La Carotte fête ses vingt ans avec Trainfernal
Trainfernal, un cabaret musical explosif par la compagnie de la Carotte…
Cette compagnie qui a fêté ses vingt ans avec ce spectacle, crée des spectacles accessibles à tous qu’elle joue dans le Jura Nord où elle s’est installée en 2002 mais aussi ailleurs en France. Dans les théâtres et salles des fêtes, sous les chapiteaux, dans les festivals de rue, granges, voire même les champs… Des spectacles écrits et mis en scène à partir de la parole des habitants, aux répétitions ouvertes.
La célébration de cet anniversaire s’est passé à Gendrey, un village du Jura de 450 habitants mais, raisons sanitaires obligent, en plein air, dans le parc intercommunal. On pouvait voir d’abord une exposition, avec remise des prix d’un grand concours de faux gâteaux d’anniversaire géants. Puis on a retrouvé sur scène l’ensemble des douze anciens et nouveaux acteurs de la Carotte avec ce spectacle musical de 90 minutes qui eut un grand succès à ses débuts et ensuite…
On est dans une gare mais aucun décor, juste une guitare, deux bancs et un parapluie. Embarcation immédiate à bord du train en direction de Noulpart. Le train s’arrête toujours à la même gare et tourne en rond. Mais ses passagers vont, comme dans un polar, disparaître les uns après les autres! Avec chansons, humour, mime et bruitages !
On entend: «Le train 8.704 va entrer en gare. » Une femme suivie de quatre enfants marche à la recherche d’une valise. Valentina, une jeune fille, chante: «Excusez moi, laissez-moi passer, je me suis trompée d’escalier !» Un homme (Seb Dec), bouquet à la main, ramasse un gant perdu et court après Valentina: « Je devais me rendre à Moscou, j’étais mort de faim !» Puis, on entend une annonce pour un train italien en correspondance pour Milan. Encore une autre annonce: «La personne ayant abandonné ses bagages est priée de se rendre quai n° 3. » Un employé présente plusieurs valises et deux femmes se prosternent sur la table où on les a posées…
Un chef dirige les chansons accompagnées à l’accordéon dont Love me tender du compositeur américain Poulton d’après une vieille mélodie et chantée en 1956 par Elvis Presley, puis chez nous par Eddy Mitchell et aussi par Johny Hallyday… Une des femmes ouvre la valise et on jette des confettis. Puis les chanteurs qui rugissent et aboient ! Enième annonce: «Le train à destination de là où il va, va partir. On est à la gare de Noullepart !» Danses à six personnages avec mouvements ridicules et déséquilibrés puis en rond. Et ils chanterontnt Sometimes, I feel like a motherless child, ce negro spiritual mythique, composé aux États-Unis avant l’abolition de l’esclavage en 1865 et interprété entre autres par Louis Armstrong en 1956. Une jeune fille, percutée, titube et tombe.« Nous arrivons en gare de nulle part, il faut détourner le train.» Avec quelques acteurs et musiciens, ce train infernal réjouit un public enthousiaste…
Et en fin de soirée, a eu lieu le concert tout à fait comique de trois musiciens cévenols, les frères Jaccard. Merci pour ce spectacle chaleureux et bon anniversaire à la Carotte…
Edith Rappoport
Ce cabaret musical explosif a été joué à Gendrey, les 3 et 4 juillet.