Pollock de Fabrice Melquiot, traduction en anglais de Kenneth Casler et Myriam Heard, mise en scène de Paul Desveaux

Pollock de Fabrice Melquiot, traduction en anglais de Kenneth Casler et Myriam Heard, mise en scène de Paul Desveaux

 La création en anglais au lieu il y trois ans à l’Abrons Arts Center-New York puis en France. C’est en une heure et quelque, l’évocation de moments de vie du grand peintre qui est mort ivre d’un accident au volant de sa voiture en 1956 à quarante-quatre ans. Surtout à Springs dans l’Etat de New York.

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Il avait rencontré Lee Krasner (1908-1984), une peintre exceptionnelle avec laquelle il se maria et dont on peut voir quelques œuvres dans la grande exposition du Centre Pompidou consacrée à ces femmes qui ont fait l’abstraction ». Elle qui eut une grande influence sur lui, à la fois sur le plan humain -elle essaya de l’éloigner de l’alcool- et artistique: ses tableaux préfigurent étrangement ceux de son mari dont elle récupérait parfois des morceaux de toile qu’il avait jetés. Mais le couple, du genre: jamais avec toi jamais sans toi, vivait très pauvrement. Et Jakson Pollock, souvent alcoolique, passionné par son travail, ne devait pas être facile à vivre.
Et la critique commença à s’intéresser à lui quelques années avant sa mor mais il eut une influence considérable sur l’art contemporain, en particulier sur des artistes comme comme Don Judd, le sculpteur minimaliste et sur Allan Kaprox, un des pères américains du happening.

La grande révolution apportée par Jakson Pollock était un rapport radicalement différent avec la tableau. «Je ne tends pratiquement jamais ma toile avant de peindre. Je préfère clouer ma toile non tendue au mur ou au sol. J’ai besoin de la résistance d’une surface dure. Au sol, je suis plus à l’aise. Je me sens plus proche du tableau, j’en fais davantage partie; car, de cette façon, je peux marcher tout autour, travailler à partir des quatre côtés et être littéralement dans le tableau. C’est une méthode semblable à celle des peintres Indiens de l’Ouest qui travaillent sur le sable.»

Dans deux films sur son travail, Jakson Pollock réalise une peinture sur toile et l’autre, sur verre pour qu’on puisse voir en action et la peinture dans le même plan fixe. Ce dont Paul Desveaux semble s’être inspiré pour sa mise en scène. C’est un peu de tout cela dont parle le dialogue écrit par Fabrice Melquiot qui fait découvrir à la fois Jakson Pollock et Lee Krasner au quotidien. »Nous pourrions appeler cette pièce «tragédie contemporaine», dit Paul Desveaux mais, sous la fable, un seul sujet traverse le texte : la question de la création. Comme Sartre et Beauvoir ont pu l’être pour la philosophie et la littérature, Pollock et Krasner sont devenus les sujets de cette question.Ils ne sont déjà plus seulement homme et femme. Ils sont des figures transcendées par les multiples constats et interrogations sur l’acte artistique. »

Reste à mettre en scène les enjeux et la vie au quotidien de Jakson Pollock sur un petit plateau où la place est des plus limitées. Paul Desveaux a réalisé une «scénographie» : soit deux cadres avec une toile plastique transparent, l’un horizontal et l’autre vertical, que Pollock enduit de peinture jaune ou rouge  et qu’il lacérera à la fin avec un couteau de peintre, ce qui n’a rien de très écologique puisqu’il faut les changer pour chaque représentation, mais bon, passons… Et il y a aussi sur le sol une toile plastique blanche où Pollock commence à réaliser ses très fameux drippings avec des seaux de peinture.  Ses toiles d’abord ignorées devinrent populaires après sa mort pour le meilleur mais aussi pour le pire : copiés partout après sa mort… Ce qui ne fonctionne pas très bien puisque les acteurs pataugent vite dans la peinture..
Reste la rencontre avec ce couple mythique dont l’acte artistique est tout à fait passionnant grâce une bonne direction d’acteurs et au jeu très crédible de Michelle Stern et Jim Fletcher. Ce qui n’est déjà pas si mal. Cela dit, mieux vaut comprendre l’anglais : le surtitrage en blanc sur fond noir défile à toute vitesse: cherchez l’erreur…

Philippe du Vignal

La Manufacture, 2 bis rue des Ecoles, Avignon, jusqu’au 13 juillet à 23 h.


