Opéra Comique saison 2021

Opéra-Comique 2021

IMG_4846

© M Davidovici

Encore sous le coup de l’annulation, pour cause de Covid, des représentations du Bourgeois Gentilhomme, Olivier Mantei et son équipe présentent le programme de l’année prochaine devant un public de fidèles, venus nombreux soutenir cet établissement voué à la création d’œuvres francophones. L’optimisme reste de mise: «Nous maintenons la programmation telle que nous la souhaitons, dit-il. Sans lâcher prise sur les enjeux artistiques. » Et dans l’incertitude où la crise sanitaire plonge le monde du spectacle, aucune brochure n’a été imprimée, le public devra donc se reporter au site internet du théâtre. 

Pour commencer en musique, Elsa Benoit interprète une chanson de Francis Poulenc. On pourra voir cette soprano, en novembre prochain dans Hyppolite et Aricie de Jean-Philippe Rameau sous la direction de Raphaël Pichon.

En 2021, des chefs prestigieux comme William Christie avec ses Arts Florissants dirigera Titon et l’Aurore de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, une pastorale en forme d’opéra-ballet : l’Américain Basil Twist utilisera des marionnettes  pour mettre en scène, en janvier prochain, cette œuvre peu jouée mais qui connut un grand succès en 1753. Elle relança la musique française sur les scènes, alors que son prestige pâlissait face aux opéras italiens.

Raphaël Pichon reviendra pour diriger Fidelio de Ludwig van Beethoven dans une mise en scène de Cyril Teste qui mettra les arts visuels au service de cet hymne à la liberté. Le ténor Michael Spyres donne aujourd’hui l’aria éblouissant de Florestan à la fin de l’unique opéra du compositeur.

Jordi Savall, maître de la musique baroque, dirigera en juin L’Orfeo de Claudio Monteverdi qui a été un des premiers, en 1607, à oser créer un opéra. Il y a aura aussi en mars La Belle Hélène de Jacques Offenbach avec Marie-Nicole Lemieux dans le rôle-titre, mise en scène de Michel Fau qui jouera aussi Ménélas. Et, pour les fêtes de Noël, Roméo et Juliette de Charles Gounod avec un livret revenant à la source shakespearienne, un opéra mis en scène par Eric Ruf  dans le décor de la pièce éponyme qu’il a montée à la Comédie-Française. Un  acte écologique dans le souci d’éco-responsabilité de l’Opéra-Comique.

Pauline Bayle dont on a apprécié l’adaptation de L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert, fera ses premières armes sur une scène lyrique. L’Opéra-Comique chaque année fait appel à de jeunes metteuses en scène, pour que les femmes trouvent leur place dans ce monde très masculin. Dans cet esprit, Ariane Matiakh dirigera en novembre l’Orchestre Philharmonique de Radio-France pour Les Éclairs, une œuvre que le romancier Jean Echenoz a adapté de son roman sur Nicolas Tesla, un rival d’Edison et inventeur du courant alternatif, en proie à de multiples déboires dans la New-York de la révolution industrielle. Philippe Hersant signera la musique de cette œuvre: son troisième opéra.

Autres projets autour des grands spectacles : La Maîtrise populaire qui rassemble des jeunes venus de tous horizons, chantera dans Le Voyage dans la lune de Jacques Offenbach, une féérie inspirée de Jules Verne qui amène quatre Terriens sur la lune, à la rencontre des Sélénites… Mais il y aura aussi des concerts à midi, goûters musicaux, initiations au chant lyrique, petites formes tout public interprétées par la Maîtrise populaire et les artistes associés de la nouvelle troupe Favart…  Et des colloques, organisés par Agnès Terrier, dramaturge et conseillère artistique de la maison. «Et si, dit-elle, on reprenait l’histoire de l’Opéra-Comique mais du point de vue des femmes ? »  Pour (re)découvrir des autrices, compositrices, interprètes, spectatrices, administratrices et personnages de fiction qui ont fait et font la vie lyrique française : troisième session prévue les 22 et 23 septembre 2021.

En attendant, comme aucun autre cas de covid ne s’est déclaré, la saison 2020 se poursuit mais avec une jauge réduite. A noter : plusieurs rendez-vous exceptionnels comme, le 17 octobre, un concert solidaire d’Unisson, une association créée par des artistes lyriques, suite à la fermeture des théâtres en mars. Quatre-vingt chanteuses et chanteurs se produiront bénévolement pour soutenir leurs  camarades affectés par la crise. Des artistes confirmés partageront le plateau avec les plus jeunes avec uniquement des morceaux d’ensemble, du duo au grand concertato, un terme faisant référence à un genre ou à un style de musique où des groupes d’instruments ou des voix partagent une mélodie, généralement en alternance, et presque toujours sur une basse continue.

la salle Favart - DR Stefan Brion

Salle Favart © Stefan Brion

 Mireille Davidovici

 Théâtre National de l’Opéra-Comique, place Boieldieu, Paris  (II ème). T. :01 70 23 01 31.

 

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...