Le Bain, d’après Les Métamorphoses d’Ovide, traduction de Marie Cosnay, adaptation et mise en scène de Gaëlle Bourges, (à partir de six ans)

 

Le Bain, d’après Les Métamorphoses d’Ovide, traduction de Marie Cosnay, adaptation et mise en scène de Gaëlle Bourges, (à partir de six ans)

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Une pièce de cinquante minutes fondée sur le célèbre récit du poète latin et sur les non moins célèbres tableaux du XVI ème siècle,  Diane au bain de l’École de Fontainebleau d’après François Clouet que l’on peut voir au musée des Beaux-Arts de Tours et Suzanne au bain du Tintoret, maintenant au musée du Louvre-Lens. Gaëlle Bourges recrée ces scènes de bain avec quelques poupées et accessoires comme, entre autres, un arrosoir d’enfant. Mimées par trois jeunes actrices vêtues de noir la plupart du temps silencieuses qui miment, dansent et chantent parfois cette célèbre histoire. Et une belle voix féminine enregistrée décrit ces tableaux avec une grande clarté et sans aucune prétention ces tableaux dans une langue claire et riche de sens, les tableaux. Un récit qui commence donc par un épisode tiré des Métamorphoses d’Ovide : Diane chasseresse se baigne nue mais surprise par Actéon, un chasseur, va vite le transformer en cerf.
Suit, tiré de l’Ancien Testament  (
ch. XIII) du Livre de Daniel,  un autre récit qui a inspiré des dizaines de peintres mais aussi des compositeurs comme Roland de Lassus… Une jeune femme, Suzanne prend son bain dans une rivière mais se voit matée par deux vieux qui lui proposent de faire l’amour… Ce que bien entendu, elle refusera. Pour se venger, ils l’accusent alors d’adultère et veulent la faire condamner à mort mais le très jeune prophète Daniel prouvera son innocence et les vieillards seront finalement punis pour leur indiscrétion et leur mensonge…

Il y a sans doute ici une revendication féministe chez Gaëlle Bourges, puisque cette représentation du corps nu de Suzanne a été, exclusivement ou presque, le fait d’artistes  de sexe masculin. Mais ce Bain vaut surtout pour son impressionnante picturalité, la qualité du récit et son interprétation.  Sur le petit plateau, deux praticables couverts de plastique noir ( pas très heureux mais bon…) pour faire jouer ces poupées, traduction ironique des modèles féminins posant devant ces hommes.C’est un spectacle à la fois d’une grande subtilité, très bien interprété par ces trois actrices-danseuses et qui visiblement, a passionné la quarantaine d’enfants puisque c’était, ce jour-là,une séance pour les écoles. Le récit était traduit en langue des signes par une jeune femme également tout en noir.
Si ce
Bain se joue près de chez vous, n’hésitez pas, quel que soit votre âge: nous n’y voyons pas les mêmes choses mais c’est aussi un des atouts de ce bon spectacle.

 Philippe du Vignal

 Spectacle vu le 25 novembre au Théâtre Gérard Philipe, Saint-Denis ( Seine-Saint-Denis).

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