Livres et revues

Verite-BB Vérité B B de Pascal Louvrier

Pas vraiment une biographie, la célèbre actrice s’en est déjà chargée et pas trop mal. Ici, en quatre cent pages, l’auteur analyse le pourquoi et le comment de la réussite exemplaire de cette merveilleuse jeune fille de la rue de la Pompe, du chic XVIème arrondissement de Paris à une époque où les femmes n’avaient pas leur mot à dire. Dans une famille des plus grandes bourgeoises.Où le père, industriel voyait d’un très mauvais œil, les amours de sa fille avec Vava, son Roger Vadim, avec lequel elle faisait l’amour à seize ans…

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Indomptable, osant dire dans les années cinquante qu’elle changeait d’amant quand cela lui plaisait, haïe des mères de famille qui redoutaient son exemple pour leurs fille… Elle osait dire qu’elle n’avait pas souhaité avoir son bébé: pas prête et à vingt-cinq ans… «Ma vie était déjà si compliquée, dit-elle lucidement, s’il me fallait tout assumer seule avec une enfant par-dessus le marché, ce serait du joli. « Et elle évoque aussi le caractère violent de Jacques Charrier. Déjà du mitou avant la lettre… Malgré les injures violentes, les humiliations.

L’actrice avec un corps superbe formé par l’exercice de la danse qu’elle pratique dès l’enfance et avait eu très tôt une excellente gestuelle. Vite happée par le cinéma, elle ne jouera qu’une fois au théâtre, L’Invitation au château de Jean Anouilh mais surtout enchaînera une quarantaine de films parfois plusieurs en une seule année ! Pas toujours avec les meilleurs réalisateurs mais avec  Roger Vadim, Claude Autan-Lara, Henri-Georges Clouzot, Louis Malle, Jean-Luc Godard : Le Mépris avec Michel Piccoli et Masculin-Féminin), Claude Chabrol. Plus tard, en 1973 donc à trente-huit ans, après une quarantaine de films dont le fameux Et Dieu créa la femme, elle abandonnera -fait rarissime- sa carrière d’actrice mais aussi de chanteuse, sans doute consciente que le succès, avec l’âge, ne durerait pas toujours. Pour se consacrer à la cause de la protection des animaux avec des résultats tout à fait convaincants… Et là aussi déjà très en avance sur ce qui se passe maintenant.
Elle aura des amours multiples qu’elle revendiquera en femme libre, en assumant hautement ses choix et ses erreurs. Et elle savait s’entourer: entre autres: Roger Vadim, Samy Frey, Jean-Louis Trintignant, Serge Gainsbourg…

imagesElle se voulait libre et responsable de l’argent qu’elle gagnait, posait pour des photos érotiques, suscitait les convoitises et les jalousies et une véritable haine du clergé catholique qui ne supportait pas son insoumission de féministe favorable à l’avortement et l’abolition de la peine de mort. Et B.B. était la proie constante des paparazzi… Surtout après qu’elle ait acquis La Madrague, une petite maison au bord de la mer à Saint-Tropez, une maison mythique aux yeux de toute une génération qui aurait voulu avoir la même… Et où, par autorisation exceptionnelle, elle a obtenu d’être enterrée dans son jardin…

Et ce qui est tout à son honneur, elle résistera aux tentatives d’extorsion de fond provenant de l’O.A.S organisation politico-militaire pro-Algérie Française.. Et, même si cela paraît se dérouler au Moyen-Age, cela n’est pas si vieux et cette mafia ne plaisantait pas comme le rappelle l’auteur et posait des bombes là où elle le voulait sans aucun état d’âme.Elle ,de son côté n’hésitait pas à dire qu’elle ne marche pas, parce que je n’ai pas envie de vivre dans un pays nazi ». Protégée par deux gardes du corps qu’elle payera elle-même.

Ce récit fort bien documenté… Juste une erreur: Gustave Eiffel n’est pas l’inventeur du mythique porte-jarretelles cher à B.B.. mais Féréol Dedieu et l’auteur analyse avec précision l’évolution de la vie de l’actrice. Mais, seul bémol -et l’auteur reste trop discret là-dessus- on aurait aimé savoir comment l’actrice en est est arrivé à oser écrire que «la France est de nouveau envahie, avec la bénédiction de nos gouvernants successifs, par une surpopulation étrangère notamment musulmane, à laquelle nous faisons allégeance.» Et B.B., à la suite de des mots très durs, rappelle Pascal Louvrier, sera cinq fois condamnée pour incitation à la haine raciale… Alors qu’il rappelle que généreusement, elle a signé de nombreux chèques, notamment pour essayer de faire sortir du couloir de la mort Farley C. Matchet. Visiblement, l’auteur connait bien Brigitte Bardot qui a maintenant. On ne peut tout citer de ce récit sur sa vie qui se lit d’une traite avec de nombreux témoignages. Et l’auteur nous offre un regard exact et précieux sur une toute une société et sur un mode de vie aujourd’hui disparus. Et donc un bon éclairage sur la France actuelle et son évolution. On sent parfois une certaine nostalgie quand il évoque cet autre monde, celui des robes Vichy, descentes en 2 CV ou 4 L par la route nationale jusqu’au port de pêcheurs qu’était encore Saint-Tropez…

Brigitte Bardot- un nom qui ne dira sans doute bientôt plus grand chose aux générations qui viendront… Et pourtant quelle icône internationale aura-t-elle été…

 

Le balado de la revue Jeu

En partenariat avec le Fonds de recherche du Québec-Société et culture, la revue JEU propose un balado: Poétiques des territoires depuis hier jeudi 13 mai sur ses sites web et sur son diffuseur partenaire, La Fabrique culturelle. Décliné en huit épisodes d’une trentaine de minutes, ce baladoa été créé pour rendre visible le travail des artistes et des compagnies œuvrant en région. Une initiative de l’équipe de JEU et de la journaliste Paméla Dumont qui est aussi actrice-créatrice.. « Il y a, dit-elle, des artistes et compagnies qu’on aimerait entendre davantage nous raconter leur vision du monde et de la culture à partir de leur localité et qui compte bien d’autres caractéristiques, que d’être excentrée par rapport aux grands pôles urbains. » La rédactrice en chef adjointe de Jeu Sophie Pouliot qui est aussi, entre autres, chroniqueuse des arts de la scène pour le magazine Elle-Québec et la revue Lurelu assurera la direction éditoriale de ce balado.

Émis bimensuellement, il prend la forme d’un voyage à la rencontre d’artistes et d’organismes de création théâtrale qui pratiquent leur art en s’inspirant de leur territoire. Comme Le Petit Théâtre du Vieux Noranda, réputé pour ses explorations avec le numérique et les nouvelles technologies, Le Théâtre Témoin en Haute-Gaspésie qui puise dans les témoignages de la communauté et réinvente le conte théâtral, ou les tournées en cargo du Théâtre Espace K sur la côte Nord.

 

© céline

© céline Le Théâtre Témoin en Gaspésie

Poétiques des territoires donnera la parole à des artistes moins médiatisés. Des extraits du premier épisode ont été dévoilés lundi dernier sur les réseaux sociaux de JEU.

 

pameladumont@hotmail.fr

sophiepouliot.culture@gmail.com Brigitte Couture, directrice générale de JEU: adm@revuejeu.org

Philippe du Vignal

 

 

 

 

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