette dit Colette

« Je me demande à moi-même, ayant vu les pièces gaies de la saison, si la gaîté française ne va pas mourir de son propre rire…Indulgent, un de mes voisin disait, en sortant du théâtre : « Quoi, on passe une soirée… » Oui ? Mais y en a-t-il beaucoup, dans une salle, de ces résignés, ces abandonnés d’eux-mêmes, pour qui l’essentiel est de laisser fuir le temps, de regarder, immobiles, quelque chose qui bouge à peine, de rire par veulerie et approuver par détachement ?
Pour moi, une soirée est une tranche de temps pleine encore d’espoirs, de possibilités merveilleuses. C’est trois heures, quatre heures, des centaines de minutes, un sable précieux… Bonne ou exécrable, je l’accueille, pourvu qu’elle supporte, emporte, son poids, son volume et sa saveur.
L’ennui a du moins son amertume, et me la laisse aux lèvres. Mais qu’est-ce qu’une soirée théâtrale qui libère à minuit une foule incertaine, point courroucée d’avoir sondé le mou, le prévu, le facile, gorgée de lieu commun, d’aphorisme douceâtre et de quelle désinvolture, de quelle légèreté… Ni courroucée, ni même ennuyée, car M. P… ne manque pas de métier, n’est pas maladroit. »

C’était vous l’aviez peut-être deviné,  un texte étonnant… Sidonie-Gabrielle Colette dit Colette, sur les risques du métier de critique. À l’attention des metteurs en scène et des compagnies : il ne suffit pas d’avoir « du métier ». Au centre du théâtre, il faut que quelque chose se passe. Mieux, qu’elle se produise, bref, se crée: on ne cesse de parler de création!  Du nouveau, du jamais entendu, de l’inédit, même quand il s’agit des classiques. Pas de l’original pour de l’original, mais une pensée, en paroles, en gestes ou en objets ou les trois à la fois, et même les quatre en comptant l’espace.

 Une rencontre plus ou moins brutale par le rire, la gêne, pourquoi pas la colère, avec ce que l’on vit et qu’on ne discernait pas aussi clairement avant cette rencontre théâtrale.

Voilà le travail : créer des évidences, même minuscules, mais justes et éclatantes. Allez, on y va ?

Christine Friedel

*Colette, 19 mai 1935, in La Jumelle noire, collection Bouquins, tome III. 

 

Des nouvelles de Meredith Monk…

 

Des nouvelles de Meredith Monk…

Meredith Monk… Nous l’avions connue il y presque cinquante ans à New York et nous n’avons jamais  perdu de vue cette figure insolite du paysage artistique américain qui donna un récital à Paris il y a quelques années à la Fondation Cartier (voir Le Théâtre du Blog). Compositrice et chanteuse mais aussi danseuse, chorégraphe et metteuse en scène, elle a créé à Houston  (Texas) un grand opéra: Atlas (1991) mais aussi des spectacles dans les rues de sa ville natale et réalisé plusieurs films.

Son travail  artistique participe à la fois du chant, de la musique, du théâtre, de la danse.  Et elle est considérée comme l’une des compositrices et interprètes les plus originales avec des innovations vocales: chuchotements, cris, grognements, sanglots, chant diaphonique. Meredith Monk elle possède un ambitus de trois octaves: du mi-bémol grave au contre mi-bémol. Elle a reçu la National Medal of Arts 2014, la plus haute distinction américaine en matière artistique, des mains du président Obama.

