L’Énergie vagabonde, quatre soirée en voyage avec Sylvain Tesson

L’Énergie vagabonde, quatre soirée en voyage avec Sylvain Tesson


Philippe Tesson, le directeur du Théâtre de Poche-Montparnasse, dans un texte distribué au public hausse le ton et avec raison: «Le théâtre français va à sa faillite. Au terme de longues négociations entre le Pouvoir et nos courageux représentants, des compensations nous ont été accordées, mais tardives, contradictoires ou maladroites, comme, entre autres, la distanciation entre les spectateurs. Pourquoi ce qui est valable pour les transports, ne l’est-il pas pour les salles de théâtre ? « 

Aujourd’hui, celui qui va dans une salle fait presque acte de résistance, il faut l’inciter et le rassurer. Pour une de ces premières soirées, la  salle est remplie à 70 % selon les normes sanitaires,  Sylvain Tesson, fils de Philippe, nous fait partager ici sa perpétuelle envie de voyage dont il nous parle dans ses livres. Une adaptation de Dans les Forêts de Sibérie qui avait déjà été mise en scène et interprétée par William Mesguich au Théâtre de la Huchette avant la crise sanitaire, sera bientôt reprise ici.

9782266178747Cette «énergie vagabonde » le transporte dans les coins les plus reculés du monde: « Toute source d’énergie se dégrade, en même temps qu’elle rayonne. Tout principe vital s’affaiblit quand il agit. Ce qu’il donne, il se le retire lui-même. Chaque plante qui croît, chaque gosse qui tète, c’est de l’hydrogène ponctionnée dans la masse solaire. Cette dégradation irréversible s’appelle l’entropie. L’entropie du vagabond: il vieillit à chaque kilomètre. Irréparablement. Et plus, il gagne de l’espace, et plus, il perd un peu du précieux temps qu’il lui reste à vivre. Un kilomètre arraché à ce foutu plateau de l’Oustiourt, c’est quelques calories semées sur la steppe stérile et dont jamais, jamais, jamais, je ne récolterai le fruit. « 
Il fait référence à des écrivains-voyageurs comme Nicolas Bouvier mais aussi à Marcel Proust et Jean-Jacques Rousseau.
Une passion  communicative : on écouter un de ceux à qui ne suffit pas le quotidien de la vie urbaine. Surtout en ces temps de contraintes sanitaires. Allez au Théâtre de Poche, ce village « d’irréductibles Gaulois» qui met en priorité la culture et l’humanisme dans sa programmation. Situé dans une impasse, il est vite devenu un  lieu historique avec, au départ, seulement quelque soixante places… C’était il y a déjà quatre-vingt sept ans! Y furent notamment créés le premier spectacle de Jean Vilar: Veuve d’Henri Becque, Orage d’August Strindberg et Césaire de Jean Schlumberger mais aussi Le Mal court de Jacques Audiberti ou plus tard Naïves hirondelles de Roland Dubillard, etc. Les habitués du théâtre sont sortis heureux de cette soirée sensible et raffinée…

Jean Couturier

L’Énergie vagabonde, les lundi 7, 14, 21 et 28 septembre.  Dans les forêts de Sibérie, les lundis à partir du 5 octobre, au Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 boulevard du Montparnasse, Paris (VI ème). T. : 01 45 44 50 21.

Eloge de l’énergie vagabonde est publié chez Pocket.

 

 

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