Aquaville de Roddy Julienne, mise en scène de Vanille Attié, chorégraphie d’Aline Bossard
Aquaville de Roddy Julienne, mise en scène de Vanille Attié, chorégraphie d’Aline Bossard
Le Casino de Paris a rouvert ses portes fermées depuis un an avec une étonnante comédie musicale interprétée par des danseurs et comédiens-chanteurs amateurs. Aquaville voit donc le jour, après trois ans de travail et deux reports successifs, grâce à l’acharnement de l’association Du Soleil dans la mémoire. Depuis onze ans, elle offre aux enfants des quartiers populaires des ateliers de comédie musicale gratuits pour développer leurs compétences artistiques, leur créativité et leur personnalité. »
Roddy Julienne, interprète de nombreuses comédies musicales mais aussi librettiste et compositeur, a offert cette fable écologique pour jeune public à Du Soleil dans la mémoire qui avait pour ambition de faire jouer aux adolescents un spectacle grand public sur une scène parisienne prestigieuse. «Depuis le début, dit-il, nous voulions le présenter dans une salle pour faire rêver. » Un pari un peu fou mais gagné grâce à de nombreux professionnels qui ont encadré la réalisation du projet.
Vanille Attié a mis en scène Aquaville après deux ans d’ateliers théâtre et chant, rejointe par la chorégraphe et ses élèves danseuses de Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Roddy Julienne a fait répéter les jeunes, en adaptant parfois ses musiques à leur voix. «Les vrais débutants, dit-il, sont les onze chanteurs et comédiens dont le héros de l’histoire, jouée par une fillette de douze ans.» Pour eux, il était difficile de chanter sur scène et certains sont en play-back, mais le public n’y voit que du feu, grâce à la qualité technique du spectacle. En coulisse, un quinzaine d’élèves esthéticiennes du lycée Elisa Lemonnier (XX ème arrondissement de Paris) assurent coiffure, changements de costumes, maquillages….
À Aquaville, poissons, crabes, anémones de mer, méduses et coquillages vivent en bonne intelligence: ils chantent, dansent, se chamaillent dans un décor chamarré comme leurs costumes. Quatorze mille ballons multicolores tapissent ce monde aquatique… Seule ombre au tableau, la menace d’une marée noire! «Pourquoi faut-il que les bateaux coulent/On veut pas danser dans le fioul. » chantent les habitants de l’Océan. Ils auront alors recours à la pieuvre qu’il faut aller quérir au plus profond des sombres mers. Un voyage périlleux… Le sage mollusque trouvera la solution mais: « Y’a encore beaucoup à faire/Pour sauver la terre et sauver la mer. » Et avant tout, arrêter le gaspillage… «Il fallait un message fort pour que ces adolescents aient quelque chose à défendre, dit Roddy Julienne. Je leur ai donc écrit de nouvelles chansons, notamment pour les saluts.»
Avec des qualités dignes d’un spectacle professionnel, Aquaville ne s’est joué que deux fois mais, vu le succès, sera sans doute repris pendant les fêtes de Noël.
Mireille Davidovici
Spectacle vu le 26 mai au Casino de Paris, 16 rue de Clichy Paris (IX ème).