Eros en confinement, mise en scène de Lazare
Eros en confinement, texte et mise en scène de Lazare, musique de Louis Jeffroy,
On sent comme un petit air de festival d’Avignon sur le parvis de l’Espace Cardin à Paris, sous un bel arbre centenaire… Lazare nous accueille : «Bonjour, cela nous fait plaisir de vous voir». Avec le danseur Jann Gallois, il va restituer le mythe de Psyché et de Cupidon avec improvisations parlées et dansées. Le texte, écrit durant les soixante jours de confinement avait une durée initiale de trente-cinq minutes mais cet Eros en confinement accompagné par la musique en direct, en a atteint cinquante.
D’abord seul, Lazare nous embarque dans un récit où se croisent Vénus, Cupidon et Psyché. Vêtu d’un T. shirt siglé: «Barbès parle», il cherche le regard du public et sa logorrhée est vite communicative. Il évoque une Psyché imaginaire que Jann Gallois va incarner en une danse fluide et sensuelle. Le jeu de corps à corps de ces artistes est impressionnant d’énergie : de belles images naissent de leur complicité, comme cette entrée de la danseuse sur l’épaule du comédien, alors qu’elle marche à l’horizontale sur le mur du théâtre. Plus tard, ils rouleront enlacés sur le gazon: une citation de Compact de Jann Gallois , (voir Le Théâtre du Blog).
Puis la danseuse entame un solo poétique et Lazare fait quelques allusions à la situation sanitaire actuelle : une proximité ne serait pas en effet compatible et c’est une sorte de catharsis pour la quarantaine de spectateurs installés sur des bancs avec la distance requise. Après des applaudissements, mérités, Lazare ajoute : «C’est une forme atypique, mais pour nous une façon d’exister. Cette période va être vachement dure à vivre, il faut inventer, improviser encore et toujours. »
Jean Couturier
Jusqu’au 30 août à 18 heures, Théâtre de la Ville-Espace Cardin, 1 avenue Gabriel, Paris (VIII ème)
Un été particulier à Paris se poursuit jusqu’au 15 septembre avec de nombreux spectacles en plein air gratuits.