Adieu Romain Bouteille

Adieu Romain Bouteille

©x Romain Bouteille en 1976

©x R. B. en 1976

Il s’est éteint à 84 ans après une vie bien remplie d’acteur, écrivain et directeur de salle. Il avait cofondé en  1969 avec Michel Colucchi dit Coluche, Miou-Miou et Patrick Dewaere le devenu célèbre Café de la Gare. Il était selon lui le «premier et dernier théâtre en anarchie réelle» qu’ils avaient  installé dans un ancienne fabrique de ventilateurs impasse d’Odessa à Montparnasse. Nous y allions souvent dans ces années-là où Romain Bouteille avait accueilli de sombres inconnus à l’époque armés d’une foi solide pour se lancer dans cette folle équipée: donc Coluche qui y montait des spectacles mais aussi Miou-Miou, Patrick Dewaere et plus tard, Renaud, Anémone, Josiane Balasko, Michel Blanc… Puis  en 1972, ils s’en iront dans un espace plus grand, rue du Temple dans le Marais.

Romain Bouteille était l’auteur de nombreux sketchs et pièces comme; entre autres et dès 1971, Robin des quoi ? Suivront  La Manœuvre dilatoire  deux ans plus tard. Puis Les Semelles de la nuit, Une Pitoyable mascarade, La Dame au slip rouge, Je m’appelle Harry Dave, etc. Le plus souvent des solos qu’il interprétait lui-même au café de la Gare ou dans d’autres petits théâtres parisiens. Jusqu’en 2002 avec Misère intellectuelle. Il avait aussi joué dans les films de Jacques Demy, Louis Malle,  Michel Audiard, Jules Dassin… et dans de nombreuses séries pour la télévision comme Les Raisins verts de Jean-Christophe Averty et Les Saintes chéries de Jean Becker.

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©x Coluche

 

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©x Miou-Miou

Il y a quelque vingt ans, il quitta le Café de la gare pour s’installer à Etampes où il créa, avec Sandra Churchill, son épouse, un petit théâtre Les Grands Solistes. Homme aussi discret que talentueux, il aura marqué avec sa bande de copains devenus acteurs, l’histoire du théâtre comique français dans la seconde partie du XX ème siècle. C’était sans doute une autre époque  dont les élèves actuels des écoles de théâtre parlent souvent avec envie… Et nous serions heureux qu’il y ait maintenant un second Romain Bouteille qui œuvre dans le comique: à part des solos, c’est un produit devenu rare sur les scènes françaises… Allez, en guise d’oraison, offrons à Romain Bouteille ces quelques vers d’Henri V de  Shakespeare dont il avait joué une pièce. « Et la Saint-Crépin ne reviendra jamais d’aujourd’hui jusqu’à la fin du monde, sans qu’on se souvienne de nous, de notre petite bande, de notre heureuse petite bande. »

Philippe du Vignal

 

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