Adieu Vassilis Alexakis

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Adieu Vassilis Alexakis

Né le 25 décembre 1943 à Athènes, cet auteur d’une importante œuvre romanesque et théâtrale qu’il a écrite en français et en grec, nous a quittés cette semaine. En 1960, -à dix-sept ans- il vient suivre les cours de l’Ecole de journalisme à Lille. Après ses études, il retourne en Grèce mais, en 1967, après le coup d’Etat des colonels, il choisit de vivre à Paris. Dessinateur et romancier, il a collaboré au Monde, La Croix, France-Culture… Il a d’abord écrit en grec plusieurs scénarios et un roman, puis a publié son œuvre en français. Il parlait souvent de la relation ambigüe qu’il avait avec ces deux langues, et de sa manière de les pratiquer: ce sera aussi l’un des thèmes essentiels de son œuvre…

Il y a ainsi dans La Tête du chat (1978), une réflexion sur le bilinguisme et dans Paris-Athènes (1989), une interrogation sur l’identité et le statut de l’écrivain francophone: «Le grec est la langue de ma mère, le français, celle de mes enfants. » Talgo (1983),premier livre écrit en grec puis traduit en français par l’auteur, a été adapté au cinéma par George Tsemberopoulos.    Il publie aussi des nouvelles comme Papa (prix de la Nouvelle de l’Académie française 1997 )et des récits comme La Langue maternelle (prix Médicis 1995), Le Cœur de Marguerite (1999), Les Mots étrangers (2002), Je t’oublierai tous les jours (2005)… Et l’ensemble de son œuvre a été couronné par le Grand Prix du roman de l’Académie française.  Ap. J.-C. (2007) est une critique du monothéisme et ses derniers romans: Le Premier mot (2010), L’Enfant grec (2012) et La Clarinette (2015) ont eu beaucoup de succès.

Il y a quatre ans, Vassilis Alexakis était l’invité d’honneur à Athènes du neuvième Congrès Panhellénique et International des professeurs de français. L’Association grecque des professeurs de français de formation universitaire et la revue scientifique Contact ont présenté plusieurs fois son travail. Et le Département de langue et littérature française de l’Université d’Athènes l’a nommé Docteur honoris causa en 2017.

Dimitris Alexakis, son fils et Fotini Banou ont créé Κέντρο Ελέγχου Τηλεοράσεων dans le centre d’Athènes, un studio de théâtre expérimental où sont présentés spectacles, performances alternatives et installations artistiques, expositions, concerts… et où il y aussi des ateliers d’écriture. C’est un vrai carrefour de cultures et d’échanges.

Vassilis Alexakis a aussi écrit des pièces en français et en grec. Notamment, en collaboration avec Vassilis Papavassiliou, un texte pour Delirium, créé au Théâtre National de Grèce du Nord.  En 2004, Konstantinos Tzoumas a aussi excellé dans Moi, non… quatre monologues de l’écrivain, mis en scène par Georges Oikonomou au Proskinio. L’an dernier, son roman Talgo a été adapté et mis en scène par Dimitra Messimerli au Théâtre Alcmène. Dernier spectacle de lui créé : Ne m’appelle pas Fofo au Studio Mavromichali à Athènes, mise en scène de Tryfonas Zacharis. Vassilis Alexakis. Influencé par les années vécues en France, par le théâtre de l’absurde et surtout par celui de Samuel Beckett, il propose une version surréaliste du mythe de Phèdre.  

Nektarios-Georgios Konstantinidis  

 


Un commentaire

  1. lamiel dit :

    Et quel homme de radio !
    J’aurais toujours le souvenir de Vassilis Alexakis dans les Papous dans la tête sur France Culture. Quelle voix merveilleuse craquante et inoubliable. Quelle intelligence, quel charme!

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