Festival Scènes de rue à Mulhouse: La Tournée du Coq sous le regard d’Hervée Delafond

Festival Scènes de rue à Mulhouse: Chantier! La Tournée du Coq sous le regard de Mariya Aneva Bogdanova et Hervée Delafond

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Deuxième essai d’un spectacle déjà vu en répétition en Franche-Comté sur le lieu d’implantation de la compagnie. Une grande structure pyramidale en bois liées avec des filins retenus par des sacs de sable. On range les bancs, car on ne sait pas  si le spectacle  aura le droit d’être joué vu   la pandémie… Une fille salue. On entend un vacarme musical, tout le monde s’agite et parle en même temps. Musique assourdissante… Trois acteurs veulent créer du lien social sur les racines du monde d’après et du présent. « C’est l’élévation d’un lieu qui nous appartiendra à tous, le Préau. Nous croyons à la création collective. Les associations sont le moteur de la vie citoyenne. (…) Depuis la nuit des temps, les hommes n’ont cessé de construire… »  Ce chantier participatif théâtralisé est fondé sur de grands thèmes comme la transmission des savoir-faire, le rapport au travail, au collectif, à toute cette citoyenneté à réinventer. L’objectif de cette création est d’ériger avec le public, dans ce temps court et suspendu du théâtre, une bâtisse en bois d’utilité générale. Une construction, sorte de « Maison du Peuple », qui tentera l’aventure « d’une démocratie par le faire, disent les acteurs-concepteurs du spectacle Baptiste Faivre, Césaire Chatelain, Mathias Jacques. (…) « Étant tous fils de charpentiers, l’envie d’un spectacle théâtralisé fédérant comédiens et spectateurs autour d’un ouvrage commun nous trotte dans la tête depuis déjà quelques années… Ce sera un chantier avec des destins qui se cherchent, une aventure collective qui se construit et se raconte par le faire ». Une camionnette tire les sacs de sable sans succès, un homme tombe dans un trou, tout monde s’affole et lui pose des questions : « ça va, dit-il,  on continue ! » On entend un discours incompréhensible : »Bedout ! » Les spectateurs doivent se rassembler et s’emparer des cordes. Le fronton se lève mais reste incliné. Le bégayeur se fait siffler, puis retrouve une parole normale : « Périclès en haut du temple, nomme des chefs de groupe: » Sans esclaves, votre civilisation ne tiendrait pas. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Grèce. Peuple des opprimés, suivez moi ! ».  Bagarre et on ligote une fille sur une musique de film. « Le poteau là, est plus court que l’autre, on n’est plus charpentier mais enfileur de boulons. Faut aller plus vite ». Une comédienne scie un morceau de bois : « J’ai grandi dans les Vosges! » A jardin, trente personnes relèvent la deuxième paroi : « On va continuer avec le Moyen-Age ». Musique religieuse: on monte la tour centrale qui tourne : « Cathédrales, filles de la cité et des moissons. La bataille de Bouvines restera dans l’histoire, la bataille qui a fait la France. (…) Tout le monde déteste Childéric ! ». Escalades et descentes vertigineuses des acteurs sur des câbles, accompagnés encore par la musique religieuse. La troisième paroi se lève et tous font une prière à genoux. « On pourrait réfléchir à ce qu’on pourrait faire tous ensemble à l’intérieur de votre préau… ». Engueulades : « Réglez vos comptes ailleurs ! On est sur un chantier, la boîte, elle, a coulé ! En deux ans, le patron aura foutu en l’air soixante ans de son existence. » Les sept acteurs boivent un coup sur la travée du haut: «  Et voilà encore un projet qui ne se terminera pas. Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin ! » Un spectacle vertigineux encore en cours de répétition mais  qui a toutes les chances de marquer les esprits. Edith Rappoport

Spectacle en répétition vu à Mulhouse (Haut-Rhin), le 17 octobre.