Le texte est publié aux éditions de L’Arche.


Archive pour 12 juillet, 2021

Festival d’Avignon: Les Détaché.e.s de Manon Thorel, mise en scène de Yann Dacosta, Stéphanie Chêne et Manon Thorel

Festival d’Avignon 2021

Les Détaché.e.s de Manon Thorel, mise en scène de Yann Dacosta, Stéphanie Chêne et Manon Thorel

 

© Pascal Gely

© Pascal Gely

Entre Jean et sa mère, le silence. Ils ne se sont pas vus depuis douze ans. Lui est en prison, elle, enfermée dans un corps défait. Et quand les mots surgissent, ce ne sont que ressentiments. Après cette visite éprouvante, la pièce bascule trente-deux ans en arrière, avant la naissance du fils tant désiré mais si mal aimé. Un couple ordinaire juste un peu taiseux, sans les mots pour dire l’amour ni la colère. Autour des parents de Jean, gravitent une tante et un oncle qui essayent d’aider sans succès puis bientôt la petite amie de Jean devenu adolescent.

La pièce est née dans le cadre d’une résidence de la compagnie Le Chat Foin à la prison de Cherbourg. Yann Dacosta a réuni une équipe d’artistes venant du théâtre et de la danse, pour mener des ateliers d’écriture auprès des détenus. Leurs histoires sont la matière de la pièce et ont été mises en forme par Manon Thorel. Cette comédienne-autrice a su, à partir des textes recueillis et d’improvisations, trouver une langue simple et trouée, où les rares mots échangés coupent comme des couteaux dans la chair des personnages.

Faute de paroles, la mise en scène privilégie le jeu des corps qui se transforment au fil du temps. Un moment de séduction s’exprime par un pas de deux, chorégraphié par Stéphanie Chêne. La colère devient un cataclysme qui ravage l’appartement…. La dépression se lit sur le visage et dans les postures de la mère (Aurélie Edeline) et la brutalité dans le corps du père. Martin Legros joue un double rôle et se métamorphose en un oncle décontracté et amical. Bryan Chivot est un Jean polymorphe : de petit garçon timide et mignon, il devient un être renfermé puis un jeune homme emporté. Au comble de la détresse, quand sa petite amie le quitte, il se disloque et s’effondre. On ne le verra pas commettre l’irréparable.

Intense, sobre, impitoyable, une tragédie familiale nait sous nos yeux en une spirale qui engloutit les êtres. Cette jeune et talentueuse compagnie rouennaise a trouvé la juste distance et dans un style très affirmé, proche de l’hyperréalisme, nous offre un spectacle poignant d’une heure et demi. Ce spectacle est à voir et fera son chemin.

 Mireille Davidovici

 Jusqu’au 29 juillet, au Onze, 11 boulevard Raspail, Avignon.

Les 24 et 25 février, Le Tangram, Evreux (Eure).

Le 1er mars, Maison de l’Université, Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) ; le 3 mars Espace culturel François Mitterrand, Canteleu (Seine-Maritime); le 8 mars, La Renaissance, Mondeville (Calvados) et le 11 mars, Le Rayon Vert, Saint-Valéry-en Caux (Seine-Maritime).

Le 7 avril, Scène Nationale de Dieppe (Seine-Maritime).

