Plateaux d’Harris Gkekas
Plateaux d’Harris Gkekas
Bien fait ! est le titre de la manifestation de rentrée à Micadanses. Il s’applique à cette pièce qui a inauguré ce nouveau cycle de Micadanses. La question esthétique du mélange des genres est résolue sous une forme, disons opératique, mixant musique pop et danse contemporaine. Harris Gkekas, natif de l’Olympe par définition béni des dieux, a, depuis toujours, sans doute «voulu être un artiste». Doué pour la musique, il intervient ici efficacement , en mode rock progressif des années soixante-dix, aux côtés de l’excellent batteur Didier Ambact, adepte d’un rythme ternaire destiné à pulser ce qu’il faut et comme il faut. Passant de la lyre orphique électrique à la danse, Harris Gkekas s’affirme aussi comme chorégraphe.
Il juxtapose en les stylisant et parfois, en les étirant, des exercices de style : solos, portés et travail au sol avec Jamil Attar, Lee Davern, Harris Gkekas et la remarquable soliste Vera Gorbatcheva. Entrées et sorties itératives contribuent à rythmer l’écoulement, autant sinon plus que les parties percussives. Un danseur s’improvise batteur mais…sans la technique d’un Fred Astaire dans A Damsel in distress et dans Daddy Long Legs, ou encore d’un Patrick Belda dans le court métrage Béjart de François Weyergans. La séquence la plus réussie est sans doute celle des tableaux vivants ou plutôt de sculptures en mouvement. Chaque geste, chaque enchaînement et chaque agencement ont été fignolés. Et interprétés sans le moindre accroc. Nous avons été particulièrement sensible à l’art, la technique et la musicalité de Vera Gorbatcheva. La danseuse, élégante et subtile a été la révélation de la soirée.
Nicolas Villodre
Spectacle vu à Micadanses 20 rue Geoffroy l’Asnier, Paris ( IV ème).