Archive pour 26 octobre, 2020

Festival Scènes de rue à Mulhouse: La Tournée du Coq sous le regard d’Hervée Delafond

Festival Scènes de rue à Mulhouse: Chantier! La Tournée du Coq sous le regard de Mariya Aneva Bogdanova et Hervée Delafond

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Deuxième essai d’un spectacle déjà vu en répétition en Franche-Comté sur le lieu d’implantation de la compagnie. Une grande structure pyramidale en bois liées avec des filins retenus par des sacs de sable. On range les bancs, car on ne sait pas  si le spectacle  aura le droit d’être joué vu   la pandémie… Une fille salue. On entend un vacarme musical, tout le monde s’agite et parle en même temps. Musique assourdissante… Trois acteurs veulent créer du lien social sur les racines du monde d’après et du présent. « C’est l’élévation d’un lieu qui nous appartiendra à tous, le Préau. Nous croyons à la création collective. Les associations sont le moteur de la vie citoyenne. (…) Depuis la nuit des temps, les hommes n’ont cessé de construire… »  Ce chantier participatif théâtralisé est fondé sur de grands thèmes comme la transmission des savoir-faire, le rapport au travail, au collectif, à toute cette citoyenneté à réinventer. L’objectif de cette création est d’ériger avec le public, dans ce temps court et suspendu du théâtre, une bâtisse en bois d’utilité générale. Une construction, sorte de « Maison du Peuple », qui tentera l’aventure « d’une démocratie par le faire, disent les acteurs-concepteurs du spectacle Baptiste Faivre, Césaire Chatelain, Mathias Jacques. (…) « Étant tous fils de charpentiers, l’envie d’un spectacle théâtralisé fédérant comédiens et spectateurs autour d’un ouvrage commun nous trotte dans la tête depuis déjà quelques années… Ce sera un chantier avec des destins qui se cherchent, une aventure collective qui se construit et se raconte par le faire ». Une camionnette tire les sacs de sable sans succès, un homme tombe dans un trou, tout monde s’affole et lui pose des questions : « ça va, dit-il,  on continue ! » On entend un discours incompréhensible : »Bedout ! » Les spectateurs doivent se rassembler et s’emparer des cordes. Le fronton se lève mais reste incliné. Le bégayeur se fait siffler, puis retrouve une parole normale : « Périclès en haut du temple, nomme des chefs de groupe: » Sans esclaves, votre civilisation ne tiendrait pas. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Grèce. Peuple des opprimés, suivez moi ! ».  Bagarre et on ligote une fille sur une musique de film. « Le poteau là, est plus court que l’autre, on n’est plus charpentier mais enfileur de boulons. Faut aller plus vite ». Une comédienne scie un morceau de bois : « J’ai grandi dans les Vosges! » A jardin, trente personnes relèvent la deuxième paroi : « On va continuer avec le Moyen-Age ». Musique religieuse: on monte la tour centrale qui tourne : « Cathédrales, filles de la cité et des moissons. La bataille de Bouvines restera dans l’histoire, la bataille qui a fait la France. (…) Tout le monde déteste Childéric ! ». Escalades et descentes vertigineuses des acteurs sur des câbles, accompagnés encore par la musique religieuse. La troisième paroi se lève et tous font une prière à genoux. « On pourrait réfléchir à ce qu’on pourrait faire tous ensemble à l’intérieur de votre préau… ». Engueulades : « Réglez vos comptes ailleurs ! On est sur un chantier, la boîte, elle, a coulé ! En deux ans, le patron aura foutu en l’air soixante ans de son existence. » Les sept acteurs boivent un coup sur la travée du haut: «  Et voilà encore un projet qui ne se terminera pas. Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin ! » Un spectacle vertigineux encore en cours de répétition mais  qui a toutes les chances de marquer les esprits. Edith Rappoport

Spectacle en répétition vu à Mulhouse (Haut-Rhin), le 17 octobre.

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