L’Après-midi d’un foehn, conception de Phia Ménard

L’Après-midi d’un foehn conception de Phia Ménard

© Jean-Luc Baujault

© Jean-Luc Baujault

Créée il y a dix ans, cette pièce est un exemple de la confrontation de l’artiste, au sac en plastique, tant décrié et à juste titre. Induisant la future mort de notre planète, il a en effet sa propre vie, bien au-delà de nos existences, pollue les océans, tue les mammifères marins. Doué d’un certain potentiel créateur grâce à sa légèreté, le vent est son compagnon de route. Ici, transformé en une petite marionnette  formée d’un sac, suivie par plusieurs autres  à qui une quinzaine de ventilateurs donneront vie. Les enfants -le spectacle leur est d’abord destiné-  s’amusent de leurs facéties mais découvrent vite et  avec tristesse les mauvais côtés du matériau, quand à la fin, le scène est envahie par des dizaines de petits coussins noirs qui volent partout! Il faut d’abord signaler toute l’importance qu’a ce dispositif scénique rond d’un diamètre d’environ quatre mètres avec cent-vingt spectateurs  autour  qui sont immergés dans la vie de ces sacs….

Cette pièce de trente-huit minutes, très esthétique, réveille l’animisme existant en chacun de nous, émerveillés par les envols de ces pantins désarticulés qui improvisent leur propre chorégraphie. Une manipulatrice, assistée par deux techniciens en cabine chargés de la soufflerie des ventilateurs placés devant des projecteurs et envoyant la chaleur nécessaire, règlent ce ballet sur une composition sonore d’Ivan Roussel, d’après l’œuvre de Claude Debussy.
En 1998, Phia Ménard a fondé sa compagnie Non Nova pour « travailler le défaut loin du cirque et de la jonglerie en en me rapprochant de la danse, du théâtre et de la performance » «Pour développer cette relation et extraire les spectateurs de la contemplation, dit-elle, ma recherche artistique s’articule autour du lien commun à l’être humain, que sont les composantes de la vie, comme l’eau, l’air, la lumière, etc. Dans une société où le virtuel tend à s’imposer dans l’imaginaire, la performance physique, avec des matériaux naturels communs à tous et à toutes, de surcroît indomptables, est un moyen d’interpeller nos sens.»
Vortex une pièce aussi créée en 2011, avec, cette fois, Phia Ménard en grande ordonnatrice d’illusion, est à découvrir dans cette belle programmation.

Jean Couturier

Les deux spectacles sont joués jusqu’au 27 novembre, à Chaillot-Théâtre National de la Danse, 1 place du Trocadéro, Paris (XVI ème).

 

 

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