Un nouveau départ pour Théâtre Ouvert

 

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Nouveaux locaux avenue Gambetta Paris 20e © Christophe Raynaud-Delage


Un Nouveau départ pour Théâtre Ouvert

Les cartons s’empilent dans les couloirs et jusqu’aux abords de la scène, et l’équipe sur le départ s’affaire au classement des archives comme au démontage de tout l’équipement scénique. Théâtre Ouvert termine ces jours-ci son aventure à la Cité Véron. Micheline et Lucien Attoun y avaient niché leur expérience unique au service des auteurs et de la création contemporaine, dans ce qui fut autrefois le perchoir du Moulin Rouge. L’espace était peu orthodoxe, les bureaux minuscules et le hall, un peu un enfer pour tous ceux qui attendaient debout l’ouverture de la salle. La Locomotive, une boîte de nuit située juste en dessous, laissait parfois  passer ses transes musicales. Le voisinage n’était pas facile. Heureusement, les mânes de Boris Vian veillaient  et cet ex-voisin fut sans doute l’ange gardien qui démina bien des conflits, y compris avec le Ministère de la Culture….

 


Combien de rencontres, créations et histoires d’amour sont-elles nées au bar de Théâtre Ouvert ? On ne le saura jamais. On était peut-être un peu dans l’entre-soi : reproche facile, vu l’exiguïté du lieu. Il vaudrait mieux parler d’une famille, construite au fil du temps et sa directrice Caroline Marcilhac a su ouvrir la scène aux auteurs de la Francophonie. Aujourd’hui, après quatre ans de marathon judiciaire avec le Moulin Rouge, propriétaire du lieu, Théâtre Ouvert s’embarque pour un espace plus conforme à ses besoins, dans la salle jusque là occupée par le TARMAC, 159 avenue Gambetta. On pourra épiloguer sur la façon dont fut évincée son équipe par le Ministère de la Culture, rarement élégant dans ce genre d’affaires. Il avait déjà procédé avec brutalité quand Catherine Anne avait été évincée du Théâtre de l’Est Parisien. L’histoire se répète, sans que personne n’en sorte grandi…

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Sous la coupole, Cité Véron

En attendant la réouverture, Théâtre Ouvert reprendra son itinérance dès la rentrée, grâce au soutien complice d’Hortense Archambault qui lui offre la salle Christian Bourgois de la MC93 à Bobigny. Caroline Marcilhac, avec le soutien de la Mairie du XXème, va aussi investir un local près du chantier, ce qui lui permettra de rassembler son équipe et les auteurs associés à cette période (entre autres, Guillaume Caillet, Charlotte Lagrange) et seront proposés au public des ateliers, visites de chantier, laboratoires d’écriture…

Caroline Marcilhac rend les clefs de la Cité Véron le 30 juin. N’en doutons pas, cette expérience donnera à Théâtre Ouvert un nouvel élan, en compagnies des auteurs, des artistes et des spectateurs.  Elle pourra alors mettre en jeu la question n° 10 qui orne encore le mur du bar : « Le même théâtre, dans un autre théâtre, ça reste le même théâtre ? »

 Marie-Agnès Sevestre


Archive pour 14 juin, 2020

Un nouveau départ pour Théâtre Ouvert

 

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Nouveaux locaux avenue Gambetta Paris 20e © Christophe Raynaud-Delage


Un Nouveau départ pour Théâtre Ouvert

Les cartons s’empilent dans les couloirs et jusqu’aux abords de la scène, et l’équipe sur le départ s’affaire au classement des archives comme au démontage de tout l’équipement scénique. Théâtre Ouvert termine ces jours-ci son aventure à la Cité Véron. Micheline et Lucien Attoun y avaient niché leur expérience unique au service des auteurs et de la création contemporaine, dans ce qui fut autrefois le perchoir du Moulin Rouge. L’espace était peu orthodoxe, les bureaux minuscules et le hall, un peu un enfer pour tous ceux qui attendaient debout l’ouverture de la salle. La Locomotive, une boîte de nuit située juste en dessous, laissait parfois  passer ses transes musicales. Le voisinage n’était pas facile. Heureusement, les mânes de Boris Vian veillaient  et cet ex-voisin fut sans doute l’ange gardien qui démina bien des conflits, y compris avec le Ministère de la Culture….

 


Combien de rencontres, créations et histoires d’amour sont-elles nées au bar de Théâtre Ouvert ? On ne le saura jamais. On était peut-être un peu dans l’entre-soi : reproche facile, vu l’exiguïté du lieu. Il vaudrait mieux parler d’une famille, construite au fil du temps et sa directrice Caroline Marcilhac a su ouvrir la scène aux auteurs de la Francophonie. Aujourd’hui, après quatre ans de marathon judiciaire avec le Moulin Rouge, propriétaire du lieu, Théâtre Ouvert s’embarque pour un espace plus conforme à ses besoins, dans la salle jusque là occupée par le TARMAC, 159 avenue Gambetta. On pourra épiloguer sur la façon dont fut évincée son équipe par le Ministère de la Culture, rarement élégant dans ce genre d’affaires. Il avait déjà procédé avec brutalité quand Catherine Anne avait été évincée du Théâtre de l’Est Parisien. L’histoire se répète, sans que personne n’en sorte grandi…

141117_rdl_0094

Sous la coupole, Cité Véron

En attendant la réouverture, Théâtre Ouvert reprendra son itinérance dès la rentrée, grâce au soutien complice d’Hortense Archambault qui lui offre la salle Christian Bourgois de la MC93 à Bobigny. Caroline Marcilhac, avec le soutien de la Mairie du XXème, va aussi investir un local près du chantier, ce qui lui permettra de rassembler son équipe et les auteurs associés à cette période (entre autres, Guillaume Caillet, Charlotte Lagrange) et seront proposés au public des ateliers, visites de chantier, laboratoires d’écriture…

Caroline Marcilhac rend les clefs de la Cité Véron le 30 juin. N’en doutons pas, cette expérience donnera à Théâtre Ouvert un nouvel élan, en compagnies des auteurs, des artistes et des spectateurs.  Elle pourra alors mettre en jeu la question n° 10 qui orne encore le mur du bar : « Le même théâtre, dans un autre théâtre, ça reste le même théâtre ? »

 Marie-Agnès Sevestre

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