Don Juan chorégraphie de Johan Inger

Don Juan chorégraphie de Johan Inger

La troupe italienne Alterballetto fait la réouverture du Théâtre National de la danse de Chaillot avec une pièce de ballet narrative. Johan Inger et le dramaturge Gregor Acuña-Pohl ont travaillé sur plusieurs textes inspirés par ce personnage mythique, manipulateur et séducteur de femmes. La première scène: l’abandon du petit garçon par sa mère, serait à l’origine de cette addiction aux femmes ! Mais il séduit aussi  Leporello, conscience meurtrie de lui-même.

© Nadir Bonazzi

© Nadir Bonazzi

Ce Don Juan impulsif réagit comme un primate à l’appel de son corps. Séduites lors de pas-de-deux successifs, les femmes sont représentées comme des victimes de cet homme moralement peu recommandable. Les séquences de groupe, malgré quelques longueurs, sont bien interprétées, en particulier un bal masqué et un bal rural qui reprennent certains mouvements de danses traditionnelles italiennes. Cette jeune troupe sert parfaitement une chorégraphie très lisible et pleine d’énergie, «  Quand je me trouve confronté à une création narrative, dit Johan Inger, j’essaie de trouver ma propre vision, une motivation, une raison qui justifie le désir de me consacrer à ce personnage littéraire en particulier. »

Pour renforcer le côté ludique de la séduction, le scénographie Curt Allen Wilmer a installé plusieurs dominos géants et mobiles, manipulés par les artistes en fonction des scènes. Marc Álvarez ne ménage pas les effets musicaux mais on regrette la très belle partition de Christoph Willibald Gluck, composée pour le ballet-pantomime Don Juan créé en 1761 et fréquemment représenté en Allemagne. Les seize danseurs sont tous exceptionnels… On aurait toutefois aimé découvrir une version plus nuancée du personnage…

Jean Couturier

Le spectacle a été joué du 14 au 17 octobre au Théâtre national de la danse de Chaillot, 1 place du Trocadéro  Paris (XVI ème) . T. : 01 53 65 30 00.

 


Archive pour 21 octobre, 2020

Une initiative de Stéphane Braunsweig, directeur du Théâtre de l’Odéon

Une belle initiative de Stéphane Braunschweig et un quasi événement au théâtre: la gratuité pour les jeune de  dix-huit à vingt-huit ans, chaque  jeudi de novembre à l’Odéon-Théâtre de l’Europe et cela dans ses deux salles, celle du VI ème et les Ateliers Berthier pendant la durée d’application du couvre-feu en Île-de-France.
«Dans le contexte difficile que nous vivons tous, dit-il le spectacle vivant est pour beaucoup une véritable bouffée d’oxygène ; la situation devient particulièrement difficile pour les jeunes qui sont souvent les plus précaires. (…) J’ai donc décidé d’ouvrir largement les portes de l’Odéon-Théâtre de l’Europe aux 18-28 ans. Il est primordial pour un théâtre ouvert sur le monde, comme l’est le théâtre de l’Europe d’inventer les dispositifs adéquats à la crise que nous traversons. »

Et dans la salle historique du sixième arrondissement, les représentations le  jeudis des Frères Karamazov seront  aussi proposées à demi-tarif à l’ensemble des spectateurs dans les  quatre catégories tarifaires existantes. » Mais peut-être pour des problèmes de majorité pourquoi les jeunes de dix-sept ans n’auraient-ils pas droit comme me l’ont fait remarquer des lycéens de première pas argentés du tout, à qui leurs professeurs ont vivement conseillé de lire Les Frères Karamazov…. Ne peut-il y avoir d’exception- par exemple pour deux enfants d’une même famille- si on en fait la demande avant?

Ph. du V.

Cette offre gratuité jeunes 18-28 ans, les jeudis de novembre est valable pour les spectateurs individuels, sur réservation uniquement via le site internet du théâtre à partir du lundi 26 octobre à 14 h 30.

Demi-tarif les jeudis de novembre à l’Odéon, (Paris VI ème) : réservation sur notre site de vente, au téléphone et au guichet du théâtre, offre disponible à partir du mardi 27 octobre à 14h30.série 1 : 20 € / série 2 : 14 € / série 3 : 9 € / série 4 : 7 € dans la limite des places disponibles, en tenant compte de la distanciation dans les salles.

 ATTENTION: Nouveaux horaires avancés pour respecter le couvre-feu : Iphigénie aux Ateliers Berthier, Paris (XVII ème)  jusqu’au 14 novembre :
du mardi au samedi à 17 h 30  et le  dimanche à 15 h
Les Frères Karamazov au Théâtre de l’Odéon, Paris ( VI ème)  du 14 novembre au 6 décembre : les mercredi, samedi et dimanche à 15 h / les jeudi et vendredi à 16h30 + mardi 1er décembre à 16h 30.

La Peste c’est Camus mais la grippe est-ce Pagnol ? Performance conçue par Jean-Christophe Meurisse.

 

La Peste c’est Camus mais la grippe est-ce Pagnol ? Performance conçue par Jean-Christophe Meurisse.

Avant le couvre-feu, les acteurs de plusieurs générations de la compagnie des Chiens de Navarre et des invités exceptionnels se réunissent pendant une heure afin de jouer ou lire, dans la plus totale improvisation, une pièce, différente à chaque séance. Dans une société malade de multiples troubles qui la détruisent peu à peu, l’irrévérence n’est plus de mise et cette parole libre, sur le plateau des Bouffes du Nord, fait du bien. L’humour permet toutes les audaces.

Six comédiens à la table, munis de micros, feuilles blanches,  gel hydro-alcoolique et masques chirurgicaux. Derrière eux, une dizaine d’autres attendent leur tour de parole, devant des malles et costumes de scène qui… ne seront jamais utilisés. Le spectacle rappelle les exercices d’improvisation que beaucoup ont connus lors des cours d’art dramatique. Ces petits-enfants du Théâtre de l’Unité d’Hervée de Lafond et Jacques Livchine sourient de leurs délires et nous avec.

Cette pièce, qui change de style au fur et à mesure des improvisations, aime se moquer du théâtre lui-même.  De son enseignement : « Je comptais faire du théâtre, pas me faire violer ». Ou de ses thèmes de prédilection comme les pièces de Tchekhov : «Il pleut à la fenêtre » ; « Une chèvre s’est suicidée » ; « Piotr, tu me dois cinq roubles. »«  J’aimerais tellement aller à Moscou. ». Les artistes s’adaptent aussi à la réalité politique : «Je me méfie des gens du Sud, tout ce que vous pouvez dire, avec votre accent, ne vous permet pas d’être légitime. »

Parfois l’actualité les rattrape: « Je suis la liberté d’expression, je vais prendre la parole et on me décapite. »   Pendant une heure, cette forme d’irrévérence salutaire incite une fois de plus à retourner au théâtre.

Jean Couturier

Jusqu’au 24 octobre, Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis bd de la Chapelle  Paris (X ème). T. 01 46 07 34 50..

 

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