A tous nos chers amis et chers collègues russes

 Spécial Ukraine

 

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A tous nos chers amis et chers collègues russes,

nous sommes très nombreux en France à penser à vous, à vouloir vous joindre et vous parler. Nous refusons toutes les politiques qui nous opposent, nous éloignent les uns des autres et nous conduisent à la guerre. Nous refusons qu’une nouvelle guerre froide s’installe entre nous, entre deux blocs opposés avec son cortège de menaces et de terreur.
Les Russes sont nos amis, nos frères ; nous aimons leurs écrivains, leurs artistes, nous connaissons leurs sacrifices pendant la dernier conflit mondial et nous leur en sommes immensément reconnaissants.

Aussi, nous refusons que l’on oppose nos deux peuples pour des raisons de géopolitique à courte vue. La diplomatie doit remplacer la guerre. Nous faisons appel  à vous, au dialogue qui doit s’instaurer, à la bonne volonté de tous, pour éviter que se développe la guerre et la catastrophe qui la suit. Elle n’est pas la solution. Elle apporte trop de souffrances et de rancune chez ceux qui la subissent. Unissons nos bonnes volontés pour imposer à nos dirigeants des solutions communes, des solutions humaines, respectueuses des droits des peuples. Avec vous, nous pouvons faire avancer la paix. Ne rompons pas le dialogue. Restons unis.

Nous vous envoyons nos meilleures pensées et nos salutations.

 Docteur Jean-François Rabain, psychiatre. 


Всем нашим русским друзьям и коллегам. 

Дорогие друзья, коллеги, 

 

Многие из нас здесь, во Франции, сейчас мысленно с вами, и нам очень хотелось бы с вами встретиться и поговорить.  Мы отрицаем любые политические действия, которые разводят нас по разные стороны баррикад, отдаляют нас друг от друга и, тем более, ставят всех нас на порог войны.  Мы не хотим новой холодной войны между двумя противоборствующими блоками, войны, сопровождающейся угрозами и террором. Русские люди всегда были и остаются нашими друзьями, нашими братьями.  Мы – французы – любим ваших писателей и художников, но прежде всего мы помним о принесенной вашим народом жертве во Второй мировой войне и всегда будем благодарны за это. Поэтому мы выступаем против того, чтобы геополитическая трагедия, которая, мы верим, рано или поздно закончится, сделала бы  наши народы врагами. Дипломатия должна заменить войну.  Мы обращаемся к вам  с призывом бороться всеми силами и средствами за диалог и требовать его незамедлительного начала, требовать проявления доброй воли со всех сторон, во избежание полномасштабной войны и вытекающей из неё катастрофы.   В современном мире война не может быть способом решения вопросов. Она несет слишком много страданий и горя тем, кто оказался в её жерновах. Призываем вас объединить усилия и обратиться к руководству наших стран с требованием найти обоюдные и гуманные решения, основанные на уважении к основополагающим правам человека. Вместе с вами мы сможем добиться мира. Давайте не прерывать наш диалог. Давайте держаться вместе. Шлем вам наши самые добрые пожелания,

Доктор Дж.Ф. Рабан


Archive pour 16 mars, 2022

L’Équipé.e direction artistique de Laëtitia Guédon et Julie Deliquet

L’Équipé.e, direction artistique de Laëtitia Guédon et Julie Deliquet

 «Parce que les droits de femmes et leur place dans l’art sont encore à défendre»: la directrice des Plateaux Sauvages et celle du Centre Dramatique National Gérard Philipe à Saint-Denis ont proposé pour ce mini-festival à Marie Dilasser et Leïla Anis, d’écrire sur le thème du secret au féminin, en explorant les territoires de Saint-Denis et du XX ème arrondissement de Paris.
Six équipes se sont emparées des textes pendant trois jours… Un marathon de petites formes dans ce lieu chaleureux que sont Les Plateaux Sauvages. Avec de bonnes surprises au menu. Les secrets ont besoin d’être dévoilés hors des alcôves de la honte : «Tout l’enjeu est de trouver les stratégies pour se faire entendre, écrit Marie Dilasser. L’une de ces stratégies est la prise collective de parole. On le voit avec les #Metoo, ce genre de prise de parole apporte des changement structurels. » 

J’ai une bombe dans mon téléphone de Marie Dilasser par Alix Riemer

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Alix Riemer © Pauline Le Goff

 «A la recherche d’une histoire liée à une femme, tenue secrète », Alix Riemer, la narratrice entre dans une église… Là, sur les conseils du curé qui n’a rien à révéler, elle interpelle la statue de la Vierge Marie: a-t-elle des secrets? Et combien en a-t-elle entendus? Que ferait-elle en entendant, comme notre héroïne, les paroles intolérables de cet inconnu, rencontré par hasard et qui excuse racisme et pédocriminalité ?