Festival d’Alba 2021

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© La Cascade

Festival d’Alba 2021

Ce bourg ardéchois accueille depuis des décennies un festival d’été qui, programmé par ses directeurs successifs, a fait revivre le site exceptionnel d’un théâtre antique réaménagé petit à petit. En 2009, le Département en a confié la direction à la compagnie Les Nouveaux Nez qui venait d’ouvrir La Cascade, Pôle national des Arts du Cirque, à Bourg-Saint-Andéol. Le festival s’est donc orienté vers cette discipline populaire qui a le vent en poupe. Non content d’investir les ruines bucoliques,  il s’égaye aussi dans huit espaces du cœur du village, à une prairie au bord de l’eau, et aux contreforts d’un pic rocheux… « On prend les lieux comme ils sont, avec le moins d’éclairages et de technique possibles dit Marie-O Roux, la secrétaire générale. Les spectateurs peuvent déambuler d’un lieu à l’autre à la découverte d’Alba-la-Romaine. Parmi ses 1.200 habitants, une centaine de bénévoles, à l’entrée du parking, à la billetterie ou à l’accueil des artistes chez eux… Sans eux, ce festival ne pourrait  exister et ils viennent en appui d’une équipe de soixante professionnels mobilisés pour une vingtaine de spectacles pendant une semaine, du matin au soir. » Cette année, le public est au rendez-vous malgré les restrictions sanitaires et l’absence des guinguettes et soirées musicales festives.  Pour les deux tiers, il vient des environs et  les spectacles sont à des prix modestes ou gratuits.

La Cascade a entamé des travaux à Bourg Saint-Andéol dans une chapelle désaffectée, un espace d’entraînement quotidien des artistes qui ouvrira ses portes fin 2022. La compagnie de clowns Les Nouveaux Nez  pourra ainsi accueillir dans son sillage de jeunes circassiens sortant des écoles. Dix à quinze d’entre eux ont déjà prévu de s’installer autour du Pôle.  « Trente ans de route ont défilé, dit Alain Reynaud, cofondateur de la compagnie  en 1991 et directeur de La Cascade. Une histoire humaine et artistique autour du personnage du clown, un lien à la transmission et au quotidien de l’artiste, au territoire et à ses habitants, inspirateurs de toute cette ouverture…  »

Pour illustrer ses propos, il mêle les générations et les disciplines dans Le Cabarêve des établissements Félix Tampon, baptisé d’après son nom de clown, Félix. « Il y a trente ans, je sortais du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, c’est donc tout naturellement que j’ai intégré, dans l’utopie des Etablissements Félix Tampon, de jeunes artistes sortant eux aussi de cette  école. Après ce spectacle d’une heure quarante, nous  avons pu aussi assister, en une journée, à des propositions de divers formats.

Gadoue par Le Jardin des Délices

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© La Cascade

Une piste blanche, un  jongleur dans un élégant costume bleu marine, manie une boule immaculée avec tact. Mais attention, nous prévient-on, il y a, au milieu de ce plateau d’argile, une flaque. Et vlan! Evidemment, malgré tous ses efforts, la balle va y tomber et l’homme va essayer à grands renforts de contorsions de ne pas salir ses habits … Peine perdue, il va bientôt mettre le pied dans la matière gluante, puis s’y vautrer non sans plaisir jusqu’à devenir une statue blanchâtre aux postures bizarres. Et triturer la boue pour modeler des formes.  Pour la plus grande joie du public, complice de cette transgression pendant une demi heure.

La compagnie Le Jardin des Délices, créée par Nathan Israël (jongleur) et Luna Rousseau ( metteuse en en scène) s’est fait connaître avec L’Homme de boue, solo dans l’argile (2014) une hybridation des arts, avec un travail sur la matière.  Cette nouvelle pièce constitue avec l’Homme de v

boue, le  diptyque Argile.

Cirque et Pique  par la compagnie Mister Alambic

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© La Cascade

Elles ne font pas que piquer, les puces de Jonathan Giard : Svetlana aux poumons d’acier récupérée sur un trompettiste de l’Armée rouge à Moscou ; gonfle un ballon et Elisa aux pattes de fer peut marcher sur un fil ou tordre une petite cuillère ! Comme par magie, ces insectes savants sortent de leur boite ou de leur flacon pour des performances étonnantes, commentées avec humour par leur dresseur. Son manager, Stéphane Pelliccia lui donne la réplique.

Ils sont pétillants d’invention et amusent la galerie d’un ton sérieux pendant vingt minutes. C’est court et efficace.

