Don Juan chorégraphie de Johan Inger
Don Juan chorégraphie de Johan Inger
La troupe italienne Alterballetto fait la réouverture du Théâtre National de la danse de Chaillot avec une pièce de ballet narrative. Johan Inger et le dramaturge Gregor Acuña-Pohl ont travaillé sur plusieurs textes inspirés par ce personnage mythique, manipulateur et séducteur de femmes. La première scène: l’abandon du petit garçon par sa mère, serait à l’origine de cette addiction aux femmes ! Mais il séduit aussi Leporello, conscience meurtrie de lui-même.
Ce Don Juan impulsif réagit comme un primate à l’appel de son corps. Séduites lors de pas-de-deux successifs, les femmes sont représentées comme des victimes de cet homme moralement peu recommandable. Les séquences de groupe, malgré quelques longueurs, sont bien interprétées, en particulier un bal masqué et un bal rural qui reprennent certains mouvements de danses traditionnelles italiennes. Cette jeune troupe sert parfaitement une chorégraphie très lisible et pleine d’énergie, « Quand je me trouve confronté à une création narrative, dit Johan Inger, j’essaie de trouver ma propre vision, une motivation, une raison qui justifie le désir de me consacrer à ce personnage littéraire en particulier. »
Pour renforcer le côté ludique de la séduction, le scénographie Curt Allen Wilmer a installé plusieurs dominos géants et mobiles, manipulés par les artistes en fonction des scènes. Marc Álvarez ne ménage pas les effets musicaux mais on regrette la très belle partition de Christoph Willibald Gluck, composée pour le ballet-pantomime Don Juan créé en 1761 et fréquemment représenté en Allemagne. Les seize danseurs sont tous exceptionnels… On aurait toutefois aimé découvrir une version plus nuancée du personnage…
Jean Couturier
Le spectacle a été joué du 14 au 17 octobre au Théâtre national de la danse de Chaillot, 1 place du Trocadéro Paris (XVI ème) . T. : 01 53 65 30 00.