La Conjuration des jardins à Besançon
La Conjuration des jardins à Besançon
Ce groupe d’artistes qui avait déjà sévi en mai l’an denier au même endroit (voir Le Théâtre du Blog) réitère. Samedi de Pâques, il est six heures du matin: lever du couvre- feu… Sur la grande place de la Révolution à Besançon, tous vêtus de noir, nous arrivons nombreux et silencieux, accueillis par ces vers d’Arthur Rimbaud: «Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes. »
Ne ratez surtout pas cette courte vidéo mais d’une grande poésie:
https://youtu.be/NdtCGXT-G2Q
Nous jouons la mort du Théâtre pour aller vers des lendemains qui chantent et suivons un groupe portant un fauteuil rouge de spectacle qui, tout à l’heure, partira en flammes. »Poignante façon de rendre visibles la présence et la force symbolique des artistes, écrivait déjà l’an passé Stéphanie Ruffier. »
Certains écrivent sur le sol des phrases poétiques qui commencent toutes par: «A l’aurore, nous… Et une voix enivrante rythme la marche avec une belle mélopée d’un autre âge. Une marche lente, nous restons à distance les uns des autres et parfois, mais rarement, interrompus par des camions de nettoyage qui nous évitent. Nos regards doivent être lumineux et fiers, nos corps denses et présents, notre conviction, profonde et entière.
Nous marchons lentement au rythme de la voix qui s’élève. Quelques fenêtres en cette heure matinale sont déjà éclairées. La police aux aguets ne nous interrompt pas, se rendant ainsi complice de cette cérémonie insolite. Nos regards restent fixés sur l’horizon…
Edith Rappoport
Le 3 avril, à Besançon (Doubs).