 

La Peur au ventre un solo pour fils de cascadeur par la Compagnie Toi d’abord

Comment peut on être cascadeur quand on est aussi maladroit ? Jacques, cascadeur de père en fils, pour ne pas devenir la honte de la famille, va faire devant nous un saut de la mort à moto à travers un cerceau enflammé. Pour conjurer la peur, il s’attaque à ce projet ambitieux mais difficile. Il met en place un dispositif précaire fait de matériaux de récupération mal assemblés. Tout foire, bien entendu : comme c’est drôle, les bévues des autres ! Les préparatifs traînent un peu en longueur et peuvent agacer mais nous sommes quand même récompensés d’avoir attendu près d’une heure pour voir la cascade finale. 

Le Cabarêve des établissements Félix Tampon, direction artistique d’Alain Reynaud et mise en scène d’Eric Louis

Les  clowns Félix et Fritz présentent cette revue échevelée.  L’un, Alain Reynaud,  meneur de jeu responsable, l’autre, Heinzi Lorenz toujours  à côté de la plaque, rêveur et inattendu. Un duo comique bien rôdé et d’une grande finesse, rejoint par une diva italienne (Isabelle Quinette, danseuse et chanteuse) et un travelo sur le retour Patachtouille (Julien Fanthou) qui chante des goualantes en escarpins  plumes et paillettes. Ce sont les quatre Nouveaux-Nés historiques, dans des numéros débridés ou parodiques mais jamais vulgaires.

Les jeunes recrues du C.N.A.C. ont, pour certains, adapté leur prestation à cette veine comique. Souple, élégant, Ricardo Serrao Mendes danse avec ses balles jaunes au rythme de la musique de Guilhem Fontes qui joue tout au long de la pièce, souvent sur un piano à roulettes.Juri Bisegna, fait voler des chapeaux d’une main experte malgré son air maladroit.  Sacha Ribeiro imite des chants de crooners bien connus.

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Fritz s’envoie en l’air

Les filles sont plus classiques : Cannelle Maire manie avec grâce  la roue allemande et à la corde volante et Vassiliki Rossillion se détache, impérieuse dans le ciel provençal. Captivante au point que Fritz tente de l’imiter et s’envoie en l’air en costume d’Ecossais. Surprenante prestation qui résume l’esprit de la pièce.

Cela peu parfois paraître décousu mais ce beau moment de théâtre trouve son point d’orgue  avec une parade des artistes, dans les derniers rayons du soleil qui tombent sur ce site poétique.

Mireille Davidovici

Festival d’Alba, du 9 au 14 juillet, Alba-la-Romaine (Ardèche).

La Cascade-Pôle national des arts du cirque, avenue de Tourne, Bourg-Saint-Andéol (Ardèche).

Le Cabarêve des établissements Félix Tampon , du 2 au 4 décembre la Roche Jaudy (Côtes-d’Armor). programmation du Carré Magique, Pôle National Cirque.
Le 4 mars,  Scène 55,  Mougins (Alpes-Maritimes).

 Gadoue : du 15 au 17 juillet, Les Impatiences du Festival Résurgence,  Lodève (Hérault) . Le 8 juillet, festival  ArtAir au Puy de-Dôme (Puy-de-Dôme)  et le 27 juillet, Gonesse (Val-d’Oise)

Le Procès Eichmann à Jérusalem d’après Joseph Kessel, adaptation et mise en scène d’Ivan Morane

Festival d’Avignon 2021

Le Procès Eichmann à Jérusalem d’après Joseph Kessel, adaptation et mise en scène  d’Ivan Morane

Le Procès Eichmann à Jérusalem d’après Joseph Kessel, adaptation et mise en scène  d’Ivan Morane dans actualites

© Thomas Bouvard

 Les articles du romancier journaliste écrits pour  France-Soir restent d’une étonnante acuité.Il décrit avec minutie le tribunal  et la mise en scène de ce procès, avec tous ses protagonistes : juges, avocats, journalistes… et bien sûr l’accusé. Ivan Morane, sobre, face à une cage de verre blindée vide, nous fait revivre pendant une heure trente, les instants les plus intenses de cet événement : « J’ai été happé par la théâtralité de ces articles. Comme si je redécouvrais tout ! »

