Le palmarès Danse du syndicat de la critique
Le palmarès Danse du Syndicat de la critique
Malgré l’arrêt de cette saison à cause de la pandémie, les prix Danse ont été tout de même attribués et témoignent bien des tendances actuelles en France. Le Grand Prix du meilleur spectacle récompense deux langages différents: Une Maison de Christian Rizzo, directeur du Centre National Chorégraphique de Montpellier avec ex-aequo Body and Soul de la Canadienne Crystal Pite.
«Créer à l’Opéra de Paris, un corps et une âme, aura été une expérience extraordinaire pour moi. » Un travail choral rigoureux, d’excellentes lumières et des costumes somptueux ont convaincu la Critique. Ce prix fait aussi du bien à l’Opéra de Paris qui a aujourd’hui quelques soucis… (voir Le Théâtre du blog).
Ex æquo aussi, ont été reconnus Meilleures personnalités chorégraphiques: Lia Rodrigues, artiste associée à Chaillot-Théâtre national de la Danse pour le travail artistique et pédagogique qu’elle réalise depuis plusieurs années dans une favela brésilienne.
Et Akram Khan pour Outwitting the Devil créé dans la Cour d’honneur au dernier festival d’Avignon, un manifeste sévère contre la destruction inéluctable de la planète par l’homme. Xenos, son dernier grand solo plein de fureur, créé au festival de Montpellier a été programmé à La Villette par le Théâtre de la Ville hors les murs. (voir Le Théâtre du Blog) : « Ma mère m’a dit une fois, que les «récits» de mes spectacles décrivent, révèlent le genre de personne que vous êtes et aspirez à être. Et il est donc vraiment émouvant pour moi que vous reconnaissiez aussi, en me donnant ce prix, les thèmes qui me touchent intimement. »
Et L’Italienne Cristiana Morganti, danseuse-phare du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch, a été élue: Meilleure interprète, pour Moving with Pina, un solo magique qui fait revivre l’âme de la grande chorégraphe et qui a été présenté au Théâtre des Abbesses.
Pour Danser sa peine: Meilleur film de danse de la saison, sa réalisatrice Valérie Müller, a été inspirée par le travail engagé de son mari Angelin Preljocaj avec cinq détenues de la prison des Baumettes II à Marseille. Philippe Verrièle remporte, lui, le Prix du meilleur livre avec la série Regardez la danse ! publié aux Nouvelles Editions Scala.
Le Ballet de l’Opéra de Lyon, dirigé maintenant par Julie Guibert a été reconnu : « Meilleure Compagnie ». Et le chorégraphe taiwanais Po-Cheng Tsai (trente-trois ans) a reçu le prix de la Révélation chorégraphique. On l’avait remarqué pour l’esthétique de Rage présenté au dernier festival d’Avignon.
Phia Ménard qui dirige la compagnie Non Nova, est, elle, récompensée comme autrice de la Meilleure performance pour Contes Immoraux-Partie I – Maison Mère. Elle dit se situer au croisement de plusieurs disciplines artistiques : « Avec ce prix, je vois aussi la nécessité de remercier les spectateurs pour leur confiance et leur curiosité quand ils défendent les expériences de théâtre exigeantes. Saluer la « performance » quelle qu’en soit sa définition, c’est reconnaître qu’elle questionne, touche, mais aussi et surtout, c’est dire qu’elle laisse à chacun sa part de compréhension ou de doutes.»
Jean Couturier