Fraternité,conte fantastique, mise en scène de Caroline Guila Nguyen
Festival d’Avignon
Fraternité,conte fantastique, mise en scène de Caroline Guila Nguyen
Nous nous rappelons de l’émotion suscitée par Saïgon en 2017 à ce même festival (voir Le Théâtre du Blog). Ici, la metteuse en scène nous emmène dans un centre de soins et de consolation.Un lieu fictif inspiré du réel : le bureau de rétablissement des liens familiaux, un organisme de la Croix-Rouge internationale où on essaye que des gens qui se sont perdus de vue, notamment après une guerre, puissent renouer des liens. Ainsi, des femmes et des hommes laissent des messages vocaux à des proches qui ont disparu, avec l’espoir de les retrouver un jour.
Un agent de la N.A.S.A. contrôle le cœur de chacun et constate pour chaque souffrance, une baisse significative des pulsations, ce qui entraîne un dérèglement de la rotation du système solaire:«Quelque chose dans l’univers semblait réagir à cette douleur abyssale ouverte dans le cœur de tous, le cosmos devenait le miroir des cœurs. »«La fraternité, dit Caroline Guila Nguyen (…) s’incarnera à travers le parcours de personnages qui cherchent à construire un avenir commun avec leurs invisibles. »
Chacun nous fait ainsi partager sa souffrance, et les acteurs, entre autres, des amateurs de vingt-et-un à quatre-vingt deux ans, d’origine socio-culturelle différente, sont d’une vérité troublante. Impressionnant de réalisme, le centre avec une cabine à messages et un très grand écran de contrôle de la Terre. Un lieu porteur d’espoir mais aussi de douleur morale qui deviendra un lien entre les personnages. La metteuse en scène nous fait partager une expérience de vie et les témoignages incitent à l’émotion: «Je suis triste, je pleure, mais les larmes me permettent d’aller mieux.»
Mais le message de cette (trop!) longue pièce : trois heures trente avec entracte! manque vraiment de lisibilité… Avec cette forme de théâtre-récit fantastique où le cosmos devient le miroir des cœurs, Caroline Guila Nguyen veut sans doute lier notre destinée humaine à celle de l’univers, avec le risque potentiel d’une mise à l’arrêt…
Jean Couturier.
Spectacle vu le 11 juillet à la Fabrica, Avignon
Du 27 août au 3 septembre, Dramaten, Stockholm, (Suède).
Du16 septembre au 17 octobre, Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris (V ème).
Du 28 au 31 octobre, Centro Dramatico Nacional, Madrid, (Espagne).
Les 8 et 9 novembre, Le Parvis, Tarbes (Hautes-Pyrénées). Du 23 au 26 novembre, MC2: Grenoble (Isère).
Les 1er et 2 décembre, Théâtre de l’Union, Limoges (Haute-Vienne). Du 8 au 11 décembre, Théâtre national Wallonie-Bruxelles, Bruxelles du 15 au 18 décembre, Théâtre de Liège (Belgique).
Du 6 au 15 janvier, Les Célestins Lyon (Ier), (Rhône).
Du 23 février au 3 mars, Théâtre National de Bretagne, Rennes (Ile-et-Vilaine).
Du 9 au 11 mars, Comédie de Reims ; du 17 au 19 mars, Châteauvallon-Scène nationale, Ollioules (Var) et du 24 au 26 mars, La Criée, Théâtre national de Marseille.
Les 4 et 5 avril, Schaubühne, Berlin (Allemagne). Les 9 et 10 avril, Thalia Theater, Hambourg (Allemagne) ; les 26 et 27 avril, São Luiz Teatro, Lisbonne (Portugal).
Et du 11 au 13 mai, La Rose des Vents-Le Grand Sud, Lille (Nord).