Very Math Trip, de et avec Manu Houdart, mise en scène de Thomas Le Douarec

Very Math Trip, de et avec Manu Houdart, mise en scène de Thomas Le Douarec

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C’est en une heure et quelque, une sorte de balade dans le pays redoutable des maths qui laissent de très mauvais souvenirs à beaucoup d’entre nous, que ce soit au collège ou au lycée avec équations, abscisses et ordonnées, etc. voire depuis l’école primaire avec des histoires glaçantes de trains, pourcentages, tonnes de blé, contenus de bidons à soustraire ou ajouter…. Manu Houdart s’amuse et amuse avec  équations et chiffres, après les succès de son livre Very Math Trip. « Les maths ont depuis longtemps pris une place majeure dans ma vie. J’aime leurs belles histoires, leurs énigmes, leurs secrets et par-dessus tout, leurs effets de surprise. »

En pantalon noir, chaussettes dépareillées, chemise blanche, bretelles et nœud papillon, Manu Houdart veut nous convaincre de toute la magie des maths et aussi du mystère -juste apparent- qu’elle recèlent. Ce professeur agrégé de maths belge est un excellent pédagogue, même s’il va parfois un peu vite.
Il a d’abord une grande gentillesse et est le plus clair possible. Comme il a aussi une excellente diction et qu’il maîtrise parfaitement son domaine, il arrive à faire participer, sans difficulté et avec beaucoup d’humour, un public qui ne demande que cela. Il nous explique entre autres le théorème de Pythagore, avec la mesure d’un poteau planté sur une terrain de foot et se livre à des démonstrations d’algèbre et géométrie.
Il nous fait travailler, entre autres,  sur la fameuse courbe de Gauss et ses probabilités: dans cette salle d’une centaine de personnes, deux au moins, dit-il, ont les mêmes jour et mois de naissance. Vérifiés, à la grande stupéfaction du public! Et il parsème son discours d’anecdotes savoureuses, rappelant au passage que le très riche M. Nobel n’a pas voulu créer de prix de mathématiques: une sombre histoire de rivalité avec un collègue matheux qui lui avait piqué  son amoureuse…
Avec Manu Houdart, tout devient-presque-limpide et le public, tous âges confondus, s’amuse avec ces démonstrations auxquelles il participe vraiment. La fin de ce solo est brillante, quand Manu Houdart nous parle du fameux  π, avec, projetée sur grand écran, des milliers de cette fameuse série de chiffres. π: un rapport constant de la circonférence d’un cercle avec son diamètre, d’une importance capitale en maths comme en physique. Et il rappelle que, si les seize premiers chiffres sont: 3,141 592 653 589 793, on connaissait il y a quelques années plus de douze mille milliards de ses décimales ! A la fin, nous aurons même droit à un bonus : une petite séance de mentalisme où il «devinera» dans un petit livre rassemblant par milliers, des chiffres de cette série de π, se trouve le jour et le mois de naissance d’une spectatrice, bien entendu inconnu de lui.

Manu Houdart rappelle aussi que cette découverte de π est aussi liée au nombre d’or, souvent utilisé en art comme en architecture. Avec un rapport entre le périmètre de la base et le double de la hauteur comme la pyramide de Khéops…Et cela donne le vertige, il précise que le record officiel de mémorisation passe en 2.015 à 70.000 décimales, dites en neuf heures et vingt-sept minutes par Rajveer Meena, un étudiant indien, puis en octobre de la même année à 70.030  en dix-sept heures quatorze minutes, dites par un autre Indien, Suresh Kumar Sharma…

Un solo exceptionnel mis en scène avec intelligence et précision par Thomas Le Douarec, garanti sans fumigènes ni micro H.F. A mi-chemin entre une performance et du vrai théâtre. Et très souvent drôle, ce qui n’est jamais un luxe, et loin très loin, des monologues souvent fastidieux tirés de romans, une manie qui sévit actuellement. Une belle réussite et la petite classe d’une centaine de personnes- dont une dizaine de profs de maths- est sortie de cette grande cave voûtée aux belles pierres blanches, visiblement enchantée de l’expérience. Les enfants avaient plein d’étoiles dans les yeux…

Dehors sur le boulevard de Bonne Nouvelle, une grande brocante… et un autre théâtre politique celui-ci en plein air: une grande manif-installation avec de très nombreux jeunes du collectif Extinction Rébellion qui ont bloqué la circulation vers 9 h 45 avec des barricades de bottes de foin pour dire leur colère face à l »inaction climatique » des candidats à la Présidentielle. Une banderole avec des mots: “Ce monde se meurt, construisons le prochain” et ces militants scandaient : “On est chaud, chaud, chaud, plus chaud que le climat”. Les fait sont têtus: ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen n’ont montré beaucoup de bonne volonté pour faire appliquer les réformes de l’Accord de Paris. Note à benêts: pour une fois, les nombreux C.R.S. laissaient faire et n’étaient pas agressifs…Le message de ce collectif est clair: A bon entendeur, salut, et à dimanche prochain, dans les urnes… Cela se passait sur les boulevards un samedi de Pâques ensoleillé.

Philippe du Vignal

Les samedis seulement au Théâtre du Gymnase, 3! boulevard de Bonne Nouvelle, Paris (Xème). T. : 01 42 46 79 79.

 

 

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