«Je suis comme elle, statique. Elle ne tremble pas, elle ne descend pas de son piédestal», dit la jeune femme qui se promet d’agir, pour qu’enfin les paroles tues des victimes se libèrent… Et ça va faire mal, comme une bombe qu’on dégoupille «pour que la honte change de camp ».

La comédienne se saisit avec pétulance de cette œuvre polémique, écrite sur mesure et nous entraîne dans une quête à la fois sérieuse et ludique… Un joli conte philosophique devant une fresque colorée.

 Invisibles de Marie Dilasser par Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna

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Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna © Pauline Le Goff 

 Course-poursuite sur le plateau envahi de plantes vertes… La femme de ménage et la concierge s’ébattent en riant, musardent, dansent et disent leur amour. Question d’épiderme: «Je pense avec ma peau, je parle avec ma peau. » (…) dit la femme de ménage, je vous débarbouille avec mes mots.» Et sur le parquet de danse, voilà ces anonymes de bas étage prendre corps, enlacées pour un pas de deux parlé-dansé, cadencé: «Spéléologie charnelle. Nos sexes sont des bouches qui se parlent sur le dance floor.»

Pour Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna, «ce qu’on ne peut pas dire avec les mots, on le dit avec le corps.» Marie Dilasser s’est inspirée de leurs suggestions: «Elles m’ont parlé d’immeuble, de femme de ménage, de concierge, d’Almodovar.» D’où ce texte. Elles n’ont pas froid aux yeux et nous retrouvons avec plaisir ce duo inclassable qui œuvre au croisement des langages, depuis leurs premières performances à double visage: El como quieres (1997) jusqu’à Family Machine, d’après The Making of Americans de Gertrude Stein au Théâtre National de Chaillot (voir Le Théâtre du blog).

Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna glissent du français, à l’espagnol, ou au catalan, du théâtre, à la danse, avec décalages de sens toujours joyeux. Nous aimons les secrets que nous font voir  ces Invisibles. Et leur verbe devenu chair.

Il faudrait que ces spectacles, légers et inventifs, puissent continuer leur carrière sur la lancée des  Plateaux sauvages…

Mireille Davidovici

Spectacles joués du 8 au 12 mars, aux Plateaux Sauvages, 5 rue des Plâtrières, Paris (XX ème).

Spécial Ukraine: Soirée de soutien à l’Odéon le lundi 21 mars à 20 h.

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Spécial Ukraine: Soirée de soutien à l’Odéon le lundi 21 mars à 20 h.

Avec la participation de l’Institut français, et en partenariat avec France Culture, cette soirée est préparée par Lucie Berelowitsch, directrice du Centre Dramatique National de Vire, et par Stéphane Braunschweig, directeur du Théâtre de l’Odéon, avec la participation d’artistes ukrainiens et français. La soirée sera introduite par Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français et par Delphine Borione, ambassadrice pour les Droits de l’Homme.

Il y aura une lecture de poèmes d’écrivains d’Ukraine et d’une pièce inédite en France, Mauvaises routes (2018) de Natalka Vorojbyt, dramaturge et scénariste de ce pays, qui sera là avec sa traductrice Iryna Dmytrychyn.  Cette auteure de quarante-sept ans a fondé avec le metteur en scène allemand Georg Zheno,  le Théâtre des Déplacés, où les réfugiés du Donbass peuvent raconter leur périple. La guerre en Ukraine est un thème récurrent dans ses pièces qui ont été jouées dans son pays, en Russie, Lituanie, Pologne, Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mauvaises routes -six histoires de relations entre hommes et femmes, partis sur les routes déglinguées du Donbass en guerre- a été écrite partir de témoignages  réunis par l’autrice et célèbre la vie dans toutes les circonstances et vient d’obtenir le prestigieux prix Taras-Chevtchenko dans la catégorie: Art du théâtre.

Participeront aussi à cette soirée les DakhaBrakha, un groupe formé en 2004 à l’initiative du metteur en scène Vlad Troïtskyi au théâtre Dakh, à Kiev. Iryna Kovalenko, Olena Tsybulska, Nina Garenetska et Marko Halanevych réinventent les mélodies populaires d’Ukraine, nourries de polyphonies et d’instruments variés, empruntant autant à l’Orient et à l’Afrique qu’aux Balkans… Et seront aussi là les Dakh Daughters,  un groupe féminin créé il y a dix ans à Kiev qui ont joué dans les spectacles de Lucie Berelowitsch. (voir dans Le Théâtre du Blog). Ces comédiennes, musiciennes et chanteuses engagées font partie de Dakh, ce théâtre underground. D’où leur nom… Et elles interprètent mélodies traditionnelles de leur pays, freak folk, chansons de cabaret, musiques du monde et pop baroque…

Ph. du V.

