Ca va, ça va le monde ! Un cycle de lectures proposé par Radio France Internationale
Un cycle de lectures proposé par Radio France Internationale : Ca va, ça va le monde !
Le festival d’Avignon, annulé, devient cette année Un rêve d’Avignon. Tout au long du mois de juillet, des créations uniques (podcasts, documentaires, fictions), et des pièces qui ont marqué l’esprit des spectateurs, seront diffusées sur les stations et plateformes de l’audiovisuel public partenaires du festival, dont Radio France Internationale.
Le programme de lectures publiques d’auteurs francophones, accueilli rituellement au Jardin de Mons, avec le chant des cigales et parfois l’irruption intempestive des cloches des églises voisines, se transporte cette semaine à la Cartoucherie de Vincennes, avec la complicité du Théâtre de la Tempête. La décision a été prise dans l’urgence, alors même que la réouverture des théâtres n’était pas actée, dit Pascal Paradou en charge et à l’initiative du cycle de ces lectures. Sans les trompettes de Maurice Jarre annonçant le début des spectacles mais « avec la ferveur d’une aventure radiophonique sans cesse réinventée ».
Les enregistrements publics, en très petit comité, permettront à R.F.I. d’être au rendez-vous de son auditoire, présent sur les cinq continents. Les lectures sont dirigées alternativement par François Rancillac et Catherine Boskowitz, deux familiers des territoires lointains de langue française, deux voyageurs du théâtre contemporain. En ce début juillet, dans la fraîcheur d’une soirée en plein air légèrement venteuse et un quasi huis-clos de plein air, imposé par les conditions sanitaires, François Rancillac a lancé la première lecture du cycle avec Zone franc(h)e du jeune auteur camerounais Edouard Elvis Bvouma. Lauréat du prix S.A.C.D. de la dramaturgie francophone 2016 pour A la Guerre comme à la game boy, puis du prix R.F.I. théâtre 2017 avec La Poupée barbue, il est très souvent accueilli en résidence d’écriture, entre autres aux Francophonies de Limoges. Ses œuvres sont publiées par les éditions Lansman. Donc ce n’est pas un inconnu pour qui a un œil attentif aux écritures venues d’Afrique et assurément c’est une voix originale.
Le texte est porté par Ibrahima Bah, Fatima Soualhia-Manet et Claude Guyonnet. Cela se passe dans un centre de rétention : zone pas très claire entre ailleurs et ici, hier et aujourd’hui, pour qui essaye d’obtenir le droit d’asile. Histoire malheureusement bien connue à laquelle l’auteur ajoute le piquant d’un demandeur obstiné, un peu poète et très roublard, qui déclare sa flamme à Madame la France…
« L’Inspecteur de la brigade des refoulements » joue son rôle, un peu pervers, de débusqueur de fausses motivations tandis que l’Avocate commise d’office finit, elle, par tomber amoureuse de son drôle de client et voit en lui l’opportunité de changer de vie et, pourquoi pas, de filer… en Afrique ! Savoir où vivre, quelle mémoire trimballer avec soi et quelles ruses employer pour être au rendez-vous de ses désirs, tels sont les talents que doivent déployer tous les candidats à l’exil européen… Le texte n’est sans doute pas le plus original d’Edouard Elvis Bvouma, dont on avait apprécié l’implacable vision des déchirements dus aux guerres civiles africaines. Ici, il laisse un peu traîner des situations tristement bien connues et mobilise plus que nécessaire les explications de son candidat au visa. Mais on se laisse prendre par le personnage le plus original : L’Avocate, qui trouve chez son client une possible pirogue pour ses désirs refoulés.
Edouard Elvis Bvouma reste un auteur à suivre. On aimerait que les metteurs en scène français, assez frileux quand il s’agit de monter des textes africains contemporains, fassent voyager son théâtre au-delà des cercles habituels du réseau dit francophone.
Marie-Agnès Sevestre
Diffusion vidéo sur Facebook mercredi 15 juillet à 11 h : Un Rêve d’Avignon et sur R.F.I. samedi 8 août à 17h 10.
A suivre :
Victoria K, Delphine Seyrig et moi et la petite chaise jaune de Valérie Cachard, texte lauréat du Prix R.F.I. Théâtre 2019 (Liban), mise en voix de Catherine Boskowitz.
Diffusion vidéo sur Facebook lundi 13 juillet à 11 h et sur RFI samedi 25 juillet à 17 h 10.
Traces, discours aux Nations africaines de Felwine Sarr (Sénégal), mise en jeu d’Aristide Tarnagda.Diffusion vidéo sur Facebook mardi 14 juillet à 11 h. et sur R.F.I. samedi 1er août à 17 h 10.
Entre deux souffles, le silence… de Pierrette Mondako (République du Congo), mise en voix de François Rancillac. Diffusion vidéo sur Facebook jeudi 16 juillet à 11h. Et sur R.F.I. samedi 15 août à 17 h 10.
Démocratie chez les grenouilles de Jérôme Tossavi (Bénin, mise en voix de Catherine Boskowitz. Diffusion vidéo sur Facebook vendredi 17 juillet à 11 h. Et sur R.F.I. samedi 22 août à 17 h10.
Les Filles de Salimata Togora (Mali), mise en voix de François Rancillac. Diffusion vidéo sur Facebook samedi 18 juillet à 11 h. Et sur R.F.I. samedi 29 août à 17 h 10.