Parmi ses œuvres vocales les plus connues: Juice: A Theater Cantata pour 85 voix, jaw harp et deux violons (1969, Vessel, An Opera Epic pour 75 voix, orgue électronique, dulcimer et accordéon (1976), Dolmen Music pour six voix, violoncelle, percussion (1979), Book of Days pour 25 voix, synthétiseur, piano ou 7 voix, synthétiseur (version de chambre) (1985), Atlas: An Opera in Three Parts pour 18 voix et orchestre de chambre (1991), Magic Frequencies pour 6 voix, 2 claviers, percussion (1999), Impermanence pour huit voix, piano, clavier, marimba, vibraphone, percussion, violon, plusieurs instruments à vent de la famille des bois, roue de bicyclette (2000)Songs of Ascension pour ensemble vocal et quatuor à cordes (2006), Weave pour voix solo, chœur et orchestre (2010). Elle admire beaucoup la musique de compositeurs comme Steve Reich, Charlemagne Palestine et La Monte Young et se sent proche d’Henry Cowell, un compositeur emblématique des indépendants américains.

Meredith Monk, nous a-t-elle souvent dit, a été influencée par un certain mysticisme extrême-oriental. Et elle a toujours voulu faire un travail scénique. Elle a travaillé au Judson Dance Theater fondé par la grande Anna Halprin à New York en 1962  et a fait partie des happenings imaginés par Yvonne Rainer ou Trisha Brown… Et tous ses spectacles ont une couleur chorégraphique.
A 77 ans, cette frêle petite femme possède une incroyable énergie spirituelle et toujours aussi passionnée par le travail de la voix, continue à enseigner… Comme elle le raconte dans cette belle lettre pleine d’enthousiasme malgré le confinement qui sévit aussi dans son pays…

Philippe du Vignal

 

Photo Julia Cervantes

Photo Julia Cervantes

Chers amis,

J’espère que vous êtes en bonne santé et que vous avez  passé des moments de joie pendant cette étrange période de combat. Cela a été une épreuve de résilience, de courage et de compassion pour nous tous. J’ai pensé que la réalité était amplifiée par cette pandémie. L’incertitude et le caractère transitoire sont toujours les conditions sous-jacentes de nos vies, mais c’est juste que d’habitude, nous n’en sommes pas conscients. La crise m’a donné l’envie de chercher en moi de nouvelles manières de faire, et de partager mon travail. Je leur suis reconnaissante  de  chaque instant que mes proches m’ont donné.

Cette lettre  est un remerciement qui vient du cœur pour tous vos encouragements, pour votre confiance en moi et en mon travail au cours des années. En ce moment, je travaille dur sur ma nouvelle pièce Indra’net qui parle  de l’interdépendance, de la cause et de l’effet, et de la relation. J’ai travaillé là-dessus pendant  dix ans et cela me parait avoir aujourd’hui une pertinence et une résonance particulières.

Je suis très enthousiaste à l’idée de voir comment cela va grandir et se développer. Moi, avec les membres de l’équipe du Vocal Ensemble et de la House Foundation, sommes en train d’explorer de nouvelles voies de partage de travail avec vous. Au printemps dernier, j’ai dirigé deux classes à Harvard avec Katie Geissinger, ma merveilleuse partenaire enseignante qui est depuis longtemps membre du  Meredith Monk & Vocal Ensemble.

Quand la pandémie a frappé, nous avons dû  enseigner en ligne: un pari fou mais intéressant. L’un de nos cours de premier cycle était une classe de chorale où les étudiants devaient apprendre une séquence de ma musique pour la chanter en concert à la fin du mois d’avril. Bien entendu, il a été annulé et depuis nous sommes actuellement dans l’impossibilité de  chanter ensemble. Nous avons donc décidé de réaliser un concert virtuel par vidéo. Je suis très fière de ces jeunes chanteurs qui ont appris leur partition chez eux et ont travaillé voix par voix, avec nous dans la classe. Ils ont eu le courage de plonger dans cette nouvelle expérience. J’espère que vous prendrez plaisir à voir Champs/Nuages, une vidéo avec la musique que j’ai composée, chantée par la classe 184 du  Collège de musique de Harvard.

Meredith Monk

(traduction Ph. du V.)

https://vimeo.com/422857659/317bfec280
https://open.spotify.com/playlist/7a1scutDX6nOhMXx6QmBFA?si=XP2p-iJRQveadUBB0gtvKg

 

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