June Events 2021: La Chaleur, chorégraphie de Madeleine Fournier d’après l’œuvre de Henry Purcell

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© Margaux Vendassi_François Segallou_Parallèle

June Events 2021

La Chaleur, chorégraphie de Madeleine Fournier d’après l’œuvre de Henry Purcell

Ce festival fait chaque année place à l’innovation.. Avec une deuxième pièce, cette artiste, remarquée dès son premier solo, Labourer (2018), présenté entre autres, à l’Atelier de Paris, crée ici une pièce chorale partant «du désir de faire corps et chœur à plusieurs».

Cela débute comme une cérémonie funèbre: autour d’un corps porté, un chant s’élève. On reconnaît le phrasé baroque d’Henry Purcell (1659-1695) mais bientôt les mouvements se déploient, lents et précis… Madeleine Fournier, la première, entonne Music for a while, éloge de l’art qui soulage les tourments. Rejointe par Jonas Chéreau, Catherine Hershey, Corentin Le Flohic et Johann Nöhles pour une ode joyeuse à la musique: If Music, interprétée en chœur et avec une gestuelle dégingandée.

La chorégraphe puise dans le vaste registre du compositeur anglais, des harmonies exprimant la joie, l’amour et le plaisir de la musique comme If music be the food of love, Welcome to all the pleasures. On retrouve aussi des airs plus sombres, sur la fugacité de la vie comme Man that is born of a woman. Et il y a pour finir, un chant d’allégresse: Then lift up your voices (Alors, élevez-vous, voix!)…Et les artistes quittent la scène en sautillant, chassant ainsi l’image de leur entrée funèbre. «La chaleur, c’est à la fois la vie et la mort, dit Madeline Fournier. La chaleur humaine, la joie d’être ensemble, l’amour, la solidarité. Embrasser en même temps célébration et deuil, joie et mélancolie.»

Chaque morceau a une construction particulière réalisée à partir de l’écriture musicale proposant une grammaire du mouvement des corps et de la voix. De la phrase chantée, souvent lente et répétée chez Henry Purcell, naissent des gestuelles hiératiques. «La Chaleur est la première fois que j’ai l’occasion de mettre en scène un groupe, dit la chorégraphe. Ce qui me permet d’interroger ce que veut dire: être ensemble. Comment les corps des uns traversent et sont traversés par les corps des autres. »

Elle répond à ces questions en faisant circuler entre les interprètes des objets symboliques : un masque de théâtre, un bâton, une cruche et une couronne. Ces simples accessoires blancs qui font allusion à la scène antique, contrastent avec les short façon touriste sans apprêt des interprètes. Epure du chant et mouvements retenus contredisent des poses comiquement outrées. Et parfois de sourdes vibrations électroniques prennent le pas sur les harmonies baroques, participant de l’ironie.

D’une précision mécanique, cette pièce envisagée comme une sorte d’opéra cérémoniel célébrant le cycle de vie et de mort, constitue un geste artistique osé qui reste un objet expérimental. A la sortie, on projette un film Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, où les danseurs reprennent les chants, en circulant, tête en bas, comme pour un défilé rituel …

 Mireille Davidovici

Représentation pour les professionnels vue le 8 mai à l’Atelier de Paris, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de manœuvre. Métro: Château de Vincennes et navette gratuite. T. 01 417 417 07 · info@atelierdeparis.org

 La Chaleur, les 5 et 6 juin: Buda, Courtrai et les 19 et 20 juin : La Raffinerie, Bruxelles (Belgique).

 June Events continue du 19 mai au 5 juin : à suivre.

 

 

 

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