Flowers (we are) chorégraphie de Claire Croizé

Flowers (we are) chorégraphie de Claire Croizé

 Un projet séduisant: mêler la musique de Jean-Sébastien Bach et les Elégies de Duino de Rainer-Maria Rilke. «Avec cette pièce, j’ai d’abord voulu assumer une dimension narrative, dit Claire Croizé. Le début de la seconde Élégie emprunte à l’Ancien Testament avec l’histoire de Tobie priant l’archange Raphaël de secourir son père, rendu aveugle par une malédiction. Cette courte histoire structure la pièce en offrant de multiples variations.»

 En fond de scène, se découpe sur un drapé d’argent sur lequel les effets lumineux d’Hans Meijer, découpent un paysage de montagnes. Les trois interprètes seront tour à tour les personnages de la légende. Le père aveugle et avançant à tâtons, mains tendues et se déplaçant avec l’aide de ses partenaires, l’ange aux pas légers et Tobie, priant à genoux. La chorégraphie fonctionne par ruptures de styles: la musique se déglingue et les danseurs se lancent dans une joyeuse débandade… Mais nous perdons de vue cette fable qui semble se répéter plusieurs fois avec des modalités musicales, gestuelles différentes et changements de costumes.

 La danse est banale et les costumes peu flatteurs mais les musiques de Matteo Fargion, un compositeur de musique minimaliste qui réinterprète ici Jean-Sébastien Bach, sont le point fort du spectacle. Et sa fille Francesca chante en anglais le texte de Rainer Maria Rilke mais en gardant un style baroque à la ligne mélodique. A ces morceaux joués au piano acoustique, se mêlent des variations pour piano à quatre mains, puis le compositeur transforme au synthétiseur plusieurs Préludes du clavier bien tempéré et fait sonner un métallophone à chaque fin de morceau, pour marquer les ruptures entres les séquence dansées.

«Au fur et à mesure de la pièce, dit la chorégraphe, j’ai ressenti le besoin de moments musicaux plus longs. Le métallophone semble sonner en décalé et créer d’autres lignes de temps, puis il s’efface complètement. Danse et musique progressent à des rythmes différents, s’accordent, puis s’éloignent à nouveau.» Parfois les musiciens rejoignent les danseurs pour quelques pas complices. Mais nous avons eu vraiment du mal à trouver nos marques dans ce travail ambitieux au fil dramaturgique décousu, oscillant entre narratif et abstraction.

 Mireille Davidovici

Spectacle vu le 19 avril, Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette, Paris (XI ème). T.: 01 43 57 42 14.

 

 

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