Baskets Rouges,texte et mise en scène d’Aurore Déon,création chorégraphique de Clément Belhache et Caroline Maydat

Baskets Rouges, texte et mise en scène d’Aurore Déon,création chorégraphique de Clément Belhache et Caroline Maydat

Le Théâtre 14 accueille des équipes artistiques dans le cadre d’un « incubateur » pour créer une forme au théâtre à l’intérieur de sa programmation. Le fameux conte d’Andersen, Les Souliers Rouges fait partie de son troisième recueil (posthume) de ses contes les plus célèbres comme entre autres La Petite Fille aux allumettes, L’Intrépide Soldat de plomb, Le Briquet… C’est l’histoire d’une jeune fille qui sera punie pour avoir cédé à la tentation d’avoir une paire de chaussures rouges qui vont donc la faire danser jusqu’à sa perte…
« La compagnie Comme si, dit Aurore Déon, s’est saisi de contes comme La Barbe Bleue, Cendrillon, Peau d’âne… en développant un théâtre pluri-disciplinaire. Alors, quand la question s’est posée de quel nouveau conte, nous pourrions nous emparer, j’ai repensé à celui-ci, car il m’a toujours passionnée et révoltée. Plus jeune, c’était si galvanisant de lire les péripéties de cette fille qui suivait ce qu’elle sentait au fond de ses tripes. Et c’était si rageant de voir tout son entourage le lui interdire. J’aimais aussi l’idée que ce soit une fille. Une héroïne.(…) Ce conte nous parle aussi de nos combats actuels et plus largement, nous interroge sur la chance que ce monde laisse aux désirs et aux rêves de jeunesse. Car j’y lisais soudain l’histoire d’une jeunesse sacrifiée. Car que veux dire aujourd’hui « avoir des rêves » ? De quels possibles se prive-t-on en oubliant nos rêves premiers ? J’ai alors voulu transposé le conte dans un futur imminent qui, bien sûr, ressemble un peu au nôtre.

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Aurore Déon a voulu viser haut en recréant « un royaume où les enjeux géo-politiques et écologiques se rient de l’imagination, de ceux qui la portent, jusqu’à pulvériser son pouvoir constructif. Ici, on parle de royaumes qui s’effondrent, fonctionnant sur de vieux schémas, incapables de gérer l’arrivée d’une «étrangère» qui porte des chaussures rouges qui la font danser. J’aime m’amuser de cette transposition avec laquelle je peux travailler sur la figure de l’anti-héroïne, de l’outsider, de l’autre que l’on attend pas, dans lequel on ne se projette pas et qui à priori ne pourrait pas du tout être source de récit et de basculement. (…) J’ai donc imaginé un dispositif qui permettrait à des adolescents d’intégrer le spectacle, en étant à la fois co-auteurs, co-autrices et co-interprètes.

Une histoire de jeune fille obligée de quitter un monde dévasté et qui trouve une paire de baskets rouges qui lui permettent de bouger. Des baskets qui font bouger. Tout le temps. Ça devient alors l’histoire et le destin de tout le monde… Le spectacle a été écrit à partir d’une série d’entretiens réalisés il y a deux ans: ce qu’Aurore Déon appelle avec une certaine prétention, la matrice, ici interprétée par les acteurs. « Il s’agira, dit-elle, d’un conte pour ré-écrire l’Histoire » ( sic).

Et où auraient dû s’insérer, si on a bien compris,  des exercices d’écriture et improvisations d’élèves de collège sur les thèmes abordés mais cela n’a pas été possible d’intégrer ces jeunes à la présentation actuelle en raison de la situation sanitaire. Difficile d’apprécier à sa juste mesure un travail encore en cours.  Diction et gestuelle impeccables, éléments scénographiques bien mis en place mais le texte ni la mise en scène nous ont paru loin d’être à la hauteur des thématiques revendiquées… surtout sous un éclairage parcimonieux. A suivre donc mais pour le moment, le compte n’y est pas encore.

Philippe du Vignal

Représentation pour les professionnels vue le mercredi 5 mai, Théâtre 14 avenue Marc Sangnier, Paris (XIV ème).

