Petite Balade aux Enfers, spectacle lyrique avec marionnettes d’après Orphée et Eurydice de Gluck. Mise en scène Valérie Lesort, direction musicale Marine Thoreau La Salle
Petite Balade aux Enfers, spectacle jeune public avec marionnettes d’après Orphée et Eurydice de Gluck, mise en scène de Valérie Lest, direction musicale de Marien Thoreau
La salle de l’Opéra-Comique, un écrin et un bijou à la fois…. Sur le plateau, un castelet reproduit en abyme le cadre de scène doré, avec draperies, guirlandes de fleurs, nymphes ailées d’allure sportive, remplacées ici par des putti goguenards à l’échelle des marionnettes. Jupiter ou Zeus -foin d’érudition mythologique- abondamment barbu, bu qui s’avance, bu qui s’avance (voir La Belle Hélène, création de ce même Opéra-Comique, diffusée pendant le confinement) vient nous expliquer de quoi il retourne. Porté par des marionnettes insolentes, le drame peut commencer…
On verra donc Orphée (excellente Marie Lenormand) se lamentant d’avoir perdu son Eurydice, puis Amour (piquante Marie-Victoire Collin) lui apporter en consolation le fameux pacte: tu pourras aller rechercher ta belle aux Enfers mais à une condition: ne pas la regarder jusqu’à votre retour sur la terre ferme et bien vivante. Orphée charme les animaux, gentils monstres entre doudous et dessins animés, et il récupère une Eurydice pleine de doutes (Judith Fa), puis la reperd et la retrouve.
Un spectacle souvent drôle. Même quand parfois la metteuse en scène ne craint pas de faire trop lourd… Les marionnettes de Sami Adjali, Carole Allemand et Valérie Lesort manipulées par Sami Adjali, Christian Hecq et Florimond Pontier, animées par les visages et les voix des chanteuses, ont une telle grâce et une telle vitalité! Tant mieux si le spectacle fait entendre, avec, transposée au piano et grâce à la maîtrise de l’Opéra-Comique, des extraits de l’œuvre de Gluck. Et nous nous laissons gagner par la beauté de voix célestes venues des loges d’avant-scène et de la corbeille. Nous regrettons de n’avoir plus huit ans pour découvrir l’opéra, avec ce mélange de super-guignol et musique pure…
Christine Friedel
Opéra-Comique, place Boieldieu, Paris (II ème). T. : 01 70 23 01 31. Le 17 septembre à 14 h et à 19 h, le 18 à 20 h, le 20 à 10 h et 15 h.
Prochainement: Le Bourgeois gentilhomme de Molière et Lully.
À voir sur le site de l’Opéra-Comique : L’Opéra-Comique depuis chez vous, diffusion par internet, en cours de production récente dont l’Inondation, Ercole Amante et un délicieux Fortunio.