Là/ Pièce en blanc et noir pour deux humains et un corbeau-pie par la compagnie Baro d’evel

Là/ Pièce en blanc et noir pour deux humains et un corbeau pie par la compagnie Baro d’evel

Gus, une souris malicieuse, fut un des personnages inventés par Walt Disney dans Cendrillon (1950). Aujourd’hui, Gus, un surprenant corbeau-pie, bien réel, est le fil rouge de la pièce de cette compagnie franco-catalane. Il a une intelligence équivalente à celle des grands singes et peut, entre autres, faire des gestes successifs pour essayer d’obtenir une récompense. Pour Camille Decourtye, «dans nos spectacles, l’animal a le rôle de guide, d’observateur, et il est celui qui pose les questions. Pour moi, les animaux ne sont pas là parce que nous avons souhaité leur faire une place, mais parce qu’ils sont eux aussi le Monde que l’on raconte. »

© F. Passerini

© F. Passerini

Ici, une complicité totale entre les artistes et cet oiseau…. «L’arrivée d’un animal chez nous est une réelle démarche d’adoption, c’est pour cela que nous en avons peu. Chevaux et oiseaux sont libres et chaque scène où ils interviennent, garde une part d’improvisation, car nous n’utilisons pas de méthode qui viserait à mécaniser les animaux et à leur faire faire des exercices comme des automates. Nous cherchons plutôt à inventer avec eux un langage commun, pour communiquer par le corps et la voix. »

Camille Decourtye, son compagnon et partenaire Blaï Mateu Trias nous emportent en une heure dix dans un monde où tous les repères habituels ont explosé. Ces humains naissent d’un mur blanc qu’ils fracturent, puis essayent de se parler mais sans arriver à se comprendre. Seul les relie un langage physique qu’ils inventent en se découvrant mutuellement. Leur gestuelle d’une grande esthétique rappelle celle des couples du célèbre Tanztheater de Pina Bausch.

 Gus vient souvent participer à leurs échanges et la tendresse entre ces êtres vivants est palpable. Ici, pas d’anthropomorphisme, l’oiseau reste un oiseau et induit une forme d’animalité dans les rapports humains. Est-ce de la danse, du théâtre, du cirque ou une performance chantée? Qu’importe, le public conquis a, debout, longuement salué les trois artistes. Il faut aller voir ce spectacle, et aussi Falaise, un plus grand format,  que nous avions plébiscité  (Voir Le Théâtre du blog)

Jean Couturier

Jusqu’au 5 mars, Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard de la Chapelle, Paris (X ème). T. : 01 46 07 34 50.


Archive pour 3 mars, 2022

Là/ Pièce en blanc et noir pour deux humains et un corbeau-pie par la compagnie Baro d’evel

Là/ Pièce en blanc et noir pour deux humains et un corbeau pie par la compagnie Baro d’evel

Gus, une souris malicieuse, fut un des personnages inventés par Walt Disney dans Cendrillon (1950). Aujourd’hui, Gus, un surprenant corbeau-pie, bien réel, est le fil rouge de la pièce de cette compagnie franco-catalane. Il a une intelligence équivalente à celle des grands singes et peut, entre autres, faire des gestes successifs pour essayer d’obtenir une récompense. Pour Camille Decourtye, «dans nos spectacles, l’animal a le rôle de guide, d’observateur, et il est celui qui pose les questions. Pour moi, les animaux ne sont pas là parce que nous avons souhaité leur faire une place, mais parce qu’ils sont eux aussi le Monde que l’on raconte. »

© F. Passerini

© F. Passerini

Ici, une complicité totale entre les artistes et cet oiseau…. «L’arrivée d’un animal chez nous est une réelle démarche d’adoption, c’est pour cela que nous en avons peu. Chevaux et oiseaux sont libres et chaque scène où ils interviennent, garde une part d’improvisation, car nous n’utilisons pas de méthode qui viserait à mécaniser les animaux et à leur faire faire des exercices comme des automates. Nous cherchons plutôt à inventer avec eux un langage commun, pour communiquer par le corps et la voix. »

Camille Decourtye, son compagnon et partenaire Blaï Mateu Trias nous emportent en une heure dix dans un monde où tous les repères habituels ont explosé. Ces humains naissent d’un mur blanc qu’ils fracturent, puis essayent de se parler mais sans arriver à se comprendre. Seul les relie un langage physique qu’ils inventent en se découvrant mutuellement. Leur gestuelle d’une grande esthétique rappelle celle des couples du célèbre Tanztheater de Pina Bausch.

 Gus vient souvent participer à leurs échanges et la tendresse entre ces êtres vivants est palpable. Ici, pas d’anthropomorphisme, l’oiseau reste un oiseau et induit une forme d’animalité dans les rapports humains. Est-ce de la danse, du théâtre, du cirque ou une performance chantée? Qu’importe, le public conquis a, debout, longuement salué les trois artistes. Il faut aller voir ce spectacle, et aussi Falaise, un plus grand format,  que nous avions plébiscité  (Voir Le Théâtre du blog)

Jean Couturier

Jusqu’au 5 mars, Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard de la Chapelle, Paris (X ème). T. : 01 46 07 34 50.

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