 


Archive pour 9 mai, 2021

Baskets Rouges,texte et mise en scène d’Aurore Déon,création chorégraphique de Clément Belhache et Caroline Maydat

Baskets Rouges, texte et mise en scène d’Aurore Déon,création chorégraphique de Clément Belhache et Caroline Maydat

Le Théâtre 14 accueille des équipes artistiques dans le cadre d’un « incubateur » pour créer une forme au théâtre à l’intérieur de sa programmation. Le fameux conte d’Andersen, Les Souliers Rouges fait partie de son troisième recueil (posthume) de ses contes les plus célèbres comme entre autres La Petite Fille aux allumettes, L’Intrépide Soldat de plomb, Le Briquet… C’est l’histoire d’une jeune fille qui sera punie pour avoir cédé à la tentation d’avoir une paire de chaussures rouges qui vont donc la faire danser jusqu’à sa perte…
« La compagnie Comme si, dit Aurore Déon, s’est saisi de contes comme La Barbe Bleue, Cendrillon, Peau d’âne… en développant un théâtre pluri-disciplinaire. Alors, quand la question s’est posée de quel nouveau conte, nous pourrions nous emparer, j’ai repensé à celui-ci, car il m’a toujours passionnée et révoltée. Plus jeune, c’était si galvanisant de lire les péripéties de cette fille qui suivait ce qu’elle sentait au fond de ses tripes. Et c’était si rageant de voir tout son entourage le lui interdire. J’aimais aussi l’idée que ce soit une fille. Une héroïne.(…) Ce conte nous parle aussi de nos combats actuels et plus largement, nous interroge sur la chance que ce monde laisse aux désirs et aux rêves de jeunesse. Car j’y lisais soudain l’histoire d’une jeunesse sacrifiée. Car que veux dire aujourd’hui « avoir des rêves » ? De quels possibles se prive-t-on en oubliant nos rêves premiers ? J’ai alors voulu transposé le conte dans un futur imminent qui, bien sûr, ressemble un peu au nôtre.

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Aurore Déon a voulu viser haut en recréant « un royaume où les enjeux géo-politiques et écologiques se rient de l’imagination, de ceux qui la portent, jusqu’à pulvériser son pouvoir constructif. Ici, on parle de royaumes qui s’effondrent, fonctionnant sur de vieux schémas, incapables de gérer l’arrivée d’une «étrangère» qui porte des chaussures rouges qui la font danser. J’aime m’amuser de cette transposition avec laquelle je peux travailler sur la figure de l’anti-héroïne, de l’outsider, de l’autre que l’on attend pas, dans lequel on ne se projette pas et qui à priori ne pourrait pas du tout être source de récit et de basculement. (…) J’ai donc imaginé un dispositif qui permettrait à des adolescents d’intégrer le spectacle, en étant à la fois co-auteurs, co-autrices et co-interprètes.

Une histoire de jeune fille obligée de quitter un monde dévasté et qui trouve une paire de baskets rouges qui lui permettent de bouger. Des baskets qui font bouger. Tout le temps. Ça devient alors l’histoire et le destin de tout le monde… Le spectacle a été écrit à partir d’une série d’entretiens réalisés il y a deux ans: ce qu’Aurore Déon appelle avec une certaine prétention, la matrice, ici interprétée par les acteurs. « Il s’agira, dit-elle, d’un conte pour ré-écrire l’Histoire » ( sic).

Et où auraient dû s’insérer, si on a bien compris,  des exercices d’écriture et improvisations d’élèves de collège sur les thèmes abordés mais cela n’a pas été possible d’intégrer ces jeunes à la présentation actuelle en raison de la situation sanitaire. Difficile d’apprécier à sa juste mesure un travail encore en cours.  Diction et gestuelle impeccables, éléments scénographiques bien mis en place mais le texte ni la mise en scène nous ont paru loin d’être à la hauteur des thématiques revendiquées… surtout sous un éclairage parcimonieux. A suivre donc mais pour le moment, le compte n’y est pas encore.

Philippe du Vignal

Représentation pour les professionnels vue le mercredi 5 mai, Théâtre 14 avenue Marc Sangnier, Paris (XIV ème).

 

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