Festival d’Avignon La Fabrique, mise en scène de Max Legoubé, musique de Tom. A Reboul

 Festival d’Avignon 2021

La Fabrique, mise en scène de Max Legoubé, musique de Tom. A. Reboul (à partir de trois ans)

5 - LA FABRIQUE credit photo

¢ Claude Boisnard

Les deux compères, maîtres ès découpages et manipulation, nous offrent trois quarts d’heure d’une Histoire sans paroles / Théâtre de papier et musique qui  touchera tout un chacun par ses images simples et belles, fabriquées avec des matériaux de fortune : essentiellement du carton et du papier, plus quelques rouages, aimants, tapis roulants, fils de fer… pour animer le paysage.

 Sur un plateau taillé dans une ancienne table de tapissier, Max Legoubé et Tom A. Reboul plantent le décor : fleurs et arbres miniatures se colorant au chant des oiseaux. Petit arbre deviendra grand, si on l’arrose. Et il va pousser au fil du temps, porter oiseaux, fleurs, fruits… Jolies découpes dessinée par Adélie Dallemagne.

 Et quand passe la cigogne, naît un petit garçon. Lui aussi deviendra grand, roulera sur un vélo qui s’ajustera à sa taille, au fil de ses promenades… Les saisons s’égrènent : les œufs des oiseaux éclosent au printemps, les champignons arrivent en automne dans le bruit d’une pluie battante. L’hiver venu, le grand arbre perd ses feuilles et il tombe une neige… de papier.

 Mais ce petit coin de terre bucolique, livré aux promoteurs (un vilain homme en noir venu de la ville grise), va se transformer en un lotissement sinistre. Le marché devient super- puis hyper- ! Heureusement, le petit garçon veille sur son arbre et saura convaincre son entourage de planter et semer. Enfin la Nature reprendra ses droits.

Le dispositif fourmille d’astuces et ces bricoleurs sont aussi généreux comédiens que bons manipulateurs. Leur univers poétique, jamais niais, suscite des émotions subtiles. Ils fabriquent devant nous la bande-son avec des bruitages : rumeurs de la ville, vent dans les feuilles… enrichis de mélodies au piano ou à la guitare.

Implantée à Caen depuis 2.010, la compagnie Sans Soucis crée un théâtre sensoriel et suggestif. Leurs répétitions, disent-ils, ressemblent à un vaste atelier, comme en témoigne La Fabrique. «Ce spectacle  est né d’un constat, dit  le marionnettiste Max Legoubé. Il suffit d’ouvrir les yeux à la sortie des villes pour voir la nature reculer peu à peu. J’utilise le théâtre de papier et la musique, pour créer un monde miniature  évoquant  sans brutalité cette réalité »

L’esthétique du spectacle s’inspire de l’univers plastique haut en couleurs du peintre et architecte autrichien Friedensreich Hundertwasser (1928-2000) et de ses théories sur l’ écologie avant l’heure. Ici, l’écologie est expliquée aux enfants mais sans leur épargner la réalité: l’urbanisation galopante qui détruit nos campagnes, nos fleurs et nos oiseaux. Et aussi la résilience de notre mère Nature. Une note d’espoir bonne à entendre. La Fabrique qui a déjà été beaucoup été jouée en Normandie, est sans doute promise à un bel avenir. Un coup de coeur

 Mireille Davidovici

Du 7 au 31 juillet à 16 h 35; représentations supplémentaires les mercredis et samedis à 9 h 45, Pré́sence Pasteur 13, rue du Pont-Trouca, Avignon. T. : 04 32 74 18 54.

 

 

 

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