Le Temps d’aimer la danse 2021 Chronic(s) 2 conception, chorégraphie et mise en scène d’Hamid Ben Mahi et Michel Schweizer

Le Temps daimer la danse 2021

Chronic(s) 2 conception, chorégraphie et mise en scène d’Hamid Ben Mahi et Michel Schweizer

© Pierrault

© Pierrault

Un solo autobiographique qui est une belle surprise de ce festival, désormais incontournable qui a lieu à Biarritz du 10 au 19 septembre. Les artistes avaient déjà collaboré il y a vingt ans. Marqué par le 11 septembre 2011, ce solo se terminait par ces mots : « Pour rester ici, il faut que je trouve des solutions. » Hamid Ben Mahi accompagne sa break dance de mots justes sur le temps passé et il évoque, en paroles et en mouvements, la danse égyptienne de son enfance, sa manière de transmettre son art aux jeunes générations ou les questions de ses enfants sur son métier. Avec, projeté en fond de scène, l’inscription: SE VENDRE, il s’interroge sur son statut d’artiste en faisant défiler son C.V. Fondateur de la compagnie Hors-Série en 2000, il parle aussi avec un recul certain, du «travail du corps qui vieillit et qui s’use. »

En 2014, (voir Le Théâtre du blog), nous avions aiméé la chorégraphie de Michel Schweizer-Cartelin interprétée par Romain di Fazio, un jeune danseur du ballet de Thierry Malandain et par Jean Guizerix qui disait : «Le temps n’a pas de prise sur ce que le corps a aimé.» Cette belle phrase reste d’actualité pour Hamid Ben Mahi qui fait renaître des passages marquants de sa break dance. Le mot: ENCORE, est aussi projeté et le spectacle se conclut sur cette phrase: «Pour pouvoir durer, il faut que je continue à croire que je vais laisser une trace durable mais, dit-il, je plaisante.»Un moment, poétique et touchant…

Jean Couturier

Spectacle vu le 12 septembre au Théâtre Le Colisée 11 avenue Sarasate, Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Le 20 novembre, Théâtre Louis Aragon Tremblay-en- France (Seine-Saint-Denis) . Les 23 et 24 novembre Scène Nationale Carré-Colonnes, Blanquefort (Gironde).

Les 3 et 4 mars, Théâtre La Passerelle, Gap (Var) et le 26 mars, Théâtre Avant-Scène, Cognac (Charente).

 

 


Archive pour 14 septembre, 2021

Tebas Land de Sergio Blanco, lecture-mise en espace de l’auteur

 

Tebas Land de Sergio Blanco, lecture-mise en espace de l’auteur

 

Cette pièce (2013) marque pour l’auteur et metteur en scène uruguayen, son entrée dans une écriture théâtrale auto-fictive. Le texte brouille les pistes entre le vrai et le faux.« Qui est ce qui est vrai ? Faux ? Moi j’aime jouer avec ces deux possibilités. Le théâtre ? Etre ou ne pas être… et l’auto-fiction, c’est être et ne pas être. » Avec, pour thème central, la figure du parricide, Tebas Land (Terre de Thèbes), la pièces’inspire du célèbre mythe d’Œdipe, de la vie de Saint-Martin de Tours -martyr du IVème siècle- et d’une affaire judiciaire : Martin Santos un jeune parricide, inventée de toutes pièces par Sergio Blanco. Le dramaturge, un des personnages du texte, veut s’emparer de son histoire pour une prochaine création. Régulièrement, il va lui rendre visite en prison. Les entretiens se déroulent toujours au même endroit, dans l’enceinte grillagée d’un terrain de basket.

© Boris Didym

© Boris Didym

Face à cette première dans l’écriture de l’intime, peu importe la part de vérité : «L’auto-fiction vient faire un croche-pied à la vérité, à la réalité. ce qui est intéressant, c’est la métamorphose que l’on va en faire ». Pour cet écrivain passionné de Kafka, ce n’est pas un hasard! Tout comme le nom S de Sergio -le prénom de l’auteur- d’un des trois personnages de la pièce interprétée par deux comédiens. On pense à celui de K. comme Kafka, le héros du roman Le Château. Mais, pour Sergio Blanco, la métamorphose, geste esthétique par excellence, permet de donner un caractère existentiel et poétique à la fabula et à ses protagonistes : « On a envie de déconstruire ce drame contemporain. Pour moi, il est important de traiter la douleur, la souffrance au sens le plus noble, et non dans celui de la victime. Aller vers la douleur dans sa transformation possible, dans sa transfiguration poétique. » Ce choix, proche des codes esthétiques de la tragédie antique et/ou classique et présent dans cette fine écriture dramatique, non dénuée de force politique et sociale, désigne aussi l’émergence d’une pièce. «Comment peut-on tuer quelqu’un» devient ici : «Comment représenter une personne qui tue une autre personne?»

 Écrite en sept jours et rapidement mise en espace pour cette 27ème édition de la Mousson d’été, cette lecture faite par Houédo Dossa et Stanislas Nordey, remarquable de sensibilité et d’esprit, fait entrer le public dans une sphère autre que celle de la répression et de l’enfermement. Au rythme de la rencontre entre le dramaturge, Martin Santos et Frédérico (le comédien), Sergio Blanco crée un espace plus intime et très humain. Et qui laisse libre cours à notre imagination, tout en offrant avec une langue sobre et lourde de sens, un horizon fragile, douloureux et tendre. Un souffle sur la vie avec soi, avec l’autre, avec les autres…

Une émotion profonde s’est vite emparée des spectateurs…Preuve que la lecture peut être également un aboutissement pour un texte de théâtre, aussi dense et expressif qu’une représentation. En laissant advenir une théâtralité inattendue, digne des plus belles mises en scène. Subtile mise en lumière de l’écriture dramatique et pour Sergio Blanco : « On est tout le temps en train d’écrire, c’est une manière de regarder le monde. » Tebas Land, une vision généreuse partagée avec un public enthousiaste et bouleversé !

 Elisabeth Naud

Mise en espace-lecture vue à la 27ème édition de la Mousson d’Été, abbaye des Prémontrés, Pont-à Mousson (Meurthe-et-Moselle).

 Le texte de la pièce traduit de l’espagnol (Uruguay) par Philippe Koscheleff, est publié chez Actualités Éditions.

 

 

 

 

 

 

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