Le Grand Ecart de Max Bouvard

Le Grand Ecart de Max Bouvard

Photo X

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Nous sommes accueillis avec une soixantaine de spectateurs dans le beau jardin d’une maison particulière à Cussey-sur-Lison (Doubs), un petit village de soixante-cinq habitants. Sur le plateau, un écran de cinéma, un fauteuil sur un chariot et un vélo. « C’est mon premier film et pas encore terminé dit Max Bouvard. Et très autocentré. C’est par le maximum de subjectivité qu’on atteint l’objectivité ! »
Pendant quatre-vingt dix minutes, il va jouer son C. V.  et  raconter  comment fils de paysan jurassien, il deviendra acteur. Un vrai documentaire où il nous dépeint avec précision son milieu d’origine puis son atterrissage dans le monde des intermittents du spectacle. Très drôle: on passe des silences habités de sa famille, aux échanges souvent vifs du milieu du théâtre.

Le plus émouvant: quand il récite à sa mère en train de mourir de longs passages d’Oncle Vania d’Anton Tchekhov qu’il a joué avec le Théâtre de l’Unité . Suit un film sur le petit écran: Max se promène dans un parc avec une glacière : »Je suis à Roubaix. Dans la glacière, il y a le placenta de ma fille ! Ma deuxième fille est née à la maison. Kenza, la copine de ma fille a des bleus. » Puis on voit une ferme achetée par quatre familles, la maison d’enfance. Puis une fête après le festival de Clermont-Ferrand .

Max Bouvard

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« Il y a un écart entre le milieu d’origine et ce qu’on est devenu. Nous sommes des clowns et c’est comme ça qu’on fait passer des choses essentielles. Chez nous, on est paysans de père en fils depuis dix générations. Personne ne lisait, sauf ma grand-mère. Soixante-deux personnes sont venues écouter ses histoires. Pourquoi je le sais ? Il y en a qui le disent. ». Il montre les livres dans un panier. On voit ce feuilleton en film qui fait revivre son grand livre écrit en 1973. « Tous les quinze du mois, je m’aperçois que je n’ai pas le salaire de mes aspirations. On n’avait pas les mots pour dire qu’ on était heureux. Je suis parti car j’étais terrorisé d’être coincé comme mes parents. » Le père donne son carnet à Max en lui disant : »C’est le résumé d’une vie de con ! »

Enfin à Saint-Amour dans le Jura, tout près du village natal de Max, on voit l’acteur se filmer devant la tombe de Firmin Gémier, le père du théâtre populaire…. Un riche témoignage psycho-sociologique où tout est vrai et sincère. Et passionnant:  chacun peut s’y retrouver: nombreux  ceux qui ont quitté la famille de leur enfance pour une autre famille, un autre milieu social. Ce spectacle en cours d’évolution réjouit et rassemble les spectateurs invités ensuite à boire un verre.

Edith Rappoport

Cussey-sur-Lison, le  10 juillet.


Archive pour 12 juillet, 2020

Le Grand Ecart de Max Bouvard

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Nous sommes accueillis avec une soixantaine de spectateurs dans le beau jardin d’une maison particulière à Cussey-sur-Lison (Doubs), un petit village de soixante-cinq habitants. Sur le plateau, un écran de cinéma, un fauteuil sur un chariot et un vélo. « C’est mon premier film et pas encore terminé dit Max Bouvard. Et très autocentré. C’est par le maximum de subjectivité qu’on atteint l’objectivité ! »
Pendant quatre-vingt dix minutes, il va jouer son C. V.  et  raconter  comment fils de paysan jurassien, il deviendra acteur. Un vrai documentaire où il nous dépeint avec précision son milieu d’origine puis son atterrissage dans le monde des intermittents du spectacle. Très drôle: on passe des silences habités de sa famille, aux échanges souvent vifs du milieu du théâtre.

Le plus émouvant: quand il récite à sa mère en train de mourir de longs passages d’Oncle Vania d’Anton Tchekhov qu’il a joué avec le Théâtre de l’Unité . Suit un film sur le petit écran: Max se promène dans un parc avec une glacière : »Je suis à Roubaix. Dans la glacière, il y a le placenta de ma fille ! Ma deuxième fille est née à la maison. Kenza, la copine de ma fille a des bleus. » Puis on voit une ferme achetée par quatre familles, la maison d’enfance. Puis une fête après le festival de Clermont-Ferrand .

Max Bouvard

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« Il y a un écart entre le milieu d’origine et ce qu’on est devenu. Nous sommes des clowns et c’est comme ça qu’on fait passer des choses essentielles. Chez nous, on est paysans de père en fils depuis dix générations. Personne ne lisait, sauf ma grand-mère. Soixante-deux personnes sont venues écouter ses histoires. Pourquoi je le sais ? Il y en a qui le disent. ». Il montre les livres dans un panier. On voit ce feuilleton en film qui fait revivre son grand livre écrit en 1973. « Tous les quinze du mois, je m’aperçois que je n’ai pas le salaire de mes aspirations. On n’avait pas les mots pour dire qu’ on était heureux. Je suis parti car j’étais terrorisé d’être coincé comme mes parents. » Le père donne son carnet à Max en lui disant : »C’est le résumé d’une vie de con ! »

Enfin à Saint-Amour dans le Jura, tout près du village natal de Max, on voit l’acteur se filmer devant la tombe de Firmin Gémier, le père du théâtre populaire…. Un riche témoignage psycho-sociologique où tout est vrai et sincère. Et passionnant:  chacun peut s’y retrouver: nombreux  ceux qui ont quitté la famille de leur enfance pour une autre famille, un autre milieu social. Ce spectacle en cours d’évolution réjouit et rassemble les spectateurs invités ensuite à boire un verre.

Edith Rappoport

Cussey-sur-Lison, le  10 juillet.

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