Théâtre de l’Odéon, lundi 21 mars à 20h. Tarif unique : 20 € . Les recettes seront intégralement reversées à la Croix-Rouge. On peut aussi faire un don directement.

Mauvaises routes est à paraître aux éditions l’Espace d’un instant.

Acosta Danza 100% Cuban, par la compagnie Acosta Danza

Acosta Danza 100% Cuban, par la compagnie Acosta Danza

 A Chaillot -Théâtre national de la Danse, en ce moment nous pensons aux riches heures du Théâtre des Nations des années soixante qui fit connaître au public parisien des chorégraphies venant du monde entier. La pandémie a bloqué toutes les compagnies internationales pendant presque deux ans et nous nous réjouissons de voir des ballets étrangers comme en décembre, A Passage to Bollywood ( voir Le Théâtre du blog)

Et bientôt la Sydney dancewalk company australienne, le Skopje dance theater de Macédoine et la compagnie belge Ayelen Parolin.  En ce moment la  Les artistes de la compagnie cubaine Acosta Panza, avec une belle énergie enchaînent ici joyeusement en deux heures et à un rythme soutenu, cinq tableaux de styles différents, mais inégaux. Nous en avons retenu les trois derniers:  Paysages, Soudain et La nuit, chorégraphiés dans un style presque néo-classique par le Suédois Pontus Lidber. Cela se passe dans un champ de blé où les danseurs évoluent avec élégance sur une musique planante de Le Brouwer et Stefan Levin. Ils se croisent, se cherchent et nous pensons par moments au Sacre du Printemps.

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©Johan Person

Dans Impronta, chorégraphie de Maria Rovira, Zeleidy Crespo ondule dans une ample robe bleue. Sa gestuelle pendant sept minutes rappelle aux plus anciens des spectateurs, la belle meneuse de revue martiniquaise Lisette Malidor des années soixante-dix, au Casino de Paris où Roland Petit l’avait repérée, puis au Moulin- Rouge. Le tableau final, De Punta a Caba, chorégraphié par Alexis Fernand, se passe sur une promenade en bord de mer à La Havane, dont l’image est projetée en fond de scène. Les danseurs finissent, sans raison apparente, en sous-vêtements couleur chair! Sur l’écran, leurs doubles s’animent en écho à leurs mouvements, comme dans certaines pièces de Dominique Hervieu et José Montalvo qui ont été dansées ici. «Au fil de mon parcours, dit Carlos Acosta, j’ai interprété des danses folkloriques, populaires et urbaines, avant d’étudier la technique de ballet classique.» Et les danseurs servent ici un mélange des genres.

Jean Couturier

Jusqu’au 18 mars, Chaillot-Théâtre national de la Danse,1 Place du Trocadéro, Paris (XVI ème), T: 01 53 65 31 00.

 

Métropole de Vincent Farasse, mise en scène d’Arnaud Raboutet

Métropole de Vincent Farasse, mise en scène d’Arnaud Raboutet

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©x Joséphine Thoby Claire)

Six personnages pris dans les mouvements de la capitale et de sa banlieue. Claire, traductrice de poèmes, gagne sa vie grâce à des séances de strip-tease et à des rencontres  pseudo-érotiques frisant la prostitution. Elle est en couple avec un beau et jeune William qui, lui, est au chômage Et elle a pour client régulier Xavier, un riche homme d’affaires aux cheveux blancs dont Liane, sa fille a des rêves de grand centre pour jeunes en détresse dans la lointaine banlieue. Mais elle vit aux crochets de son père avec lequel elle refuse de travailler. Son compagnon Medhi travaille au super-marché pour continuer à faire sa quatrième année de médecine. Comme il ne peut plus payer son loyer, il sera obligé de s’installer chez sa sœur Latifa, qui élève seule ses deux enfants et qui travaille à la Défense très tôt le matin pour nettoyer les bureaux. Mais elle devra quitter son logement en très mauvais état qui va être démoli, pour aller habiter au Blanc-Mesnil en banlieue, ce qui rallongera encore son trajet. William finira lui par travailler dans l’entreprise de Xavier. La pièce se finira en pirouette sur l’image de Latifa continuant à passer l’aspirateur…

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©x Daniel Berlioux ( Xavier)

Urbaniste de métier, après avoir mis en scène Passage de la Comète de Vincent Farasse, il a semblé à Arnaud Raboutet que son approche rendait l’entreprise pertinente, puisqu’il s’agit selon lui d’une critique de notre société, plus exactement en Île-de-France avec ses millions d’habitants qui ne cessent de se croiser surtout dans le métro ou le RER. Piégés par des allers et retours entre leur travail et leur domicile. Vivant non dans des villes ou villages, mais dans des zones urbaines qui vont encore s’accroître avec la création du Grand Paris et la zone du plateau de Saclay un jour desservie par le métro.

