Fruit Tree, chorégraphie de Lara Barsacq, musiques de Nick Drake et Igor Stravinsky

Fruit Tree, chorégraphie de Lara Barsacq, musiques de Nick Drake et Igor Stravinsky

 Librement inspiré des Noces d’Igor Stravinsky, le spectacle veut être une réflexion sur le rituel de mariage évoqué dans ce ballet mais aussi sur le travail de Bronislava Nijinska, sœur et alter ego du célèbre Vaslav Nijinski, injustement oubliée du grand public. Le compositeur écrivit cette partition entre 1915 et 1917, à partir de musiques pour noces paysannes, glanées à travers la Russie. Serge Diaghilev, séduit par la pièce, la met au programme des Ballets russes et la création en eut lieu le 13 juin 1923 à l’Opéra-Comique à Paris, dans la chorégraphie de Bronislava Nijinska, alors directrice de la compagnie.  Une cérémonie où la mariée verse des larmes, avant son rapt consenti… Une tristesse se dégage de ces «scènes chorégraphiques russes avec chant et musique» mais sur cette œuvre révolutionnaire, Bronislava Nijinska a brodé une partition scénique osée et d’une sensibilité moderne.

« Fruit Tree trouve ses origines dans mon désir de créer une pièce intense, sensuelle et crue, dit Lara Barsacq et j’aimerais restituer une ambiance d’atelier où il serait possible d’évoquer la liberté des corps dansants et leurs voix. » La chorégraphe a choisi le premier tableau, La Tresse. » Bronislava Nijinska aurait choisi, elle, une scène métaphorique représentant la mariée, avec deux nattes gigantesques, tenues par les autres femmes ». Comme le montre une photo d’époque. La mise en scène de Fruit Tree joue sur ces postiches capillaires, manipulés par Marta Capaccioli, Marion Sage, Carlos Garbin et Sue-Yeon Youn. »

Dans un long préambule, on nous explique la démarche du spectacle et cela parle plus, que cela ne danse. Puis un passage joliment chorégraphié et des chœurs sur la musique d’Igor Stravinsky laissent à nouveau place à des textes improvisés sur la symbolique de ces chevelures démesurées, en les comparant aux réseaux racinaires des arbres. A la fin, une chanson en forme de blues sur la plantation d’un arbre portera le nom d’une spectatrice. Lara Barsacq, danseuse et actrice passée par la Batsheva d’Ohad Naharin, se consacre maintenant à la chorégraphie pour ses projets ou ceux d’autres compagnies. Depuis quelques années, elle écrit Lost in Ballets russes, une recherche sur l’histoire de la danse. Avec Fruit Tree, elle travaille sur l’archéologie d’un ballet fondateur de la modernité et porté par une femme, où elle en explore les ramifications sur une sensibilité artistique féminine d’aujourd’hui. Un travail en cours que les interprètes partagent avec le public. Mais nous sommes restée sur notre faim…

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 26 novembre à l’Atelier de Paris, Cartoucherie,  2 route du Champ de Manœuvre. Vincennes (Val-de-Marne. Métro: Château de Vincennes+ navette gratuite. T. :  01 41 74 17 07.

 Le 16 décembre, La Manufacture C.D.C.N. de Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux  (Gironde).

Les 11 et 12 février, Pays de Danses, Théâtre de Liège, Liège et le  25 février, Bits of Dance, Bruges (Belgique).

Et du 17 au 19 mars,  In Movement, Les Brigittines, Bruxelles (Belgique).

 

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