Et c’est comme nous y étions : tel un reporter à sa table de travail, le comédien se fond dans l’écriture de Joseph Kessel qui décortique à la loupe, comme on observe un insecte, le comportement, devant ses juges, de celui qui envoya  à la mort six millions de juifs. L’horreur évoquée tout au long du procès laisse le criminel froid qui s’émeut seulement quand on met en cause sa professionnalité : il n’a fait qu’obéir au mieux…
Joseph Kessel ausculte la personnalité de ce criminel au fur et à mesure du procès,et en mesure la responsabilité.  Et Ivan Morane nous fait partager sa froide indignation. Il nous emmène dans la  Jérusalem de 1961, avec, en fond sonore, la voix d’un rescapé des camps :Shelomo Selinger auteur de Nuit et Lumière), celle d’Eichmann enregistrée lors des interrogatoires et des Kol Nidrei (chant des morts) de Max Bruch et Arnold Schoenberg ou Le Galérien de Maurice Druon chanté en russe par le père du metteur en scène Serge Messberg.

Nous connaissons l’histoire mais avec cette chronique, illustrée par une bande-son émouvante et discrète et jouée à la perfection, sans aucun pathos, Ivan Morane rend hommage à toutes les victimes de la shoah et aussi à une partie de sa famille, disparue à Auschwitz en 1942. En particulier à son arrière-grand-père  « Abraham Lazare Bersniak qui mourut de chagrin fin 1942 après la mort en déportation de trois de ses neuf enfants ». Il sait nous transmettre  grâce aux mots d’un grand auteur l’indignation pure devant les crimes impardonnables d’Adolf Eichmann, pendu en 1962 par un bourreau volontaire.   Un spectacle indispensable pour se rafraîchir la mémoire.

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 11 juillet, Théâtre des Halles , Avignon, à 19 h  T. : 04  a32 76 24 51

 

Festival d’Avignon Lamenta, chorégraphie de Rosalba Torres Guerrero et Koen Augustijnen

Festival d’Avignon

Lamenta, chorégraphie de Rosalba Torres Guerrero et Koen Augustijnen.

© Christophe  Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage

Une création née du croisement de plusieurs cultures. En partenariat avec les ballets C de la B, les chorégraphes ont découverts en Palestine une danse traditionnelle la « dabkeh » dont ils se sont inspirés pour  Badke. Jouée avec succès au festival de Kalamata en Grèce, cette pièce a contribué à de nouvelles rencontres. Ils ont été invités à découvrir des danses  traditionnelles festives et des musiques ancestrales de la région montagneuse de l’Épire. Et Lamenta est né de  ce coup de foudre. 

Les miroloi, lamentations chantées pour un enterrement, un mariage ou l’exil d’un proche sont partition d’où émerge une succession de tableaux dansés mais dont la lisibilité n’est pas évidente pour le néophyte. Rosalba Torres Guerrero et Koen Augustijnen ont travaillé avec neuf danseuses et danseurs  de différentes régions grecques. Tous formidables par leur engagement et leur énergie,  ils frappent le sol, se battent la poitrine et claquent des mains, dans un rythme constant. Sans répit, emportés dans une folle farandole. 

Les chorégraphes soulignent : « Le plateau est vide. Nous ne voyons principalement que des corps. C’était un désir esthétique et symbolique mais aussi un objectif financier : consacrer tout  notre budget aux interprètes plutôt qu’à la scénographie. » Le travail de lumière sophistiqué de Begoña Garcia Navas sculpte les corps dans ce bel espace de jeu, qu’est la cour minérale de l’université d’Avignon. Les costumes noir et blanc de Peggy Housset rappellent certaines créations du japonais Yõji Yamamoto. Un spectacle exigeant que l’on pourra découvrir prochainement en France…

Jean Couturier

Festival d’Avignon, jusqu’au 15 juillet, à 22 h, Cour minérale de l’université

 Le 17 juillet, Théâtre Paul Eluard, Bezons (Val-d’Oise).
Du 13 au 15 octobre, Le Maillon-Théâtre de Strasbourg (Bas-Rhin).
Les 13 et 14 décembre, La Villette Paris (XIXème).
Le 5 mai, festival Passages, Arsenal Cité Musicale, Metz (Moselle). 

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