On peut espérer qu’elles seront plus réussies que celles de Nanterre, consacrées à de grands et sinistres espaces de bureaux sans vie dès que le soir tombe et imaginées il y a une vingtaine d’années par les urbanistes de service… Tiens, métro: -même mot issu du grec ancien- que métropolisation, le mot qui fâche et qui rime forcément avec gentrification, c’est à dire grignotage accéléré de quartiers jusque là très populaires par des cadres qui ne veulent à aucun prix habiter en dehors du Paris historique. Quant aux ministres et secrétaires d’Etat, combien habitent la banlieue? Les choses ont un peu évolué depuis la crise du covid avec une gentrification qui ne veut pas dire son mot, à cent kms de Paris voire plus à Poitiers voire Bordeaux, à deux heures de TGV..  Et oui, la capitale s’est radicalement transformée. Dans le XX ème, il n’y avait pas toujours l’électricité dans certains logements vers les années soixante, entre autres, là ou Georges Perec avait habité.

L’auteur montre au début assez habilement la paupérisation et l’ubérisation, autrement dit la main-mise par le capitalisme sur les classes sociales les plus défavorisées : comme les émigrés mais aussi maintenant les étudiants issus de familles pauvres. Reste la débrouillardise, l’entraide et la solidarité pour rompre l’isolement. Vincent Frasse a habilement entrelacé les séquences et on suit bien les personnages dans leurs aventures urbaines mais bon, passé la première demi-heure, le texte fait du sur-place et pas si sûr que « ces six rôles féminins comme masculins soient si denses, subtils et originaux », comme le dit un peu vite Arnaud Raboutet. Quant à des thèmes comme « la financiarisation du temps, la liquidation de l’espace, le phénomène de métropolisation », il faudra repasser. Et le texte, côté dramaturgie, ressemble aux piécettes qu’on voit dans tous les festivals, sans autre grande originalité ici que le thème. Plus difficile à traiter sur une scène que dans un essai de sociologie. Et nous sommes bien loin du « récit sensible et d’une pensée critique qui affleurent au croisement de leurs trajectoires, de leurs peurs et de leurs espoirs. »

Sur le petit plateau, rien, même pas une chaise, juste deux petits praticables où s’appuyer ou s’asseoir deux coffres où s’appuyer et dans le fond de scène, un châssis servant de coulisse où les personnages surtout la strip-teaseuse vont mettre de nouveaux vêtements. Mise en scène du genre d’une précision d’architecte-urbaniste, avec une impeccable circulation de ces six personnages, non en quête d’auteur mais de sens. La pièce est bâtie en une série de séquences très courtes mais avec une distribution trop inégale. Daniel Berlioux, en patron âgé, fait preuve d’un solide métier et Joséphine Thoby, la traductrice-strip-teaseuse,très crédible, a une belle présence gestuelle. Comme Elisa Hartel (Latifa). Mais les autres acteurs, que l’on sent pas très à l’aise, s’en sortent moins bien.
Quant à «l’univers que nous proposons, dit le metteur en scène avec une certaine prétentio,, il se veut singulier en ce que tout relève d’une création originale: musique, vidéo, costumes et lumières. » Volontairement singulier peut-être pour lui, mais pourquoi cette forme ronde en vidéo qui surgit de temps à autre sans raison sur un écran et surtout pourquoi ces costumes tous vraiment laids et qui ne font pas sens, en particulier une immonde robe-sac dorée -vite faite-mal faite- qui «habille» Liane (Camille Gélin). Tous les créateurs ne sortent pas de la brillante section: costumes des Arts Déco mais il y a des limites ! Et là Arnaud Raboutet aurait intérêt à revoir d’urgence les choses.

Alors à voir ? Le texte, faute de parti-pris, n’a rien de très enthousiasmant mais bon, si vous n’êtes pas très difficile et si vous voulez découvrir Joséphine Thoby, pourquoi pas? Mais les places sont à 26 €, ce qui fait quand même cher pour une piécette…

Philippe du Vignal

Théâtre de Belleville, 16 passage Piver, Paris (XI ème).  theatredebelleville.com

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