Didę, chorégraphie de Marcel Gbeffa, mise en scène de Sarah Trouche

Didę, chorégraphie de Marcel Gbeffa, mise en scène de Sarah Trouche

«Didę» : Debout, lève-toi en fon et yoruba, les langues parlées au Bénin et au Nigéria. Interprétée par cinq artistes béninois issus de la danse traditionnelle, urbaine ou contemporaine, la pièce s’inspire du gèlèdé, une cérémonie réservée aux hommes qui, masqués, se fondent avec une divinité féminine. Mais Didę s’éloigne de son modèle originel pour devenir une performance où l’univers de l’artiste Sarah Trouche se confronte à la culture africaine.

DIDE (Sarah Trouche, Marcel Gbeffa 2020)

© Patrick Berger

« On ne peut pas travailler au Bénin sans prendre en compte la pratique du vaudou, dit-elle. Je me suis rapprochée de la divinité Aido waido qui m’a amenée jusqu’aux cérémonies gèlèdé où les hommes rendent hommage à cette déesse mère. »

Marcel Gbeffa, directeur artistique du Centre chorégraphique Multicorps à Cotonou s’est joint à elle pour construire un parcours initiatique où chaque danseur compose un personnage face à d’immenses masques d’acajou: des têtes surmontées de tentacules serpentines. Peu à peu, les figures mystérieuses de Sarah Trouche, portées solennellement par les danseurs, vont envahir le plateau. «Les interprètes esquissent une statuaire en marche, dit la sculptrice. J’ai eu la sensation d’un musée en déplacement, pèlerinage ou exode… » 

En ouverture, elle invite quelques spectateurs à une déambulation silencieuse autour du plateau, avant qu’Orphée Georgah Ahéhéhinnou, Didier Djéléhoundé, Arouna Soundjata Guindo, André Atangana, Bonaventure Sossou et Marcel Gbeffa ne leur emboîtent le pas. Au fur et à mesure de la danse, leur gestuelle évolue : d’abord virils et conquérants, ils vont adoucir leurs mouvements, traversés par l’énergie d’une trentaine de masques tutélaires féminins qui finiront par les apprivoiser.

 La musique de Viktor Benev alterne nappes sonores monochromes et percussions, accompagnant la mutation des corps masculins vers un état plus serein. L’alliance des pratiques contemporaines et traditionnelles, la rencontre entre artistes européens et africains trouve ici une juste expression.

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 29 mai à l’Atelier de Paris dans le cadre de June Events, à la Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de manœuvre. Métro: Château de Vincennes et navette gratuite. T. :  01 41 7417 07.
info@atelierdeparis.org
June Events 2021 continue jusqu’au 5 juin au Carreau du Temple.

 

 

 

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