La grande colère de Charlélie Couture
Le secteur dit de la Culture représente 2,3% du P.I.B. national, d’après les chiffres de 2018 avec environ 80.000 entreprises culturelles, soit 670.000 emplois et 2,5% de la population active. Sans compter les fournisseurs de matériel, entreprises de restauration, de nettoyage, etc. C’est tout un secteur actuellement sinistré qu’il faudra un jour faire retravailler… Mais le cœur n’y est plus et personne ne croit à une réouverture des lieux culturels le 7 janvier, ou alors, de façon très réduite… Et la condescendante et des plus maladroites Roselyne Bachelot en remet une couche avec son méprisant : à la revoyure… Cette soi-disant ministre de la Culture n’a même pas eu le courage de démissionner, comme Nicolas Hulot l’avait fait… Elle s’est même permis de dire que cela n’aurait pas eu de sens de rouvrir les salles en décembre pour les refermer ensuite. Bravo !
Devant plus de 32 millions de téléspectateurs, Emmanuel Macron n’avait pas eu un mot pour la Culture. Secteur non essentiel, avait-il sottement dit! On s’en souviendra au moment des élections et on espère que les Français lui feront sans doute savoir que lui, non plus, n’est pas essentiel à notre vie de citoyens. Jean Castex a confirmé avec la publication du décret n° 2020-1582 du 14 décembre 2020 ce que l’on savait déjà, qu’aucune salle de spectacle, de cinéma ni aucun chapiteau ne rouvrirait cette année. Quant à la date annoncée du 7 janvier, les professionnels sont de plus en plus sceptiques. Comme selon l’A.F. P., Malika Seguineau, du Prodiss, la plus importante organisation patronale du spectacle musical dans le privé. «C’est un nouveau coup dur, un nouveau coup d’arrêt pour les billetteries: on sait qu’à Noël, d’ordinaire, l’achat d’un billet de spectacle comme cadeau, est courant. Et surtout, notre reprise d’activité est encore repoussée à une date inconnue. » Et dans une lettre virulente à Emmanuel Macron, le chanteur et compositeur mais aussi peintre photographe et écrivain Charlélie Couture, très en colère contre les énarques et tous ceux qui nous gouvernent, ne mâche pas ses mots…
Philippe du Vignal
Charlélie Couture

©x
« NOUS sommes en guerre, oui ! NOUS, les non-essentiels, NOUS, les inutiles, NOUS, les riens, NOUS, les Lumières plongées dans l’ombre, NOUS, les Gens de l’Esprit et de la Culture, NOUS, les restaurateurs, ceux des plaisirs de la bouche et du plaisir tout court, Oui, NOUS sommes en guerre, NOUS, les personnels et techniciens du spectacle, ceux des théâtres et des cinémas, NOUS, les Acteurs et les Comédiens mis aux arrêts forcés, NOUS, les Musiciens, NOUS tous que vous considérez comme des paresseux mais qui ne rêvons que de travailler, Et tous ceux de la nuit, ce monde qui vit la nuit, cette nuit NOIRE que vous associez au Mal, cette peur médiévale qui accompagne la nuit quand le Diable revient, ce Mal qui grandit quand le soleil s’est couché, -désormais après 20 h.
(…) NOUS, que vous traitez avec un détachement scandaleux, Oui, NOUS sommes en guerre contre VOUS ! Contre le Janus qui répète qu’il « assume », lui qui se croit doué d’un super-pouvoir de séduction absolu, qui lui permet d’envoûter et de berner comme un camelot tous ceux qu’il rencontre, lui le Petit Prince tellement condescendant vis-à-vis du Peuple et de la classe moyenne.
Oui, Nous sommes en guerre contre VOUS. Contre cet orphéon de sous-fifres opportunistes qui improvisent, au jour le jour, une chorale cacophonique, cette ribambelle de technocrates cyniques feignant d’ignorer froidement les drames dans lesquels plongent ceux qui sont concernés par ces décisions iniques, VOUS, dont les discours lénifiants et versatiles conjuguent à la fois l’ignorance et l’absurde.
Contre VOUS, dont les incohérences nous inondent comme des pluies acides sur notre forêt de rêves, Contre vos fausses promesses et vos effets d’annonce comme un coup de bluff permanent, affirmant des choses un jour, et le contraire, le lendemain, avec le même aplomb trumpiste.
Contre vos fanfaronnades ineptes et vos décisions inopinées, Contre vos lois votées en catimini, Nous sommes en guerre oui ! Contre les mafias milliardaires et autres géants de Big Pharma. Contre votre déni effectif des menaces climatiques, au profit d’une consommation capricieuse et d’une pollution d’objets inutiles distribués par le géant Amazon.
En guerre contre une économie de cavalerie et de course en avant qui « invente » des milliards virtuels, et nous entraîne à court terme vers le grand délire d’une économie irréelle, comme une plongée dans un puits sans fond.
La France n’est pas sereine, noyée dans une sorte de chaos et d’écœurement causés entre autres par la surprotection d’une police répressive et les disputes intestines entre spécialistes illuminés aussi malsaines que des bagarres de rues entre bandes de supporteurs alcoolisés.
La France n’est pas en paix avec elle-même, quand les mêmes qui dénonçaient les lois du califat imposant le silence et le voile, oui, les mêmes interdisent de la même manière depuis des mois à la fois le théâtre, la musique, les musées, les rencontres populaires (sportives ou artistiques) et puis les restaurants, les rassemblements de fêtes joyeuses et conviviales, et maintenant Noël en famille et la Saint-Sylvestre… Conscients que les enfants dans les écoles apprennent à devenir fous, oui, nous sommes en guerre, une guerre secrète, une guerre interne, pour l’heure encore en implosion, mais dont les conséquences seront graves.
On devine la colère qui gronde. Et les gens désespérés sont prêts à exploser, prêt à se faire exploser, suicidaires. Un pouvoir si puissant soit-il, ne tient que par l’acceptation ou le refus du Peuple d’obéir. Désormais NOUS sommes en guerre, oui. Pour défendre notre droit à continuer de vivre dignement, pour défendre notre Liberté légitime et notre droit de penser autrement !