Adieu René de Obaldia
Adieu René de Obaldia
Un auteur récemment disparu à cent trois ans dont les pièces avaient été beaucoup jouées dans les années cinquante-soixante, notamment Génousie que nous avions vue montée autrefois par Jean Vilar au T. N.P. Et surtout en 64 une remarquable et très drôle parodie de western Du Vent dans les branches de sassaffras, mise en scène de René Dupuy avec le grand Michel Simon qui jouait superbement John-Emery Rockefeller (soixante-dix ans), un vieux cow-boy dur à cuire. Françoise Seigner, y jouait sa femme Caroline d’une cinquantaine d’années? Une pièce qu’avait remontée Bernard Murat il y cinq ans au Théâtre Edouard VII pour quelques représentations, avec François Berléand dans ce même rôle.
La même année 64, Marcel Maréchal jouait Casimir dans L’Azote où l’auteur en un acte, s’en prend aux clichés de la masculinité et de la féminité avec deux personnages : Justine une jeune femme aux airs évaporés, et Casimir un soldat bourru.
Le Défunt avait été rejouée en 2018. Deux femmes évoquent Victor: Julie, sa veuve et madame de Crampon, sa maîtresse découvrent que leur grand amour était en fait un prédateur sexuel…
Mais les jeunes ou moins jeunes metteurs en scène ont oublié ce théâtre, dont les dialogues sont encore parfois en phase avec l’actualité. René de Obaldia était aussi connu et joué aussi à l’étranger. Notre correspondant grec Nektarios-Georgios Konstantidinis l’adorait: «On se parlait souvent au téléphone, dit-il, il était très aimable! J’ai traduit en grec L’Azote et Le Défunt. Ces pièces publiées aux éditions Evmaros, n’ont pourtant jamais été monté en Grèce. Peut-être un jour… »
Témoignage émouvant, ci-contre cette lettre écrite à Nektarios par l’auteur qui avait alors cent ans…. et qu’il nous a envoyée. Grand merci à lui.
Philippe du Vignal